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Hôtellerie : comment réinventer la destination Agadir

Avec des potentialités naturelles diversifiées, Agadir et sa région pourraient attirer les TO spécialisés dans cette filière, à l’instar d’autres destinations, avec à la clé des créations d’emplois. Un cadre juridique et un foncier dédié à ces investissements sont cependant indispensables pour aller de l’avant.

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Agadir Maroc

Comment réinventer la destination Agadir ? C’est la question qui ne cesse de tarauder l’esprit des acteurs institutionnels et économiques d’Agadir et sa région. Promotion, aérien, capacité litière, animation, les composantes du tourisme régional sont sans arrêt décortiqués par les professionnels et responsables locaux pour tenter de trouver des moyens de relancer cette activité et en faire un véritable vecteur de richesses pour la région. Aujourd’hui, force est de constater que malgré la croissance des chiffres communiqués par le Conseil régional du tourisme Souss Massa (+4,13% en arrivées et 3,61% en nuitées à l’issue des cinq premiers mois de l’année 2019 comparativement à la même période l’an dernier), l’activité touristique de la destination n’est pas au mieux de sa forme. La filière peine à générer de véritables retombées économiques sur son environnement.

Pour nombre de professionnels, si le développement de l’aérien et de la promotion, sans oublier la rénovation des hôtels sont très importants, rien ne peut avancer sans mise à niveau de la ville et l’amélioration de sa gestion. Des éléments sur lesquels les professionnels du tourisme n’ont cessé d’interpeller les élus locaux. «Une destination ne peut attirer des visiteurs que si avant tout, son paysage urbanistique est soigné et propre. Il est important d’agir sur ce plan en premier lieu. C’est l’attractivité de la ville qui va encourager le renforcement de l’aérien et celui de la promotion», souligne Salah-Eddine Benhamane, DG des hôtels d’Atlas Hospitality à Agadir. Pour un autre acteur économique de la ville, qui préfère garder l’anonymat, il est aussi important de revoir le développement urbanistique de manière plus maitrisé. «Agadir a failli depuis les années 1980 à la maîtrise de son évolution urbanistique. Il est très difficile de conjuguer le développement du tourisme avec celui d’activités polluantes. Toutes les villes balnéaires du contour méditerranéen qui ont réussi leur développement touristique ont su mieux gérer spatialement leur territoire laissant peu de place à des activités polluantes, ni même au développement immobilier dans les espaces réservés au tourisme» , soutient-il.

Outre l’incontournable mise à niveau de la ville, une autre question en faveur du tourisme d’Agadir a retenu l’attention des autorités locales d’Agadir et représentants du département du tourisme lors d’une récente réunion avec le ministre de tutelle, Mohamed Sajid. Il s’agit de l’hôtellerie de plein air qui, de l’avis du haut-responsable, est une niche sur laquelle il faut mieux se pencher. Les autorités locales d’Agadir semblent aussi convaincues que cette branche d’activité du tourisme est porteuse.

Pour Aziz Houass, propriétaire du camping Atlantica Parc au Nord d’Agadir, c’est véritablement un créneau qui peut drainer plus de visiteurs pour Agadir et sa région. Ce professionnel y croit fermement. Depuis 15 ans, il ne cesse d’investir dans cette filière. Aujourd’hui, il exploite à travers deux sites, à proximité des plages du Nord d’Agadir, 20 hectares au total aménagés en hôtellerie de plein air. Il y compte au total 1000 emplacements pouvant accueillir 2000 personnes. «Le tout a nécessité, pour le moment, un investissement de 160 MDH et a généré l’an dernier 350 000 nuitées. En termes d’emplois, le nombre des ressources humaines fixes est de 160 et plus de 200 en saisonniers», indique-t-il. En été, le taux d’encadrement de ses structures augmente car elles accueillent aussi de 8000 à 9000 enfants en colonies de vacances. A son avis, Agadir et sa région, avec un climat ensoleillé toute l’année et une large façade balnéaire tant au sud qu’au nord, pourraient mieux se positionner dans cette niche. Les TO spécialisés dans l’activité pourraient bien à travers des appels d’offres être attirés par la destination comme par son arrière-pays. «Il suffirait de mettre à leur disposition du foncier à exploiter et élaborer un cadre juridique pour développer cette filière», soutient Aziz Houass.

A travers le monde, la France est considérée comme le second marché mondial en la matière avec 8200 campings, après les Etats-Unis avec 12 000 campings. Il existe aujourd’hui des campings de toutes catégories, même cinq étoiles. D’autres destinations touristiques telles que la Croatie ou encore le Portugal ont fortement investi là-dedans et réalisent une grande partie de leurs touristes dans cette niche. Le Souss Massa avec ses potentialités pourrait leur emboîter le pas pour doper sa clientèle touristique et la diversifier. Il suffit d’y mettre la forme et de la volonté.

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