Page 14 - La Vie éco - 12 Mars 2021
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débats
              en direct                      Grand entretien


           économie L'évè nement





             SÉCURITÉ HYDRIQUE
            politique
                                               société
           Avec 650 m /hab/an, le Maroc ne peut plus
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           compter sur ses ressources naturelles
               culture
                                                    échos



                                                                                                                        n Après des années
                                                                                                                        de sécheresse, le
             carrières                                                                                                  taux de remplissage

                                                                                                                        des barrages est
                                                                                                                        satisfaisant, avec
       votre argent                                                                                                     une pluviométrie

                                                                                                                        bien répartie.
                                                                                                                        L’agriculture vient
                                                                                                                        en 3  position en
                                                                                                                              e
                                                                                                                        terme de satisfaction

                                                                                                                        des besoins en
                                                                                                                        eau, après l’eau
                                                                                                                        potable et l’industrie
                                                                                                                        et les services.

                                                                                                                        Contrairement au
                                                                                                                        «cliché» très répandu,
                                                                                                                        le Maroc importe
                                                                                                                        l’équivalent de 9

                                                                                                                        milliards de m  et
                                                                                                                                           3
                                                                                                                        n’exporte que moins
                                                                                                                        de 600 millions de m .
                                                                                                                                                    3


                 a situation de l’eau au  pluviométrie entre régions.  est exprimé dès lors que les   Banque mondiale.        qu’en cette année, les pluies sont
                 Maroc devient de plus  En dépit de tous les efforts  disponibilités en eau douce   Cela dit, la pluviométrie est  bien réparties entre les régions,
           Len plus inquiétante.  entrepris pour gérer l’eau de  passe sous la barre de 1 000    indulgente envers le pays en  avec toutefois un excédent au
                                                                       3
           Elle fait les frais du change-  manière efficace, beaucoup  m /hab/an. Le Maroc en est   cette année. Le taux de rem-  Nord et un léger déficit toujours
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           ment des conditions clima-   reste à faire pour limiter ce  actuellement à 650 m /hab/  plissage des barrages, au 10  enregistré au niveau du Sud.
           tiques avec la succession de  stress hydrique que vit le pays  an et devrait atteindre 500   mars, s’élève à 50,8%, soit  Avec ces disponibilités actuelles
           périodes de sécheresse ou de  et qui va crescendo. Il est à  m /hab/an, à l’horizon 2030,   l’équivalent de 8171,7 mil-  qui sont pour le moins satis-
                                                                       3
           répartition disparates de la  noter que le stress hydrique  selon les estimations de la   lions de m . «L’on peut dire  faisantes, le pays peut assurer
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                                                                                                                              ses besoins de l’année en cours
              La maîtrise de la consommation de l’eau d’irrigation,                                                           et même entamer une bonne
                                                                                                                              partie de l’année prochaine»,
              question urgente                                                                                                explique Rachid Doukkali,
                                                                                                                              ex-professeur à l’IAV et à
                                                                                                                              l’Université polytechnique
              Devant ces constats préoccupants     sur la nécessité de la gestion de l’eau   l’interconnexion entre Bouregreg et El   Mohammed VI. Selon Ah-
              sans être alarmants de la situation   souterraine en allouant une grande   Massira», assure M. El Bouari.       med El Bouari, directeur de
              des eaux souterraines, toutes les    importance aux contrats de nappe,   Plusieurs solutions sont à mettre en   l’irrigation et de l’aménage-
              parties intervenant dans la question   ainsi qu’à la police de l’eau.    place, pourvu que les travaux de R&D   ment de l’espace agricole, au
              d’eau conjuguent leurs efforts pour   A côté de cela, il s’agit d’améliorer   se concrétisent. «Il a été démontré   ministère de l’agriculture, in-
              trouver des solutions tangibles à    l’efficience de l’utilisation des   dans le centre de transfert de         tervenant lors d’un webinaire
              la gestion de l’eau. M.Alamouri      eaux de surface. En plus de la      technologie d’Agadir, en généralisant   portant sur une agriculture
              propose d’instaurer un système de    modernisation des réseaux, de       des outils de pilotage de l’irrigation   irriguée pérenne et organisée
              gouvernance axé sur la participation,   l’amélioration de la distribution, de   à la parcelle, qu’il est possible   par l’IAV : «La situation est dis-
                                                                                                           3
              l’implication et la responsabilisation   la mise à niveau des grands ouvrages   d’économiser 2 000 m /ha/an, et aussi   parate. A l’exception des bassins
                                                                                                                       3
              des différents acteurs concernés     d’adduction qui sont dans un état   il est possible de récupérer 1 500 m /  Nord et Nord Ouest (Loukkos
              dans un cadre contractuel négocié    de vieillissement, «il s’agit de trouver   ha/an à partir de l’eau de drainage»,   et Sebou) qui disposent de res-
              qui peut être formalisé dans le cadre   des solutions structurelles dans la   explique M.Alamouri. De même, il   sources en eau permettant de
              d’un contrat de nappe. De plus, il   diversification de l’offre hydrique tels   est important de mettre en place   satisfaire la demande agricole,
              faut procéder à une évaluation de    que le transfert et l’interconnexion des   d’autres solutions comme l’irrigation   les autres enregistrent toujours
              l’expérience du contrat de nappe     barrages. Dans ce cadre, les travaux   localisée, à la place du goutte-à-  des déficits (Melouia, Tadla,
              du Souss, l’améliorer si besoin est   de liaison de Sebou et Bouregreg   goutte, les capteurs d’humidité,       Lhaouz, Souss…)». Ainsi, les
              et l’étendre aux autres régions du   vont connaître un lancement         et l’introduction de davantage de      volumes d’eau alloués à l’irri-
              Maroc. Le Pr Doukkali, lui, s’attelle   imminent. En second lieu, interviendra   solutions technologiques n     gation ne permettent pas de
                                                                                                                              couvrir la totalité de la super-
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