Page 22 - La Vie éco - 18 Décembre

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LE SECTEUR A ACCUSÉ LA PERTE D’ENVIRON 1 500 SALARIÉS SUR 20 000
politique
société
Aéronautique : le GIMAS optimiste malgré

le retard de la reprise
culture
échos

n La baisse de l’activité s’élève à 14% selon les estimations du ministère de l’industrie n De 2014 à 2019,
le secteur aéronautique a réalisé une croissance de 20% de son activité n L’industrie devra intégrer les
carrières
énergies vertes dans son processus de production pour se conformer à une nouvelle taxe européenne.

ardi 8 décembre, été touchés de la même ma-
lors de la signature nière que les autres plateformes
votre argent
mondiales. La baisse est moins
Mdu protocole d’ac-
cord entre le ministère de importante au Maroc», tient-il
l’industrie et la CDG pour à préciser. En effet, la baisse
l’extension de la zone d’ac- de l’activité a été estimée par
célération industrielle (ZAI) le ministère de tutelle à 14%,
de Kénitra, Moulay Hafid El un niveau beaucoup plus bas
Alamy a déclaré que l’aéro- que les niveaux de 40% à
nautique est le seul secteur 60% enregistrés par l’indus-
industriel qui a manqué à trie aéronautique mondiale.
l’appel de la reprise, après le En termes d’emploi, le sec-
déconfinement. teur a accusé la perte d’envi-
Intimement lié à l’industrie ron 1500 salariés sur 20 000,
touristique, à travers laquelle ce qui représente un pour-
est réalisée la plus grande centage de moins de 10%.
partie des déplacements aé- Pour compenser ces pertes,
riens internationaux, le sec- un programme a été lancé au
teur, doté d’un cycle de pro- sein de l’Institut des métiers
duction très long, continue de l’aéronautique (IMA),
à accuser le coup de la pan- destiné aux salariés touchés
démie mondiale du Corona- par la crise. Cette initiative
virus. Selon Karim Cheikh, vise à poursuivre l’élan de
président du Groupement formation mis en place de d’un partenariat public- aéronautiques, notamment faires imposées par l’Union
des industries marocaines manière concomitante à privé, l’IMA est géré par le la maintenance des avions et européenne. Il s’agit d’une
aéronautiques et spatiales l’évolution du secteur. GIMAS. L’Institut spécia- des moteurs. future taxe carbone sur les
(GIMAS), «ceci s’explique lisé des métiers de l’aéro- Malgré la situation ac- produits importés dans le
par le fait que le secteur aéro- Une taxe européenne nautique et de la logistique tuelle, les professionnels Vieux Continent. Désor-
nautique marocain dépend de changera la donne aéroportuaire (ISMALA) est restent optimistes. Le besoin mais, seuls les produits à
la chaîne de valeur mondiale, Actuellement, une pre- un autre institut piloté par de construire de nouveaux faible empreinte en carbone
notamment les grands avion- mière promotion de plus de l’OFPPT et le GIMAS et qui avions, même décalé dans seront permis d’entrer sur le
neurs comme Boeing et Air- 300 personnes a regagné les contribue à mettre à la dispo- le temps, se maintient, en sol européen. «Si cette nouvelle
bus. (...)Mais grâce à notre bancs de l’IMA, en attendant sition des professionnels des attendant la reprise. Com- taxe aura un effet sur tous les
résilience, nous n’avons pas la reprise. Géré dans le cadre profils formés aux métiers parée aux autres secteurs produits que l’écosystème aéro-
industriels, celle-ci ne sera nautique fabriquera, elle ouvrira
AVIS D’EXPERT pas aussi rapide, sans que la voie aux énergies renouve-
«Le secteur aéronautique cela ne semble inquiéter le lables. Il n’y a pas de mystère»,
président du GIMAS. «Nous dit Karim Cheikh.
mondial se dirige vers sommes convaincus que la re- Le processus de décarbo-
prise se fera plus vite, comparé nisation des unités de pro-
zéro émission» à ce que disent les experts qui duction nécessitera donc un
recalent la fin de la crise dans changement de processus
le secteur en 2023, ou une d’alimentation en énergie.
ou la consommation En tant que chaîne année plus tard», poursuit Cela constituera fort proba-
du kérosène, est ce aéronautique marocaine, le président du GIMAS. blement une réelle oppor-
qu’il pollue le plus on devra donc suivre le Qu’est-ce qui explique cet tunité pour l’écosystème
KARIM CHEIKH en ce qui concerne rythme des technologies optimisme ? «Dans les faits, national des énergies renou-
n Président du GIMAS l’industrie aéronautique avancées, l’industrie 70% des avions des grands velables. Nombreux sont les
et les recherches ont 4.0 et la digitalisation constructeurs sont fabriqués en programmes publics lancés
a décarbonisation déjà commencé pour de nos procédés, la dehors des pays où ils siègent», pour permettre aux sites de
Lde nos industries mettre en place des R&D et l’innovation. nous répond M. Cheikh. production de mettre en
touchera à la fois les moteurs à l’hydrogène C’est comme cela Au Maroc, un programme place des moyens de produc-
processus de production qui n’émettent pas de que nous suivrons de relance, mis en place avec tion d’énergies renouvelables
et les pièces que carbone. Cela sera une l’évolution mondiale du le ministère de l’industrie, comme les toitures solaires.
nous fabriquons. Par rupture technologique secteur pour rester une cible de nouveaux marchés, Dans l’industrie des ENR,
ailleurs, les avionneurs de grande taille. plateforme aéronautique comme le Canada, l’Alle- constituée à 80% de PME,
se sont engagés sur L’objectif actuel est mondiale, compétitive et magne et le Royaume-Uni. les services proposés peuvent
une émission nulle de d’atteindre 50% de de grande qualité tout Au niveau des métiers, des se greffer sur les opportunités
carbone. C’est ce qu’on réduction d’émission en formant des jeunes réorientations sont prévues qu’ouvre cette nouvelle taxe.
appelle le futur avion de carbone en 2035 et diplômés hautement au sein des unités de pro- Une synergie se créera sans
vert. La propulsion, zéro émission en 2050. qualifiés. duction afin de s’adapter à aucun doute n
de nouvelles barrières tari- H.A.A.
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