Page 16 - La Vie éco - 17 Avril
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débats
              en direct                      Grand entretien


           économie L'évè nement





             LA SITUATION N’EST PAS SI INQUIÉTANTE
            politique
                                               société
           Banques : l’encours des crédits devrait clôturer


           2020 à l’équilibre, au mieux
                                                    échos
               culture



           n Compte tenu du manque de données concrètes sur l’orientation économique, des professionnels
           prévoient une fourchette d’évolution entre -2% et 0% n CDG Capital, elle, prédit une variation entre -1%
             carrières
           et 1% n Il est attendu également une dégradation du coût du risque, augmentant de facto les créances en
           souffrance.



       votre argent                                                                                                           l’effet de la crise sanitaire. Ce
                 es banques pâtissent
                                                                                                                              2  impact dépend de la lon-
                                                                                                                               e
                 depuis quelques temps
           L d’un manque de liqui-
           dité. Une situation engendrée                                                                                      gévité de la crise actuelle et
                                                                                                                              de l’efficacité des différentes
           par un développement très                                                                                          mesures pour amortir les
           timide des ressources. Ce                                                                                          effets engendrés par la crise.
           qui pèse sur leurs trésoreries.                                                                                     Dans ces conditions, un
           Cette situation n’est toutefois                                                                                    analyste du secteur prévoit
           pas inquiétante, surtout que                                                                                       que l’encours des crédits des
           Bank Al-Maghrib se montre                                                                                          banques devrait s’afficher en
           toujours prêt pour servir les                                                                                      retrait de 2% à la fin de cette
           besoins en liquidité et le mar-                                                                                    année, ou 0% dans un scéna-
           ché interbancaire également.                                                                                       rio optimiste. «Le segment des
           D’ailleurs, l’encours des dé-                                                                                      prêts, qui serait le plus affecté,
           pôts, à fin février, s’est affi-                                                                                   est celui lié aux crédits à l’équi-
           ché à 930 milliards de DH,                                                                                         pement, suivi des prêts immobi-
           en hausse de 2,3% sur une                                                                                          liers, notamment à l’acquisition
           année glissante. Une année                                                                                         et des crédits à la consomma-
           auparavant, le même rythme                                                                                         tion», note-t-il. Il ajoute aussi
           de progression est noté, soit,                                                                                     que le début de l’année pro-
           même pas 2% comparative-                                                                                           chaine, la tendance serait à la
           ment à 2017. De plus, les                                                                                          stabilité de ces composantes
           dépôts avaient marqué une                                                                                          et une timide reprise serait
           amélioration de 4,4% en                                                                                            éventuellement remarquée à
           2016, à 850 milliards de DH                                                                                        partir du 2  trimestre. Selon
                                                                                                                                        e
           par rapport à 2015.                                                                                                l’hypothèse d’un arrêt de
             En face, l’évolution de  était bien partie, avec le  difficile de redémarrer la                                  l’économie suite à la pandé-
           l’encours de crédit reste en  programme Intelaka notam-   machine. Pour rappel, BAM                                mie du Covid-19 de 2 mois
           quasi-stagnation d’année en  ment, ainsi que les prémices  avait prévu une progression                             minimum et d’une reprise
           année. Sur les deux premiers  de reprise du secteur du BTP  de l’encours des crédits ban-                          graduelle à partir du mois de
           mois de cette année, il a at-  et d’autres secteurs d’activité  caires de 4,5% à fin 2020. Ce   L’ÉVOLUTION DE     juin 2020 et aussi d’une faible
           teint 895 milliards de DH, en  économique. Sauf que l’avè-  scénario est basé sur l’effet  L’ENCOURS DE CRÉDIT     croissance économique en
           hausse de 4,2% par rapport  nement de cette pandémie en  escompté du programme                                     cette année. CDG Capital,
           à 2018. La même augmenta-    a décidé autrement. Non que  d’appui aux entreprises lancé   RESTE EN QUASI-          pour sa part, estime qu’une
           tion est enregistrée pour l’an-  les banques devraient man-  en février et la baisse prévue   STAGNATION D’ANNÉE   évolution comprise dans
           née 2017 contre une amélio-  quer de liquidité ou cesser la  de la valeur ajoutée non agri-                        une fourchette entre -1% et
           ration de 3,2% en 2016 et de  machine d’octroi, mais la de-  cole. Cette prévision ne serait  EN ANNÉE. SUR LES DEUX   1% reste une projection réa-
           4% en 2015.                  mande devrait tellement s’es-  certainement pas atteinte, vu   PREMIERS MOIS DE CETTE   liste au regard du contexte
             Cette année, la distribu-  tomper pendant cette période  la situation actuelle de l’éco-                         macro-économique actuel.
           tion de nouveaux crédits  de confinement, qu’il serait  nomie. «La machine tourne à  ANNÉE, IL A ATTEINT           Les rédacteurs du document
                                                                     vide pendant cette période. Les                          présagent une baisse de 9%
                                                                     clients (entreprises et particu-  895 MILLIARDS DE DH,   de l’encours des crédits à
              Une hausse de 8% prévue                                liers) sont davantage préoccupés   EN HAUSSE DE 4,2% PAR   l’équipement, de 7% de
              des créances en souffrance                             à demander un report de leurs   RAPPORT À 2018           celui des prêts immobiliers,
                                                                     échéances, plutôt que de deman-
                                                                                                                              de 9% des crédits aux pro-
                                                                     der des prêts. La demande de                             moteurs et de 10% de ceux
              S’il y a bien une composante qui serait aggravée,      crédits est donc totalement ab-                          liés à la consommation et ce,
              c’est bien les créances en souffrance, sachant qu’elles   sente et la reprise ne se fera pas                    en raison d’un effritement
              sont déjà sur une pente haussière. A fin février, elles   de sitôt», estime un banquier.                        de la demande des particu-
              se sont alourdies de 7% à 71,5 milliards de DH, ce     Notre source ajoute que «les   cette pandémie». Dans un do-  liers, touchés de plein fouet
              qui représente un poids de 8% de l’encours de crédit   mesures entreprises pourraient   cument évaluant l’impact de  par la crise sanitaire. En re-
              global. Une année auparavant, elles ont enregistré une   limiter la casse qui risque de se   cette crise sanitaire, les ana-  vanche, l’encours des crédits
              hausse de 4%, contre 3,4% en 2018. CDGK envisage       produire au niveau de l’activité   lystes de CDG Capital esti-  à la trésorerie et des comptes
              une augmentation de 8% à fin 2020, alimentée par une   commerciale des banques. Allu-  ment que le secteur bancaire  débiteurs devrait afficher une
              aggravation du coût du risque. Par ailleurs, les dépôts   sion faite aux démarches mises   devrait subir l’impact direct  croissance de 15%, alimenté
              continueraient sur une tendance baissière entamée en   en place par BAM pour four-  d’arrêt d’activité pendant la  par les besoins de finance-
              2019 sur fond de hausse de la monnaie fiduciaire et    nir les ressources nécessaires et   période de confinement, mais  ment du BFR des sociétés
              baisse des réserves de change, ce qui maintiendrait une   la garantie offerte par la CCG   aussi l’impact indirect de la  ainsi que «Damane Oxygene»
              légère pression sur la liquidité bancaire n            pour les crédits de trésorerie en   dégradation de la qualité de  garanti par la CCG n
                                                                     faveur des sociétés impactées par   paiement des clients sous                    I.B.
          Suivez-nous sur    acebook.com/lavieeco                  16 La Vie éco – Vendredi 17 avril 2020                      L’info continue sur lavieeco.com
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