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Investissement au Maroc: Zoom sur son indicateur d’efficacité 

L’effort d’investissement du Maroc, sur une vingtaine d’années, est comparable à celui observé dans les pays ayant accompli des miracles économiques. En revanche, l’ICOR relativement élevé (9,4 en moyenne sur prés de 20 ans), prouve que du chemin reste à faire pour accroître l’efficience des investissements.

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Plusieurs entités nationales et internationales se sont penchées sur le principal indicateur qui permet d’appréhender le rendement de l’investissement au Maroc. Cet indice n’est autre que le coefficient marginal du capital (incremental capital output ratio), plus connu sous l’acronyme ICOR. En clair, il représente le nombre d’unités d’investissement (en % du PIB) nécessaires pour réaliser un point de croissance du PIB. Plus l’ICOR est faible, plus l’investissement est rentable.

Un ICOR élevé

Les chiffres avancés par Bank-Al-Maghrib montrent que le Royaume a enregistré sur la période 2000-2019 un ICOR de 9,4 en moyenne. Ce qui est élevé en comparaison aux performances en la matière avec d’autres Etats comme l’Egypte (4,7), la Turquie (6,5) et la Tunisie (8,3) sur la même période. Il ressort de l’analyse de l’ICOR faite par la Banque centrale que l’investissement au Maroc reste relativement peu rentable, en comparaison notamment avec les pays de la catégorie à revenu intermédiaire-tranche inférieure, où il atteint 5,7 en moyenne sur la période précitée.

L’OCDE a également dressé le même constat en lien avec une carence d’efficacité de l’investissement public, malgré les efforts indéniables déployés sur le plan quantitatif. Pour preuve, le PLF 2025 projette un effort d’investissements publics record de l’ordre 340 MMDH. Au regard de ce qui précède, tout l’enjeu pour le Maroc qui s’évertue à implémenter son nouveau modèle de développement, est de miser sur les mécanismes à même d’accroître l’efficience des investissements publics, qui s’est davantage dégradée depuis 2019, à en croire Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental, nouvellement nommé par le Souverain,  ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne.

S’exprimant à l’occasion de la 8 ème édition du Forum Centralien Supelec qui s’est tenue le 11 novembre à Casablanca, l’ancien ministre qui a indiqué que l’ICOR qui se situe autour de 11 pour le Maroc (contre 7,4 en 2014), constitue un réel obstacle pour l’atteinte des objectifs fixés par le NMD à l’horizon 2035.

Ceci dit, le renforcement de la gouvernance des investissements publics s’avère être un levier de choix pour lever cette contrainte de rentabilité de l’investissement, mesurée par l’ICOR.  Dans le même temps, notons que la création du Fonds Mohamed VI pour l’investissement, celle de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de Suivi des performances des établissements et entreprises publics et ainsi que la mise sur pieds du  ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques ne tarderont pas à donner des résultats tangibles en matière d’efficacité des investissements publics, jusque-là principal moteur de l’investissement global au Maroc.