Page 17 - La Vie éco - 19 Mars 2021
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Tout comme ont été enregistrées teraient leur blé auprès d’agriculteurs
des hausses du cours du blé et du partenaires». Soit une agrégation
coût du fret. «L’an dernier en effet d’agriculteurs qui permettrait à l’in-
95% des écrasements provenaient des dustriel de maîtriser la disponibilité
culture
importations, étant donné la faiblesse de sa matière première. Si certains échos
de la production nationale». Des opérateurs, comme le Groupe Zine
importations qui ont, expliquent Capital Invest qui travaille avec
les professionnels de la minoterie, quelque 18 000 agriculteurs, ont
coûté cher, puisque le cours mon- déjà adopté ce modèle, d’autres en
dial du blé est passé de 210 dollars revanche restent dubitatifs quant
la tonne au début de 2020 à 330 en à son efficacité, en l’absence d’un
carrières
septembre de la même année. De cadre législatif précis et spécifique.
son côté, le coût du fret a enregis- Aujourd’hui, ce projet est en cours
tré une hausse de 40 à 50%. Autre de discussion… n
facteur défavorable aux importa- AZIZA BELOUAS
teurs : L’encombrement des ports
et les retards de déchargement de votre argent
la marchandise qui se traduisent
par le paiement de surestaries
importantes qui ont atteint pour
un bateau 20 000 dollars par jour
contre 7 000 dollars avant la crise
sanitaire. Des hausses subies certes
mais qui n’ont pas été et ne pour-
raient être répercutées sur le prix
consommateur. Les importations
marocaines varient en fonction de
la production locale, assez fluc-
tuante, mais tournent en moyenne
autour des 3 millions de tonnes. Et
durant les six dernières années, la
production locale n’a permis, selon
l’Office national interprofessionnel
des céréales et des légumineuses
(ONICL), en moyenne de couvrir
que 54 % des besoins en céréales
(blé, maïs, orge). Contrairement
aux autres pays du Maghreb où
les importations sont directement
effectuées par l’Etat, au Maroc
ce sont des opérateurs privés qui
achètent le blé. La régulation des
importations se fait par l’ONICL
afin d’éviter des perturbations du
marché. Ce qui explique que les
importations se font au même mo-
ment par les industriels au rythme
de la disponibilité du blé et pour
favoriser la production nationale.
Pour cette année, les minotiers
sont optimistes et escomptent, si
les conditions météorologiques
sont favorables au cours des mois
de mars et avril, une récolte record
qui atteindrait les 100 millions de
quintaux. Ce qui permettrait de
réduire les importations et d’allé-
ger leurs charges. Mais à plus long
terme, la FNM estime nécessaire
de revoir ce système d’approvision-
nement via la mise en place d’un
partenariat avec l’ensemble des ac-
teurs afin de favoriser le production
nationale : «Pour réguler et sécuriser
l’approvisionnement du marché, vu
que nous ne sommes pas à l’abri des
aléas de ce dernier, il serait nécessaire
de mettre en place un partenariat avec
les agriculteurs, les centres de collecte,
les coopératives et les organismes stoc-
keurs de blé et cela sous la houlette du
ministère de l’agriculture. Ce qui per-
mettrait d’avoir de la visibilité quant
à l’approvisionnement des minoteries.
Celles-ci, en vertu d’un contrat, achè-
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