Page 52 - La Vie éco - 20 Novembre
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ENERGIES
RENOUVELABLES
Efficacité énergétique : Un bien
nécessaire pour un avenir durable
entreprises adhérentes au processus
L’évolution est constatent que l’accès à l’information
positive sur les 5 sur l’économie d’énergie coûte plus
cher que celle sur sa consommation.
dernières années La plupart des entreprises sont donc
mais certains mal informées sur les enjeux et les solu-
points noirs tions énergétiques. Et peu d’entre elles
sont réellement sensibilisées à l’impact
persistent. potentiel de l’efficacité énergétique ou
sur les avancées technologiques. Autres
contraintes de taille qui freinent le déve-
loppement de l’EE, l’insuffisance de res-
sources humaines qualifiées, la multi-
tude d’audits énergétiques réalisés et le
peu de résultats en découlant.
Un autre frein qui nuit à l’essor de l’effi-
arallèlement au déve- mateurs d’énergie, à savoir le transport, cacité énergétique, celui du manque
loppement des énergies l’industrie, le bâtiment, l’éclairage public d’informations sur l’accès au finance-
renouvelables, l’efficacité et l’agriculture. ment et les programmes de subventions
énergétique (EE) au Ma- Le dernier rapport de l’Agence inter- disponibles. Pourtant les banques et les
roc constitue une priorité nationale de l’énergie retrace une évolu- sociétés de financement se disent prêtes
P majeure dans la stratégie tion positive de l’intensité énergétique du PAR AILLEURS, à accompagner la filière de l’EE, consi-
énergétique nationale. En 20 ans, le Royaume qui n’a cessé de baisser ces 5 dérant cette dernière comme source de
Royaume est passé d’un pays qui su- dernières années et qui le place premier LES PROFESSIONNELS diversification des services financiers
bit les changements climatiques à un au Maghreb. ATTENDENT et porteuse d’opportunités réelles pour
acteur fort d’une politique proactive, améliorer la compétitivité et la producti-
aussi bien pour atténuer ses émis- L’accès à l’information UN ENGAGEMENT vité des entreprises et mobiliser de nou-
sions que pour s’adapter à ce nouveau coûte cher veaux investissements.
contexte. L’objectif étant d’économiser Cependant, force est de constater PLUS FORT Le coût d’investissement initial pour
15% en 2030 de la consommation que l’EE fait toujours face à quelques DES POUVOIRS s’inscrire dans une démarche d’EE fait
énergétique. Dans cette optique, plu- contraintes, notamment le déficit nor- également réfléchir les patrons d’entre-
sieurs initiatives ont vu le jour depuis matif qui reste important, puisqu’en PUBLICS À TRAVERS prises. Ce coût est particulièrement
plusieurs années, afin d’agir au niveau dehors des considérations de sécurité, élevé dans le bâtiment, même pour des
de la production énergétique en déve- les normes existantes ne sont pas obliga- DES INCITATIONS solutions passives. Par ailleurs, les pro-
loppant le recours aux énergies renou- toires et ne font pas l’objet de contrôle de À L’INVESTISSEMENT. fessionnels attendent un engagement
velables. Et également sur la demande conformité et de certification (matériaux plus fort des pouvoirs publics à travers
en instaurant l’efficacité énergétique d’isolation thermique et équipements des incitations à l’investissement : sub-
en assurant les mêmes besoins tout performants). ventions directes aux EE et mécanismes
en restant compétitif, notamment Économiser de l’argent sur sa consom- de financement appropriés n
dans les secteurs les plus consom- mation énergétique coûte cher. Les L.C.
1% d’énergie économisée = 800 MDH épargnés
haque 1% d’économie d’énergie une dynamique d’efficacité énergé- la demande en équipements efficients est
globale réalisé au Maroc repré- tique et de réduction des émissions de très importante, comme dans la climati-
Csente aujourd’hui 800 MDH GES dans ce sens, avec le programme sation ou l’éclairage. Les hôtels et hôpi-
d’économie sur notre facture énergé- de prime à la casse, la promotion des taux cherchent aujourd’hui à diminuer
tique. Le prix de l’énergie exerce une véhicules hybrides et électriques, ou le leur facture énergétique et s’impliquent
forte pression sur la facture énergétique développement du transport collectif et davantage dans cette dynamique. Dans
au niveau national, mais aussi au niveau l’écoconduite chez les professionnels. l’industrie, dont l’énergie constitue une
du consommateur final, particulièrement Le bâtiment, qui est le deuxième poste part importante des coûts de production,
dans le secteur du transport, qui est de consommation énergétique connaît notamment dans les sous-secteurs des
sensible aux fluctuations des cours de une augmentation significative de la matériaux de construction et le secteur
pétrole, et qui représente plus de 38% de consommation énergétique des ménages, de l’agroalimentaire, l’énergie reste un
notre consommation énergétique natio- et dans le secteur tertiaire. En effet, les facteur important de la compétitivité des
nale. Ce secteur connaît actuellement gens sont de plus en plus sensibilisés et industriels.
52 Vendredi 20 novembre 2020