Page 14 - La Vie éco - 17 Avril
P. 14

débats
              en direct                      Grand entretien


           économie L'évè nement





             DEUX SECTEURS TRÈS SENSIBLES
            politique
                                               société
           Ce que coûtera la crise aux banques et aux


           assurances : près de 5 milliards de DH sacrifiés !
                                                    échos
               culture


           n Les bénéfices des banques seraient amputés d’environ 4,2 milliards de DH et ceux des assurances de 500

           MDH n Baisse des crédits distribués et des dépôts collectés et pressions sur la marge d’intérêt n Les pertes
             carrières
           auraient été désastreuses en l’absence de mesures d’accompagnement prises par le Comité de veille.

                 e secteur des banques
                 et assurances est l’un
       votre argent
           L des secteurs les plus
           exposés au ralentissement
           économique induit par la
           crise du Covid-19. Les éta-
           blissements de crédit et les
           compagnies d’assurances de-
           vront subir de plein fouet la
           crise sur qui sera très visible
           sur leurs capacités bénéfi-
           ciaires. Ce sont ainsi environ
           5 milliards de DH de béné-
           fices qui vont s’évaporer des
           comptes de produits et de
           charges de ces établissements
           financiers, selon des projec-
           tions qui ont retenu trois
           scénarii : optimiste, central
           et pessimiste en fonction de
           l’allongement de la durée du
           confinement (3 ou 6 mois).
           Le scénario central étant ce-
           lui d’une reprise graduelle de
           l’activité économique à partir
           du troisième trimestre 2020.
             Dans le détail, à en croire
           les analystes de CDG Capi-
           tal Gestion, l’année 2020
           sera marquée par une baisse  vé : les crédits à l’équipement  échéances de crédit sur une   du programme «Intelaka»),  bi une rupture de leurs cycles
           des crédits distribués et des  pourraient dévisser de 9%  durée de 3 mois renouvelable   baisse de la production suite  d’exploitation suite à la crise,
           dépôts collectés. Les pre-   selon les prévisions de CDG  une fois et lignes de crédits   à l’arrêt d’activité et d’un effet  pourrait mener à une dégra-
           miers vont s’établir, selon les  Capital Gestion. Même ten-  additionnelles en faveur des   de base favorable sur l’activité  dation de la qualité des actifs
           estimations, à environ 909  dance baissière pour le crédit  entreprises.              de marché. Cela dit, le coût  bancaires.
           milliards de DH contre 916  immobilier qui reculera de     De plus, le secteur devra   du risque aura son mot cette
           milliards de DH en 2019,  6% sur fond de baisse de la  avoir de la difficulté à assu-  année. Il sera conditionné par   Assurances : les trois
           tandis que les seconds vont  demande suite à l’arrêt de  rer ses opérations sur fond de   la capacité des banques et des   impacts principaux identifiés
           se limiter à moins de 850  l’économie sur un trimestre  regain de tensions sur la liqui-  différentes mesures d’accom-  par  CDG Capital Gestion
           milliards de DH contre 874  entraînant une baisse de la  dité. D’après les estimations   pagnement à gérer la crise   En conséquence, la masse

           un an auparavant. Par consé-  production de logements.  des analystes de CDG Capi-    de liquidité transitoire que  bénéficiaire devrait subir une
           quent, le coefficient d’emploi  Enfin, seules les créances en  tal, elle devrait baisser de 22   connaissent les entreprises en  baisse aux alentours de 30%,
           prendrait 2 point de pourcen-  souffrance vont devoir s’ins-  à 27 milliards de DH. Cette   particulier et qui seront déter-  y compris la contribution au
           tage pour culminer à 107%,  crire en hausse d’environ 8%.  tendance émane des mesures   minants pour la reprise. «Une  fonds spécial à la gestion de
           son plus haut niveau depuis  Cette tendance s’explique  prises, notamment l’activa-   hausse de l’insolvabilité devrait  la pandémie Covid-19 (-19%
           2014.                        par la dégradation de la qua-  tion du tirage de la ligne de   impacter négativement le secteur  hors impact cotisations au
             Par branche de crédit, les  lité des actifs (entreprises &  précaution et de liquidité   à terme», estime-t-on auprès  fonds), sans prendre en
           concours des comptes débi-   ménages), impliquant une  auprès du FMI, le pilotage     de la filiale de CDG. Le coût  compte de l’impact éventuel
           teurs et crédits de trésorerie  hausse potentielle du coût du  des dépenses publiques, l’in-  du risque consolidé pourrait  sur les filiales de manière gé-
           marqueraient une hausse de  risque. Ces baisses des crédits  tervention en continue de la   également être impacté né-  nérale et les filiales africaines
           13%. La pression sur cette  seraient contenues sur l’année  banque centrale pour réduire   gativement sous IFRS9 qui  en particulier. Ce pourcen-
           composante du crédit émane  en raison des mesures  de  les tensions sur le marché     recommande une approche  tage équivaut à près de 4,2
           du recours au financement de  soutien entreprises par Bank  monétaire, et les mesures   prospective du risque cré-  milliards de DH de masse
           la hausse du besoin en fonds  Al-Maghrib et le Comité de  d’accompagnement au mar-    dit (Déclassement entre les  bénéficiaire, étant donné que
           de roulement des sociétés  veille économique, notam-      ché monétaire prises par Bank   Buckets). Le contexte actuel  le secteur a réalisé 14 mil-
           et de l’endettement des mé-  ment le Fonds spécial dédié  Al-Maghrib.                 devrait pousser les banques à  liards de DH, selon les der-
           nages. Cette hausse serait  à la gestion de la pandémie, le   Dans cette configuration, le   adopter une démarche anti-  niers chiffres consolidés (voir
           amoindrie par la baisse des  dispositif pour tripler la capa-  Produit net bancaire (PNB)   cipatrice du risque de défaut  encadré).
           prix des matières premières  cité de refinancement en fa-  devrait subir une décéléra-  (entreprises et ménages).   S’agissant du secteur des
           (financement de l’import).  veur des banques, la mise en  tion sur l’année en raison   Dans le même registre, la  assurances, l’activité serait
           Par ailleurs, le contexte d’in-  place de la garantie de crédits  de la pression continue sur   dégradation de la solvabilité  également très exposée à la
           certitude de la crise serait peu  de trésorerie pour les sociétés  la marge d’intérêt (baisse   de quelques ménages, ainsi  crise sanitaire. CDG Capital
           propice à l’investissement pri-  impactées, et le report des  du taux directeur et impact   que des entreprises ayant su-  Gestion identifie trois prin-
          Suivez-nous sur    acebook.com/lavieeco                  14 La Vie éco – Vendredi 17 avril 2020                      L’info continue sur lavieeco.com
   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19