Sociétés cotées : Le chiffre d’affaires en hausse de 6% en 2024

À fin 2024, les sociétés cotées affichent un chiffre d’affaires global en appréciation de 6% par rapport à l’exercice 2023, atteignant 311,1 milliards de dirhams, selon BMCE Capital Global Research. Cette croissance est réalisée sous l’effet combiné de la bonne orientation du PNB des financières ayant enregistré une hausse de 12,4% à 92,8 milliards de dirhams, l’amélioration des réalisations commerciales des industries avec une progression des revenus de 3,5% à 194,8 milliards de dirhams, ainsi que  l’augmentation des primes émises brutes du secteur assurances & courtage de près de 4% à 23,6 milliards de dirhams.

Dans le détail, la croissance des revenus des financières est redevable à la bonne tenue de l’ensemble des lignes métiers, notamment la marge nette d’intérêt, suite à la poursuite de la dynamique commerciale et à l’impact positif de la baisse du taux directeur sur le coût de refinancement, ainsi que le résultat des opérations de marché profitant de l’effet favorable du processus d’assouplissement monétaire sur la valorisation des portefeuilles de trading des banques. Ainsi, cette évolution a été principalement portée par Attijariwafa Bank (+4,5 MMDH), par BCP (+2,8 MMDH) et par BOA (+1,6 MMDH).

Pour leur part, l’amélioration du chiffre d’affaires des sociétés industrielles est portée par la contribution de Managem, qui enregistre un chiffre d’affaires consolidé en bonification de 18% à 8,8 milliards de dirhams, grâce à l’appréciation des cours des métaux (+19% pour l’or, +14% pour l’argent, +12% pour le cuivre et +10% pour le zinc) et l’augmentation des volumes de ventes de cuivre issue du projet PUMPI et de l’or provenant du Soudan ; d’Akdital avec un chiffre d’affaires en rebond de 55% à 3 milliards de dirhams sous l’effet de la forte croissance des revenus des cliniques ouvertes entre 2022 et 2023, de la bonne tenue des entités historiques de Casablanca et d’El Jadida et du bon démarrage des 12 cliniques ouvertes en 2024 et par le secteur du BTP avec principalement Jet Contractors et TGCC, avec des CA annuels respectifs de 3 milliards de dirhams (+43% par rapport à 2023) et de 8 milliards de dirhams (+12,5% par rapport à 2023) profitant du contexte économique et sectoriel favorable tant au Maroc que dans les pays de présence à l’international.

Taqa Morocco, Lesieur Cristal et RDS plombent les revenus de la cote

En revanche, certaines valeurs ont enregistré des réalisations commerciales en berne, notamment Taqa Morocco, dont le CA ressort en retrait de 17,5% en glissement annuel à 10,8 milliards de dirhams, en raison du recul des frais d’énergie consécutivement à la tendance baissière du prix du charbon sur le marché international ; Lesieur Cristal, qui affiche un Top line en dépréciation de 8% à 3,7 milliards, pénalisé par un effet prix négatif compte tenu de la décrue des cours des matières premières à l’international et d’un contexte local fortement concurrentiel ; et RDS dont les revenus consolidés se replient de 67,7% à 136 MDH suite au décalage des livraisons relatives au programme de relogement qui n’ont été entamées qu’à partir du début 2025.

Enfin, le CA du secteur assurance & courtage est porté principalement par la bonne tenue des réalisations de Wafa Assurance (+583 MDH) issues de la performance réalisée en Non-vie et la bonne tenue de la Vie suite notamment au développement soutenu des produits en unités de compte. Pour leur part, AtlantaSanad et Sanlam Maroc affichent des hausses respectives de 148 MDH et de 129 MDH.

Ainsi, par secteur, les principaux contributeurs à la progression des revenus des sociétés cotées sont les Banques (+10, 3 milliards de dirhams), suivies dans une moindre mesure par le BTP (+2,4 MMDH), la santé (+1,4 MMDH), les mines (+1,3 MMDH) et le secteur du Transport (+1,3 MMDH). En revanche, la croissance du chiffre d’affaires agrégé a été atténuée principalement par le repli des revenus du producteur d’électricité coté (-2,3 MMDH), du secteur agroalimentaire (-250 MDH) et de la chimie (-161 MDH).

Dette nette : IAM à la 1^re place avec 35%

Au volet bilanciel, l’endettent net des sociétés cotées (hors financières) s’alourdit de 8,8% à 64,7 milliards de dirhams à fin 2024 par rapport à son encours un an auparavant. Cette situation est notamment attribuable à Maroc Telecom, dont la dette nette s’alourdit de 6 milliards de dirhams en raison du règlement d’un montant de 6,4 milliards, suite au jugement de la Cour dans l’affaire opposant IAM à WANA ; Managem, consécutivement à l’alourdissement de son endettement de 2,7 milliards de dirhams, dans le sillage de ses nouvelles acquisitions de Sound Eenergy Morocco et de l’actif aurifère Karita en Guinée couplées à l’accélération des projets Tizert et Boto, ainsi qu’Akdital, avec une augmentation de 623 MDH de sa dette nette dans le cadre du financement de son plan d’expansion et de renouvellement des infrastructures existantes.

S’agissant des CAPEX, l’enveloppe budgétaire globale mobilisée par les sociétés de la place casablancaise ressort en forte hausse de 48% en glissement annuel à 27,8 milliards de dirhams. Elle est répartie entre Maroc Telecom, qui en draine 40% à 11,2 milliards de dirhams, les minières qui en accaparent 27% avec notamment les investissements de Managem de 7,3 milliards de dirhams, et le secteur de la santé avec une part de 7%, soit près de 2 milliards de dirhams d’investissements.