Page 18 - La Vie éco - 28 Août
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économie L'évè nement
LA FILIÈRE OFFRE UN POTENTIEL ENCORE SOUS-EXPLOITÉ
politique
société
La semi-conserve d’anchois, une industrie
qui cartonne à l’export
culture
échos
n La profession enregistre une hausse de la demande de 50%, comparativement à l’an dernier.
n Les carnets de commandes pleins jusqu’à la fin de l’année n Une filière rémunératrice mais un potentiel
carrières
pas assez exploité.
criées. 80% de la marchandise
valorisée provient de l’informel»,
votre argent souligne un opérateur de la
filière. La compétitivité de
l’origine Maroc est aussi gre-
vée par d’importantes charges
face à des cours du produit qui
n’évoluent pas. La hausse des
CA n’est en effet pas propor-
tionnelle à celle des charges
et la faible diversification des
marchés maintient le produit
Maroc sous la pression des
importateurs européens que
sont les moyennes et grandes
surfaces étrangères.
La filière reste toutefois très
porteuse et offre un potentiel
encore sous-exploité bien que
les entreprises marocaines tra-
vaillent mieux aujourd’hui le
produit fini à travers la fabri-
cation notamment de bar-
quettes.
Mais le développement
de la filière passe par plus
d’investissements dans le do-
maine. Il faut assurer aussi la
relève dans les entreprises du
secteur pour pérenniser le sa-
a filière marocaine de de cette hausse conjoncturelle lité de sa matière première. A voir-faire et le rang de leader
la semi-conserve d’an- des commandes. ce niveau la filière dispose, par mondial du pays. La rentabi-
Lchois maintient son Dans le contexte actuel, rapport à d’autres origines, lité de l’activité est en tout cas
rang de leader mondial. Après pour répondre à la demande, d’un avantage concurrentiel importante. «C’est une indus-
l’arrêt d’activité en avril et mai le secteur est très gourmand lié à l’espèce (engraulis encra- trie fortement rémunératrice»,
derniers en raison des retom- en main-d’œuvre. Ce qui se sicolus). Mais, par période, avance le gérant de Soglama.
bées collatérales du confi- traduit par une augmentation cette matière première à la Comparativement aux autres
nement, les entreprises du des charges, en raison notam- fois si abondante et si rare industries de poisson, l’acti-
secteur enregistrent une forte ment des mesures de distan- LA FILIÈRE EMPLOIE n’est pas régulière. Aussi, vité semble générer trois fois
demande à l’export. C’est du ciation et de transport du per- AUJOURD’HUI PRÈS DE les grosses unités manquent, plus de valeur ajoutée. Selon
moins ce qu’avancent les ac- sonnel. Fort heureusement, suivant les années, d’appro- les derniers chiffres de Mo-
teurs du domaine. «Nous avons cette période difficile coïncide 15 000 PERSONNES. DES visionnement et sont obligées rocco Foodex, l’industrie de
un carnet de commandes plein avec une situation favorable RESSOURCES HUMAINES d’en importer d’Amérique la- la semi-conserve de poisson,
jusqu’à la fin de l’année», se ré- en matière de disponibilité de tine, pour honorer leurs com- constituée à plus de 95%
jouit Zakaria Oulad, gérant de la matière première. C’est en QUALIFIÉES CAR L’ACTIVITÉ mandes. L’activité qui existe de semi-conserve d’anchois,
l’entreprise Soglama, une uni- effet une très bonne année en EXIGE BEAUCOUP DE au Maroc depuis l’époque représente, sur le premier se-
té de semi-conserve d’anchois matière de captures, ce qui coloniale réunit aujourd’hui mestre 2020, 2% du volume
marinés et de congélation de génère une baisse des prix de TECHNICITÉ. une vingtaine d’entreprises global exporté des produits
produits de la mer, implantée la matière première de 30%. dont la production est dédiée de la mer et 6% en valeur
au port d’Agadir. Les profes- «Auparavant, les prix de la ma- MAIS L’INFORMEL QUI à hauteur de 95% à l’export. des exportations globales des
sionnels estiment la demande tière première étaient entre 10 à MARQUE L’AMONT EST UN Elle se démarque aussi par produits de la mer. Ce qui
à l’export en augmentation 12 DH le kg. Aujourd’hui le kg sa main-d’œuvre. La filière représente respectivement
de 50%, comparativement à du produit à l’amont est au prix FREIN AU DÉVELOPPEMENT emploie aujourd’hui près de un volume de plus de 7 000
la même période l’an dernier. moyen de 7 à 8 DH», indique DU SECTEUR 15 000 personnes. Des res- tonnes et une valeur de plus
La situation que vivent les Zakaria Oulad. Cette situation sources humaines qualifiées de 572 millions de MDH. A
unités de production sur le accompagnée du regain de la car l’activité exige beaucoup noter qu’en 2019 le Maroc
marché européen, en raison demande à l’export va per- de technicité. a exporté plus de 16 000
de la crise sanitaire, les obli- mettre aux unités de consti- Mais l’informel qui marque tonnes de semi-conserve de
geant à un arrêt de leur activi- tuer un stock de sécurité. l’amont est un frein au déve- poisson, ce qui a généré plus
té et à la délocalisation de leur A l’échelle mondiale, la loppement du secteur. «La de 1,36 milliard de DH de
commande au Maroc, serait compétitivité du Maroc re- marchandise n’est pas vendue CA n
selon la profession à l’origine pose notamment sur la qua- suffisamment au niveau des MALIKA ALAMI
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