Culture
Le peintre Belka, célèbre à Agadir les couleurs d’un Maroc intime
Entre émotion spontanée et regard acéré sur le quotidien, Belka revient exposer ses œuvres à Agadir, ville qu’il porte en lui comme une seconde peau. Une peinture libre, éclatante, enracinée dans l’imaginaire populaire marocain. À découvrir en bord de mer au Centre d’information touristique

L’artiste-peintre Mustapha Belkadi, plus connu sous le nom de Belka, signe un retour marquant sur la scène artistique avec une nouvelle exposition à Agadir. C’est dans l’espace lumineux de la galerie du Centre d’information touristique, sur la corniche d’Agadir, que ses toiles prennent vie, offertes au regard des passants, des curieux et des amateurs d’art.
Ses nouvelles œuvres s’inscrivent dans une démarche singulière, affranchie de toute école ou mouvement formel. Chez Belka, le figuratif se réinvente : il devient un langage personnel, nourri par l’émotion, l’instant et une profonde attention portée aux scènes du quotidien. Chaque toile est un fragment de vie, capté sur le vif, puis sublimé par une palette éclatante, généreuse et libre. «Tout m’a inspiré pour réaliser ces œuvres», confie l’artiste, comme pour souligner que l’inspiration, chez lui, ne se cherche pas : elle s’impose.
Ni contraint par les courants artistiques, ni par les matériaux, Belka évolue en totale liberté, assumant une approche intuitive, ouverte et sincère. Couleurs vives, compositions expressives, matières audacieuses… son style témoigne d’un regard profond sur un Maroc pluriel, riche de traditions, de visages et d’imaginaires. Son art rend hommage à ce tissu social et culturel bigarré, qu’il explore avec une tendresse perceptible dans chaque trait.
Bien qu’il soit originaire de Tétouan, c’est à Agadir que Belka a choisi de poser ses valises depuis de très nombreuses années. Une ville qu’il qualifie lui-même de «véritable havre de paix» et où il dit avoir trouvé ses repères. Diplômé en arts plastiques, il a d’abord été enseignant entre 1982 et 1989, avant de se consacrer entièrement à sa vocation artistique. Depuis, son parcours est jalonné de nombreuses expositions, tant au niveau national qu’international.
Parmi les faits marquants de sa carrière, on retient sa contribution lors du 40e anniversaire de la reconstruction d’Agadir : Belka avait remporté le concours national pour la conception du mémorial de la ville, un projet à la mémoire des victimes du séisme de 1960. Une autre de ses œuvres a également été choisie pour illustrer le timbre commémoratif édité par Barid Al-Maghrib, symbolisant la renaissance de la cité détruite.
Aujourd’hui, Belka poursuit son dialogue avec le réel. Son exposition actuelle, à Agadir, est plus qu’une simple présentation de toiles : c’est une invitation à se souvenir et à rêver à travers les yeux d’un artiste qui peint le Maroc avec le cœur.
