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Archives LVE. 1994, Nestlé fait la soupe
Il y a 30 ans, après le démarrage des premières lignes de production à El Jadida, le groupe renforce sa présence sur le marché national et… étranger. Son produit vedette, la «Harira».

Que ce soit pour les produits lactés, culinaires ou autres céréales pour bébés, Nestlé Maroc a innové en ce début d’année. Des campagnes promotionnelles, déjà programmées, proposent aux consommateurs de nouveaux produits à forte valeur ajoutée locale. Ainsi, pour les soupes, un nouvel emballage de «Harira», d’une contenance de dix bols, vient d’être lancé. L’offre «Harira» est ainsi multipliée par deux en fonction des besoins de l’acheteur.
Mais l’unité d’El Jadida ne s’est pas arrêtée à ce seul stade. En effet, au-delà de la traditionnelle soupe épaisse, Nestlé Maroc a également mis sur le marché national, depuis près de trois semaines, une «Chorba» déshydratée. Pour ces deux soupes dont les ingrédients sont locaux, signale-t-on, des travaux de recherche ont été effectués durant quelques mois avec le concours agissant de la filiale française de la multinationale helvétique. Certes, la demande locale en soupes n’est pas assez grande. Mais cela n’est pas pour freiner l’activité de l’unité d’El Jadida dans ce segment jugé porteur à plus ou moins brève échéance. «Le pari est en voie d’être gagné», assure-t-on à la direction de Nestlé Maroc. Les volumes fabriqués occupent déjà l’atelier spécialisé.
Encore faut-il signaler que la carte de l’exportation est mise à contribution pour ces produits. En effet, la demande continue sur le marché français, «là où la réaction est la plus rapide et la plus régulière», et l’extension de la gamme «nous fait plaisir», indique-t-on. Mais il est vrai que les produits soupes sont loin d’être confinés à un unique marché à l’export. Sur d’autres marchés aussi importants que ceux de la Hollande, ou encore de l’Arabie Saoudite, un intérêt de plus en plus grandissant se fait sentir. Deux opérations ont déjà été conclues avec des clients saoudiens, alors que des contacts poussés sont en cours avec des importateurs hollandais. En tout cas, au-delà des soupes, Nestlé Maroc entend exploiter à fond la cuisine marocaine «tellement riche». Cela exige un travail de recherche soutenu. On rappelle à cet effet que l’idée de fabrication de la Harira déshydratée remonte à une dizaine d’années. Mais une fois que l’idée a été retenue définitivement, il a fallu attendre pas moins de douze mois pour que le produit fini, d’une valeur gustative locale éprouvée, soit écoulé sur le marché.
Pour la Chorba, précise-t-on, pas moins de six mois de recherche avaient été nécessaires avant sa commercialisation. Mais il ne faut pas oublier que le marché intérieur est fermement tenu en compte par la direction de Nestlé Maroc. Le changement perceptible des habitudes culinaires milite en faveur d’une occupation du terrain. «Nous sentons le marché venir», signale-t-on, tout en n’oubliant pas de préciser que «la maturation d’un marché est un processus sans fin». Mais au-delà des soupes, Nestlé Maroc propose d’autres produits non moins porteurs. Il s’agit notamment des céréales pour bébés, créneau dans lequel l’unité d’El Jadida détient pas moins de 85% du marché local. En effet, le dernier-né dans la gamme des farines n’est autre qu’un sachet «Blé et soja» (…).
Voilà qui est de nature à donner une nouvelle impulsion aux ventes globales de Nestlé Maroc en matière de farines. En effet, l’unité d’El Jadida qui a pu produire et remplacer sur le marché local les célèbres farines «Cérélac», importées naguère de Tunisie, a vu le volume de ses ventes pour ces produits spécifiques progresser de 15%. À la direction de Nestlé Maroc, on signale qu’il s’agit-là d’une «forte progression pour un produit très traditionnel au Maroc». Au niveau des produits lactés, on signale qu’un nouveau produit, du lait «Nido» en sachet de 65 grammes, a été lancé récemment sur le marché. Ce sachet susceptible de donner un demi-litre de lait pourrait connaître un essor considérable. En effet, au-delà du fait que le lait en poudre se conserve bien, la quantité du sachet de lait en poudre constitue en soi un élément vendeur. (…).
Pour preuve, indique-t-on, le succès remporté par les sachets «Nescafé» de 2 grammes. «La faiblesse du pouvoir d’achat à l’échelle locale est largement prise en compte», rappelle-t-on. Parallèlement, force est de souligner que l’unité d’El Jadida a réussi pour la première fois, en tant que nouvelle entité, à remporter le premier contrat conclu avec les Forces Armées Royales. Il s’agit d’un client potentiellement porteur pour le lait en poudre. Avec une capacité de production de 8.000 tonnes par an et 17 centres de collecte de lait dans les Doukkala, Nestlé Maroc peut prétendre à une taille plus importante sur le marché des produits lactés. A.E.M.
