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Culture

FICAM 2025 : Loading… L’animation et le gaming s’entrelacent avec audace

Le Festival international de cinéma d’animation de Meknès (FICAM), qui se tiendra du 16 au 21 mai, franchit une nouvelle étape en explorant les synergies captivantes entre l’animation et le gaming. La manette est branchée, c’est parti !

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Le 23e Festival international de cinéma d’animation de Meknès (FICAM) promet une plongée électrisante dans l’univers des images animées. Et cette année, le festival sort l’artillerie lourde : un focus audacieux sur les passerelles entre cinéma d’animation et jeu vidéo, deux mondes qui se courtisent et se fécondent dans un ballet créatif. «La Vie Eco» a rencontré Widad Chraïbi, cheville ouvrière du festival, et Fabrice Mongiat, directeur de l’Institut français de Meknès, pour décrypter cette grand-messe de l’animation.

Oubliez l’image poussiéreuse d’un festival confidentiel. Depuis ses débuts en 2001, le FICAM a mué, passant de petit poucet à mastodonte international. «On était un tout petit festival, presque un ovni, se souvient Chraïbi, la voix teintée de fierté. L’enjeu, c’était de faire découvrir le cinéma d’animation aux gamins, leur apprendre à décoder un film, à en saisir la magie et la technique». Pari gagné : aujourd’hui, 7.000 écoliers du primaire et du collège déferlent chaque année pour dévorer les dernières pépites animées, rencontrer des réalisateurs et s’initier aux arcanes du stop-motion ou de l’animation par marionnettes. «Ils repartent avec des étoiles dans les yeux et des idées plein la tête», s’enthousiasme-t-elle.

Mais le FICAM ne s’arrête pas là. Il veut aussi poser les jalons d’un véritable marché de l’animation au Maroc. «On est encore loin du compte, admet Chraïbi, mais avec le Forum des métiers, on commence à secouer les choses». Ce rendez-vous, dans sa quatrième édition, réunit étudiants, réalisateurs et studios (marocains, africains, internationaux) pour tisser des ponts et révéler les talents locaux, souvent méconnus à l’étranger. «Les studios marocains ont un savoir-faire incroyable, mais ils manquent de vitrine. On est là pour ça», martèle-t-elle.

Gaming et animation : Le flirt de l’année

2025 marque un tournant. Le FICAM braque les projecteurs sur le gaming, un secteur où le Maroc fourmille de prodiges. « Le jeu vidéo, c’est un enjeu majeur pour notre jeunesse, lance Chraïbi. Et pour faire un bon jeu, il faut de l’animation». Ateliers de formation, conférences, tables rondes : le festival décortique les synergies entre ces deux univers. Une centaine d’étudiants des écoles publiques d’art et d’audiovisuel marocaines bénéficieront de workshops taillés sur mesure, tandis que le Forum des métiers accueillera des studios spécialisés, du Maroc à l’Afrique en passant par l’international. «On veut créer des étincelles, des collaborations, des opportunités», insiste Chraïbi.

Fabrice Mongiat, lui, en remet une couche avec un enthousiasme communicatif. «Les liens entre animation et gaming, c’est organique ! Artistique, technique, scénaristique… On pourrait citer mille exemples de jeux devenus films, ou l’inverse». Pour illustrer, le festival invite des réalisateurs qui décrypteront ces allers-retours créatifs. Et avec plus de 250 courts-métrages reçus de 38 pays pour la compétition, le FICAM prouve qu’il joue dans la cour des grands. «On a 70 invités, des pointures, et une résidence d’artistes avec six jeunes talents, dont un Marocain, un Camerounais, un Ivoirien… C’est l’animation sans frontières», s’enflamme Mongiat.

Prêt ? Jouez (avec l’animation) !

Soit ! Meknès sera le cœur battant du FICAM, avec 55 projections au programme. Mais le festival rayonne au-delà : grâce au FICAM Maroc, 57 séances sillonneront Casablanca, Rabat, El Jadida ou Agadir jusqu’au 25 mai.

Le menu ? Nous y voilà ! Des films d’une qualité folle, un focus sur le stop-motion, des surprises comme du cosplay, une «boîte à émotions» ou des sessions de doublage. Sans oublier les incontournables : conférences, making-of, thé à la menthe et discussions enflammées. «On veut que ça pétille, que ça inspire», promet Mongiat.

Et qu’on se le dise : l’animation, ce n’est pas que pour les mômes. «Au début, oui, c’était surtout les enfants, concède Chraïbi. Mais aujourd’hui, on a un public familial, des étudiants, des passionnés. Nos films montrent toute la diversité des techniques, et ça parle à tout le monde». Une ambition panafricaine vient parachever le tableau, avec une présence marquée de studios du continent. «Les échanges Sud-Sud, c’est capital pour nous. L’Afrique a des choses à dire dans l’animation», souligne Chraïbi.

Le FICAM, c’est l’histoire d’un festival qui refuse de rester dans sa bulle. En 23 ans, il a su démocratiser l’animation, révéler des talents et poser les bases d’une industrie naissante. «On consolide, année après année, assure Chraïbi. Et on n’a pas fini de grandir». À Meknès, en mai, l’animation et le gaming s’uniront pour un feu d’artifice créatif. Alors, prêts à plonger dans la matrice?