Pouvoirs
Fête du Trône. Une diplomatie agissante
L’alliance tripartite Maroc-USA-Israël est une étape marquante de la diplomatie marocaine. Les alliances nouées avec des acteurs de premier rang en font une pièce maîtresse de l’échiquier géopolitique international.

Le Maroc d’aujourd’hui, conformément à la vision et à la politique étrangère tracées par le Roi, privilégie des partenariats «avec une valeur ajoutée plus claire». En parlant de ce «Maroc d’aujourd’hui», le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, évoque également un changement «d’ordre doctrinal». Une vision dont le point de départ a été fixé par le Souverain lors du discours du 20 août 2022 dans lequel il a annoncé que désormais le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. Une réalité dont deux pays européens et non des moindres viennent de faire l’expérience.
L’Espagne, qui en pleine crise sanitaire, a commis un acte franchement hostile au Maroc – le fâcheux épisode Ben Battouche – a finalement compris qu’elle était sur la mauvaise voie. Après dix mois de crise ouverte entre les deux pays, le gouvernement espagnol a rectifié le tir. Depuis, les choses ont changé. Ainsi, annonce un communiqué du Cabinet royal, au cours de cet entretien chaleureux qu’il a eu avec le Président du gouvernement espagnol, le 1er février, le Roi «s’est félicité de l’évolution, dans la concertation, la confiance et le respect mutuel, de la nouvelle phase du Partenariat bilatéral depuis la rencontre du 7 avril 2022 entre le Souverain et le Président du gouvernement espagnol.
Les engagements contenus dans la Déclaration conjointe adoptée à cette occasion ont été substantiellement mis en œuvre». Les relations avec l’Allemagne ont connu une trajectoire similaire. Elles ont connu une période de froid juste après l’annonce des États-Unis, en décembre 2020, de leur reconnaissance de la marocanité du Sahara. Aujourd’hui, Berlin et Rabat sont sur la même longueur d’onde. Un dialogue stratégique multidimensionnel sera engagé à partir du début de l’année prochaine.
Le Maroc, tête de pont
L’accord tripartite Maroc-USA-Israël, conclu le 20 décembre 2020, a donné un élan considérable à la diplomatie marocaine. Ce qui ne veut pas dire que le Royaume ne représentait rien auparavant. Depuis toujours, le Maroc a su choisir ses alliances en fonction de ses intérêts actuels et futurs. Tout en étant l’un des rares alliés stratégiques des États-Unis en dehors de l’OTAN, le Royaume a également noué un partenariat stratégique avec la Chine et un autre avec la Russie. Il en est de même avec l’Inde ou encore le Brésil et, depuis le Brexit, avec le Royaume-Uni.
Ces partenariats font de lui une pièce maîtresse sur la carte géopolitique régionale. L’initiative qu’il a lancée avec le Nigéria autour du projet du Gazoduc Maroc-Nigéria a, en ce sens, pour finalité une intégration régionale, et donc l’émergence d’un bloc formé de pas moins de 13 pays. Mais au-delà, et la récente tenue de la commission mixte Maroc-Angola en témoigne, le processus Afrique Atlantique qui englobe 23 pays de la façade atlantique du continent, y compris l’Afrique du Sud, renseigne sur le rôle majeur que le Maroc est appelé à jouer dans un avenir très proche.
Situé à la fois aux bordures Sud de l’Organisation de l’Alliance atlantique, faisant face aux État-Unis, dont il est un allié stratégique de plus en plus proche, et faisant office de porte d’entrée, aussi bien en termes géographiques qu’économiques de l’Afrique, le Royaume représente pour ainsi dire la clé de l’avenir de l’Afrique. Et cela, tout le monde semble l’avoir compris.
