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Fête du Trône. Réussir le pari de l’industrialisation de l’économie

L’écrasante majorité des exportations sont des produits manufacturés. Le Maroc est déjà une référence dans certains secteurs. Il s’ouvre sur d’autres encore plus pointus et fermés, y compris l’industrie militaire.

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Au terme de l’année 2022, les produits manufacturés représentaient 86,8% de la valeur des exportations. Le chiffre a été annoncé récemment par le ministre de l’Industrie et du commerce. «C’est énorme ! C’est bien plus que certains pays industrialisés», s’est-il réjoui. Autre indicateur non moins significatif : entre 2013 et 2022, la valeur des exportations industrielles a plus que doublé (+131%), passant de 160 MMDH à 370 MMDH. Les emplois industriels sont passés de 300.000 postes à plus d’un million.

L’industrie marocaine se porte bien. C’est le moins que l’on puisse dire. Mieux encore, le Royaume devient une référence notamment dans l’automobile et l’aéronautique et, sans doute, très prochainement dans l’industrie des batteries électriques. À ce propos, le Maroc est en passe de lancer un écosystème dédié, avec des gigafactories, qui devrait générer plusieurs dizaines de milliers d’emplois. En plus d’autres secteurs clés dans lesquels il s’est déjà spécialisé (les mines, le textile, l’électronique, l’industrie 4.0…), le Maroc se lancera également dans un avenir très proche dans l’industrie de l’hydrogène vert.

Une feuille de route est attendue dans ce cadre. C’est pour dire que l’écosystème industriel national se projette déjà dans un nouveau palier de son développement. Et c’est d’ailleurs le Souverain qui en a tracé les grandes lignes dans un message adressé, en mars dernier, aux participants à la première édition de la Journée nationale de l’industrie. Cette nouvelle phase doit faire entrer le Maroc dans une «nouvelle ère industrielle». La nouvelle vision capitalisera sur les acquis de ces dernières décennies et renforcera l’attractivité du secteur en faisant de l’investissement productif un levier essentiel pour l’accélération de l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs, la création d’emplois de qualité et l’élargissement de l’empreinte territoriale de l’industrie marocaine.

Notons à ce propos que lors du Conseil des ministres présidé par le Souverain, mardi 18 octobre 2022, qui a été consacré à l’examen des orientations générales du PLF 23, il a été question, entre autres, de la relance de l’économie nationale à travers le soutien de l’investissement. Et ce, par le biais de la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement et de l’exécution des engagements inscrits dans le cadre des projets de l’investissement industriel. Depuis, et conformément aux instructions royales, il a été procédé à l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et à la dynamisation de l’investissement public. Lequel sera orienté vers les projets d’infrastructures et les stratégies sectorielles ambitieuses, pour renforcer la compétitivité du produit national et la souveraineté nationale alimentaire, sanitaire et énergétique. Le «Made in Morocco» fait déjà son chemin.

Nouvelle politique gazière
Les mécanismes du déploiement de la nouvelle Charte de l’investissement ont été mis en place, ainsi qu’une réorganisation de la gouvernance des CRI. Dans le même sillage, le gouvernement a acté une série de mesures dans le sens de l’accélération de la réforme de l’Administration à travers, notamment, la simplification des procédures et le lancement d’une nouvelle stratégie nationale de la transition numérique et la poursuite des efforts dans le domaine de la déconcentration administrative. En parallèle, le Maroc est bien parti pour gagner la course de la «Green Industry» ou la décarbonation de son appareil industriel.

Les entreprises sont encouragées à utiliser, voire à produire elles-mêmes, les énergies renouvelables et réutiliser les eaux usées. Pour accompagner ce processus de décarbonation, le Royaume s’appuie sur une nouvelle politique gazière. Il vient d’ailleurs de faire une entrée réussie sur le marché international du gaz. L’ONEE vient tout juste de signer un accord d’approvisionnement en GNL portant sur le moyen terme avec le géant pétrolier Shell. Ceci au moment où les champs gaziers de Tendrara et de Lexus, au large de Larache, s’apprêtent à entrer en production.

Autre chantier majeur, le Maroc vient de faire les premiers pas dans le domaine de l’industrie militaire. En novembre, le ministre chargé de l’Administration de la défense nationale avait affirmé que le Royaume se lancera officiellement dans l’industrie militaire et la fabrication des armes. Le ministre a évoqué la possibilité, aujourd’hui prévue par la loi, d’accorder des licences aux fabricants d’armes pour installer des activités sur le sol national. À travers cela, le Royaume veut développer plusieurs types d’industrie, dont celles des armes et des munitions, et de la maintenance des avions militaires. Le Maroc va commencer, comme l’a confirmé récemment l’israélien Elbit Systems, la fabrication des drones. Le reste suivra.