Page 11 - La Vie éco - 19 Mars 2021

débats
MUR. Le troisième groupe,
cadres formés localement ou d’une méga-consultation nationale
composé pour la plupart de
d’entrepreneurs et commer-
çants et d’une certaine ma-
nière de la petite bourgeoi-
sie pieuse, a rejoint le parti
à la faveur de sa percée aux
élections locales de 2003,
puis législatives de 2007 et
celles d’après à mesure que
s’agrandissait l’appétit élec-
toral du parti. Ces élites, Cgories de villes. En chiffres,
après avoir été cooptées par
la direction, ont fait leurs
preuves dans certaines muni-
cipalités et arrondissements
dont la gestion leur a permis
d’approcher les techniques
de gestion des affaires pu-
bliques à une échelle réduite.
Mais une fois arrivé au pou-
voir, au lendemain des légis-
latives de 2011, le parti a dû
néanmoins faire face à une
dure réalité : il ne possède
pas assez de compétences
pour gérer un pays. Cela dit,
sur le plan interne, le parti a
jusque-là réussi à maintenir
un certain équilibre entre
ces trois composantes. Mais
une fois au gouvernement,
cet équilibre a été altéré
progressivement. Le troi-
sième groupe, les derniers
arrivants, a pris de l’ampleur
au point que c’est l’un de ses
représentants, Driss El Aza-
mi, qui préside aujourd’hui
le conseil national. Lors de
ses deux mandats au gou-
vernement, sa morphologie
a changé, mais pas ses méca-
nismes de fonctionnement.
Plus encore, les divergences
du point de vue sur certaines
questions fondamentales
entre fondateurs ont enta-
ché l’image de marque de
la communauté soudée qui
était celle du PJD.
Les exigences en démocra-
tie interne se sont accentuées
aux moments où l’ascenseur
social n’a jamais fonctionné
de la même manière pour
tout le monde. Les cadres et
jeunes militants qui atten-
daient leur tour paieront
les frais du réajustement
des règles du jeu électoral.
Si les membres de ces deux
groupes ont pu accéder au
Parlement c’est grâce à la
règle du plus grand reste et
à la liste nationale, ce ne se-
ra plus le cas dans quelques
mois. Et c’est de là que vient
le danger pour le parti. Les
conditions pour que la «pro-
phétie» du Bouanou se réa-
lise semblent aujourd’hui
réunies n T.A.E.
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en direct Grand entretien
économie L'évè nement
«100 jours, 100 villes», les conclusions
politique
n Cette campagne de communication directe a permis de dégager cinq catégories société
de villes avec des problématiques, mais aussi des atouts, spécifiques pour chacune
de ces catégories.
culture échos
ent jours, Cent villes, 35
000 participants et cinq caté-
c’est le résultat d’une campagne
inédite de communication politique
menée par le RNI depuis novembre carrières
2019 jusqu’à octobre 2020, avec une
pause de plusieurs mois à cause du
confinement. C’est «le plus grand pro-
gramme d’écoute et de concertation de
l’histoire du Royaume pour le plaidoyer, votre argent
le développement et la restauration de
la confiance entre le citoyen et l’acteur
politique», souligne le président du
parti, Aziz Akhannouch, lors d’une
conférence de presse tenue mercredi
17 mars à Rabat.
Comme annoncé depuis le début,
les conclusions de ces rencontres, qui
ont connu une participation moyenne
de 350 personnes par étape, feront
l’ossature du programme électoral
proposé pour chaque ville et chaque sions du chômage sont d’abord très 10%. Les villes visitées sont classées
région au titre des prochaines élec- perceptibles dans le domaine social selon cinq catégories, et pour chaque
tions. avant l’économique. D’une manière type un programme spécifique qui
Les propositions et les idées ex- globale, en plus de la santé, consi- réponde le mieux aux attentes expri-
primées par les citoyens lors de ces dérée comme prioritaire pour 80% mées. Il s’agit des villes avec des dif-
rencontres seront réunies dans un des intervenants, 53% estiment que ficultés économiques, des villes en
document proposé en téléchargement la création d’opportunités d’emploi situation de fragilité, des villes éloi-
sur le site du parti, et «seront incluses et la lutte contre le chômage est éga- gnées, des bourgades agricoles, des
dans les programmes que les candidats lement une priorité. Pour 49% des villes actives, et des grandes villes. La
du RNI présenteront lors des prochaines intervenants, c’est l’enseignement qui première catégorie compte 23 villes,
élections», confirme le président du doit être érigé en priorité alors que toutes des villes anciennes, avec un
parti. pour 42% ce serait plutôt l’amélio- faible taux de croissance et un taux
Plusieurs thématiques se dégagent ration des conditions de vie. On re- de chômage élevé (24% contre 20%
déjà des données recueillies au cours trouve là, les principales priorités déjà en moyenne urbaine). La deuxième
de ces réunions. Ainsi, 90% des par- relevées par le parti lors d’un précé- catégorie, les villes fragiles, comporte
ticipants ne sont pas satisfaits de la dent sondage. Les infrastructures, le 11 villes avec un taux de pauvreté
situation dans les villes. Pour 80% logement, la réforme de l’administra- de 8%, pour une moyenne natio-
des intervenants, la santé a été une tion et la lutte contre la corruption nale de 5%. Elles souffrent surtout
question centrale. 75% des parti- viennent après, dans ces débats, avec de manque d’infrastructures. Les
cipants estiment que les répercus- des occurrences situées entre 8 et villes éloignées, 9 centres urbains,
avec comme seule activité le secteur
public. Le secteur privé est presque
inexistant. Les bourgades agricoles,
22 villes au total, connaissent, elles,
une progression démographique et
une dynamique économique, mais
aussi des problèmes de transport et
d’assainissement. Les villes actives,
22 villes, se trouvent généralement à
moins de 50 km d’un grand centre
urbain. Elles réalisent un taux de
croissance de 4% contre 204% pour
les villes moyennes. Leur princi-
pal problème est le logement et le
transport urbain. Enfin, les grandes
villes, 13 centres urbains de plus de
300 000 habitants, connues pour un
faible taux de pauvreté (2,8% contre
5,6% pour les villes moyennes), en
plus d’un fort taux de chômage, ont
des problèmes complexes n
M.C.
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