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Rabat en mode gaming : Le Maroc joue dans la cour des grands

Du 2 au 6 juillet, Rabat s’est métamorphosée en capitale régionale du jeu vidéo. Pour sa deuxième édition, le Morocco Gaming Expo a réuni créateurs, studios, passionnés et grands noms de l’industrie mondiale, avec une ambition claire : faire du Royaume un acteur incontournable de la scène vidéoludique, en Afrique comme dans le monde arabe.

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Le complexe Moulay Abdellah s’est transformé en temple du pixel. Casques VR vissés sur la tête, manettes en main et écrans géants clignotants : pendant cinq jours, l’événement a fait vibrer tout un écosystème numérique en pleine effervescence. Au-delà des tournois et des démos spectaculaires, une stratégie s’esquisse : positionner le gaming comme moteur d’innovation, d’emploi et de rayonnement culturel.

Organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, cette vitrine du jeu vidéo marocain dépasse le simple rendez-vous communautaire. « Le gaming, c’est de la création, de l’innovation, des métiers et des opportunités. C’est un secteur culturel qui parle aux jeunes, mais aussi à l’avenir du pays », a souligné le ministre Mohamed Mehdi Bensaid en ouverture du salon.

Avec plus de 45 000 visiteurs lors de la première édition et une affluence encore plus forte cette année, le Morocco Gaming Expo s’impose comme un carrefour entre business, talents et passion.

Studios émergents, formations express et incubateurs

Dans les allées du salon, une nouvelle génération de studios marocains a fait sensation. Neuf d’entre eux bénéficient cette année du Video Game Incubator (VGI), un programme d’accompagnement inédit en partenariat avec la France. Objectif : professionnaliser les jeunes créateurs sur toute la chaîne de valeur – de la modélisation 3D à la stratégie commerciale.

En parallèle, le Video Game Creator (VGC) propose une formation accélérée aux métiers du jeu vidéo – programmation, animation, narration – pour créer des débouchés qualifiés et fidéliser les talents locaux.

Parmi les jeunes talents à suivre, Aya Es-Saadaoui, architecte et fondatrice d’Inclusive Medina, a marqué les esprits avec son projet immersif : une reconstitution 3D de la médina de Fès pensée pour l’accessibilité. Casques VR ou simples manettes permettent aux joueurs, valides ou non, de vivre une balade sensorielle guidée par des personnages inspirés d’artisans réels. « Je voulais que chacun puisse vivre la médina, même sans y avoir accès physiquement », explique-t-elle depuis son stand.

Autre projet marquant, celui d’Issam Chentoui, fondateur d’Artisty.ma, qui propose plusieurs jeux marocains en phase finale de développement. Parmi eux, Open World, qui plonge le joueur dans une Marrakech ouverte et interactive, Match Fl Houma, qui transforme le foot de quartier en jeu vidéo, ou encore The Lost Key, une aventure liée au musée Mohammed VI d’art moderne, entre réalité augmentée et expérience musicale.