SUIVEZ-NOUS

Pouvoirs

Camp de Tindouf : Le PAM dénude le scandale du détournement des aides humanitaires

Le récent Rapport du Programme Alimentaire Mondial (PAM), s’arrêtant sur les agissements d’Alger et des milices « polisariennes » et leur mainmise sur les aides destinées aux séquestrés de Tindouf sous l’œil de l’expert camerounais en Relations internationales Alphonse Zozime Tamekamta.

Publié le


Mis à jour le

Du Rapport de l’OLAF (Office anti –fraude de l’UE) en 2015 jusqu’à celui du Secrétaire général de l’ONU en 2021, en passant par plusieurs autres émanant d’organismes onusiens ou encore produits par des ONG, les détournements systématiques des aides humanitaires destinées aux populations de Tindouf engagent la responsabilité de l’Algérie. La situation dure depuis des lustres et cela n’a pas l’air de secouer certaines consciences.

C’est à se demander quand la communauté internationale finira par intervenir pour enterrer, une bonne fois pour toute, ce long feuilleton de détournements des aides humanitaires destinées aux populations de Tindouf sur le territoire algérien ? Si le Maroc n’a eu de cesse de dénoncer ce « crime » orchestré par Alger et les milices du «polisario», un énième Rapport, produit par le Programme alimentaire mondial (PAM) vient de confirmer, une nouvelle fois, un état de fait pour le moins insoutenable.

C’est qu’au moment où les populations subissent les affres de conditions indignes, marquées par la sous-nutrition chronique, particulièrement parmi les femmes et les enfants, les denrées alimentaires issues des aides qui leur sont destinées se retrouvent en vente dans les marchés de Tindouf, en dehors des camps, voire dans les pays voisins. Dans son évaluation du « programme stratégique pays Algérie 2019/2022 », le PAM a, en effet, « documenté de manière irréfutable » ces faits sur lesquels revient l’expert camerounais, Alphonse Zozime Tamekamta. Le professeur d’Histoire des relations internationales l’Université de Yaoundé s’indigne, en outre, sur « plus grave encore », à savoir que le PAM exprime « son inquiétude quant à l’absence d’enregistrement et de recensement de la population des camps de Tindouf et des possibilités de détournement que cette situation unique rend possible ».

L’anachronisme est d’autant plus souligné, indique l’expert, qu’il s’agit d’une situation exceptionnelle dans le monde et de par le droit international humanitaire. Et l’expert de relever que depuis près d’un demi-siècle ces populations « n’ont jamais été ni identifiées, ni enregistrées et ni recensées », du coup elles se trouvent « privées de tous les droits garantis par la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés ». A.Z. Tamekamta, citant le même document, signale l’impossibilité pour les agences onusiennes spécialisées d’accéder sans entraves aux camps, tout en soulignant que le soi-disant contrôle interne de la distribution des aides humanitaires, confié par le régime algérien aux milices «polisariennes », est par nature « biaisé ».

Par ailleurs, et en flagrante opposition avec le quotidien des populations, les « dirigeants » séparatistes à la solde des détenteurs du pouvoir à Alger mènent leur train de vie dans le luxe « aux frais du contribuable européen et aux dépens des femmes et des enfants des camps de Tindouf », regrette le professeur.