Au Royaume
Hugues Levecq : «Trouver un bon équilibre entre le digital et le physique»
Pour le DG de l’ESSEC Afrique, il est primordial que les étudiants se développent en tant qu’individus. Le comportement, la posture, la capacité à communiquer efficacement sont essentiels dans la formation.

Lancée en 2017, ESSEC Afrique fait sa place progressivement au sein du paysage académique au Maroc. Cette année encore, la Business School offre des parcours pertinents, qui répondent aux problématiques actuelles : bachelor et master en Data Science et en intelligence artificielle, mobilité inter-campus, participation à des projets de start-up…
Quels ont été les moments saillants de l’ESSEC Afrique pour cette année ?
L’année a été riche pour l’ESSEC Afrique. Les cours d’abord : nous avons accueilli près de 400 étudiants dans nos parcours bachelor et master grande école, dont de nombreux internationaux, qui ont vécu une expérience académique et multiculturelle intense. Les événements et activités, ensuite, qui ont contribué à notre ancrage local et régional et à notre rayonnement africain. A titre d’illustration, on peut citer la participation de nos étudiants au challenge L’Oréal, Brandstorm, où deux de nos équipes se sont classées à la deuxième et la troisième place, traduisant ainsi les liens entre l’ESSEC Afrique, les entreprises et l’écosystème économique. Nous avons également organisé sur notre campus une fresque de la diversité, exercice éclairant auquel ont participé avec enthousiasme nos partenaires entreprises et nos étudiants, un mélange de population enrichissant pour tous les participants. Les étudiants de master en droit des affaires et management de France sont venus passer 3 jours en immersion, à la rencontre des acteurs économiques et juridiques du Royaume, et se familiariser avec le droit des affaires OHADA. Les conseillers du commerce extérieur français ont tenu sur notre campus leur réunion avec la cheffe du service économique de l’ambassade de France, et nos étudiants sont partis en mission à Marrakech pour un focus sur le développement urbain, et à Dakar pour des travaux d’accompagnement de start-up sénégalaises. La signature avec l’association TIBU Africa d’un partenariat pour le programme #63 sports changemakers pour l’accompagnement de jeunes entrepreneurs dans le développement de projets tournés vers l’insertion par le sport contribue aussi à notre impact régional et notre rayonnement africain. Toutes ces actions, conjuguées avec une présence médiatique et sur les réseaux sociaux active et renforcée, ont contribué à consolider notre positionnement d’acteur significatif et contributif de l’enseignement supérieur au Maroc.
Quels sont les cursus les plus prisés par vos étudiants ?
Nous n’avons pas vraiment à ESSEC Afrique de programme ou de cursus plus prisé que d’autres. L’intérêt des étudiants se concentre plutôt sur certains cours qui les engagent plus spécifiquement sur les sujets qui les passionnent, qui ont du sens pour leur cursus, tels que le digital, l’innovation et l’entrepreneuriat. Afin d’enrichir l’expérience académique, nous organisons des ateliers de co-développement en partenariat avec des entreprises ou des start-up technologiques, au cours desquels les étudiants collaborent avec des managers ou entrepreneurs sur des problématiques concrètes.
Nous innovons aussi dans l’offre de programme, pour offrir des parcours pertinents, qui répondent aux problématiques actuelles. Nous avons ainsi développé des formations bachelor et master en Data Science et en intelligence artificielle qui rencontrent un franc succès auprès des étudiants. Ces formations partagent certains cours avec d’autres programmes, lorsque cela est souhaitable. Notre approche pédagogique s’adapte aux besoins du marché en adaptant nos enseignements aux évolutions technologiques et aux attentes des entreprises.
Nos étudiants sont également très attirés par les mobilités inter-campus offertes par l’école. Cette modalité leur permet d’étudier sur les différents campus pendant un semestre ou une année entière, à Rabat, à Cergy ou à Singapour. Cette opportunité de mobilité inter-campus leur permet de rester au sein de l’ESSEC Business School, tout en explorant d’autres pays et continents, et de découvrir d’autres cultures. Les étudiants apprécient cette expérience de vie à l’étranger tout en bénéficiant de la qualité de l’enseignement et de l’écosystème de l’école. Dans ce contexte, l’offre ESSEC Afrique est de plus en plus prisée par nos étudiants qui sont de plus en plus nombreux à vouloir faire l’expérience du campus de Rabat, du Maroc et de l’Afrique.
Comment voyez-vous les perspectives de l’enseignement pour les prochaines années et quels sont, selon vous, les contours de l’école de demain ?
L’enseignement supérieur se transforme aujourd’hui sur deux dimensions. La première est la dimension de contenu ou de fond : quelles sont les compétences acquises par les étudiants ? En parallèle des connaissances fondamentales du management, du digital et de l’innovation, il est primordial que les étudiants se développent en tant qu’individus. Le comportement, la posture, la capacité à communiquer efficacement, le leadership et la connaissance de soi sont essentiels dans la formation des jeunes. Il ne faut bien sûr pas que ce soit au détriment de la dimension académique qui doit rester très présente.
Ces compétences sont aussi acquises grâce à l’interaction régulière avec les acteurs de l’économie. La seconde dimension est une dimension de forme : comment sont délivrés les enseignements et construites les expériences qui permettent aux étudiants de se former. Si je pense que le présentiel a un réel futur, la technologie digitale prend de plus en plus de place. Elle donne un accès plus universel à la connaissance, offre la possibilité de suivre des cours à distance et permet des formats pédagogiques innovants. Cela ouvre des champs de possibles riches et intéressants, en particulier dans des échanges et une multiculturalité accrue. Cependant, la dimension humaine et physique est tout aussi importante, car les interactions informelles qui peuvent se déclencher autour d’échanges physiques sont fondamentales pour l’enrichissement de l’apprentissage. Il est donc primordial de trouver un bon équilibre entre les dimensions digitale et physique de l’enseignement qui sera délivré. En résumé, l’école de demain sera toujours physique avec des étudiants se rendant en cours et faisant des activités ensemble, mais la dimension digitale permettra d’augmenter la richesse de ce qui est proposé aux étudiants en termes d’accès à la connaissance et d’interaction avec des professeurs, des managers et des personnalités qu’ils n’auraient pas pu rencontrer autrement.
