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Mobilisation de l’épargne : Les professionnels des marchés des capitaux en conclave à Casablanca
La canalisation de l’épargne pour contribuer à la croissance économique a fait l’objet de la 2e conférence annuelle de l’Asfim. Lors de cet évènement, les participants ont mis l’accent sur les réalisations de l’industrie de la gestion collective et son rôle dans le financement de l’économie et des acteurs privés.
La mobilisation de l’épargne nationale et sa canalisation pour stimuler la croissance sont toujours au centre des préoccupations et des stratégies des acteurs et professionnels du marché des capitaux. D’ailleurs, l’Asfim (Association des sociétés de gestion et fonds d’investissements marocains) a tenu la 2e édition de sa conférence annuelle sur ce thème.
La gestion collective est l’un des moyens de canaliser cette épargne. Reda Hilali, président de l’Asfim, a mis la lumière sur les réalisations de cette industrie : une progression de plus de 130 milliards de DH sur les 18 derniers mois et un encours de 660 milliards de DH, représentant ainsi la moitié des dépôts bancaires et 45% du PIB.
Sur cette période, les placements des investisseurs institutionnels ont augmenté de 76 milliards de DH, au moment où l’épargne des ménages a augmenté de 10 milliards de DH. De même : «Notre industrie a enregistré un cumul d’opérations de 2.000 milliards de DH en souscriptions et rachats, en 2024. Ce qui témoigne de la forte liquidité des fonds gérés», ajoute le président de l’Association.
La contribution de la gestion collective dans le financement de l’économie et, partant, dans la croissance n’est plus à prouver. «Les OPCVM détiennent 310 milliards de DH en titres émis ou garantis par l’État et 190 milliards de DH en dette privée», souligne Hilali.
Ce rôle est amené à se renforcer avec l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire. Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, estime que la nouvelle loi sur les OPCVM vise à renforcer la sécurité de l’investissement en OPCVM, ainsi que la protection et la confiance des épargnants, notamment en soumettant les sociétés de gestion d’OPCVM à l’agrément de l’AMMC et en introduisant des mécanismes de gestion du risque de liquidité.
Elle a pour objectif également d’élargir la gamme des produits en introduisant les ETF, les OPCVM en devises destinés aux MRE, les OPCVM participatifs et les OPCVM à règles de fonctionnement allégées réservés aux investisseurs avertis.
«Actuellement, cette loi devra passer prochainement au Conseil de gouvernement. À côté, nous travaillons sur les textes d’application et sur les autres textes réglementaires. Notre ambition est de mettre la circulaire relative aux OPCVM dans le circuit d’adoption dès l’adoption de la loi», explique Ikhlas Mettioui, directeur de la gestion d’actifs à l’AMMC. Elle ajoute que des groupes de travail sont constitués avec l’Asfim et seront élargis à d’autres parties concernées pour travailler sur l’élaboration de ces nouveaux produits de gestion d’actifs.
Cela dit, la présidente de l’AMMC a insisté sur deux volets pour hisser cette industrie aux meilleurs standards, à savoir la distribution des produits et l’éducation financière des investisseurs.