Carrière
«Les entreprises labellisées RSE attirent les meilleurs»
La recherche d’une plus grande performance pousse les entreprises à se labelliser. Le label RSE peut également être une exigence de maisons mères internationales. La démarche vise également à mobiliser et fédérer les équipes autour de ce projet.

De plus en plus d’entreprises convoitent le label RSE CGEM. Objectif : être performantes, montrer des gages de sérieux à la clientèle et aux autres partenaires internes (les salariés) et externes (la collectivité), et confirmer l’engagement pour le développement durable. Saadia Slaoui Bennani, présidente de la Commission «Entreprise responsable & citoyenne» CGEM, détaille ces différents aspects.
Le cercle des entreprises labellisées RSE s’agrandit d’année en année. Généralement, qu’est-ce qui pousse ces entreprises à viser ce label ?
Il y a effectivement un intérêt qui va crescendo pour le label RSE de la CGEM et cela est bien évidemment une bonne nouvelle. Les entreprises sont un vecteur déterminant du progrès. Leur intérêt pour les questions sociétales et environnementales ne peut qu’avoir une influence positive sur l’entreprise elle-même, son écosystème direct et la société en général. Car la RSE, j’ai envie de dire, c’est «gagnant-gagnant-gagnant»: gagnant pour l’entreprise qui démultiplie ses performances, gagnant pour les salariés, de plus en plus en quête de sens, et gagnant pour l’environnement de l’entreprise qui s’améliore à son contact.
Aussi, la première raison qui pousse les entreprises à se labelliser est tout simplement la recherche d’une plus grande performance. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la RSE est source de profits et d’économies. A titre d’exemple, le client et ses besoins sont placés au cœur des préoccupations dans une démarche RSE (produits équitables, produits respectueux de l’environnement, etc.), en résultent naturellement une innovation accrue, des clients plus nombreux et plus fidèles … et donc de meilleures ventes. La démarche RSE est également source d’efficacité : la réduction des coûts (économie d’énergie) et la mitigation des risques (risque image, risque fournisseurs…) en sont des exemples.
Il y a d’autres raisons qui militent pour une labellisation RSE. Prenons par exemple l’impact sur le capital humain de l’entreprise. Les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus en quête de sens, aussi, entre une entreprise consciente de son rôle sociétale et environnemental et une entreprise exclusivement centrée sur elle-même, leur choix est vite fait. Les entreprises labellisées RSE ont un avantage compétitif certain et attirent les meilleurs.
Enfin, le label RSE peut également être une exigence de maisons mères internationales à l’égard de leurs filiales marocaines. C’est pour elles un gage de respect des grands principes du développement durable.
Comment est perçue la démarche au sein des entreprises ? Est-elle structurée ou menée de manière informelle ?
Il est clair que la labellisation RSE ne s’improvise pas. Elle suit une démarche rigoureuse qui a pour objectif de structurer les actions RSE de l’entreprise en s’assurant que l’ensemble des axes de la charte RSE sont couverts. La démarche vise également à mobiliser et fédérer les équipes autour de ce projet. Car la RSE implique (et impacte) toute l’organisation, de manière transversale. Bien menée, la démarche RSE peut déboucher sur un nouveau projet d’entreprise, porteur de valeur et fédérateur.
Pour la réussite de cette démarche, l’engagement du top management est décisif. Le projet de labellisation est généralement porté au plus haut niveau de l’organisation et c’est une condition de succès.
Plusieurs normes, pactes, chartes ou guides sont proposés pour aider les entreprises à améliorer leurs pratiques en matière de RSE. Quels outils faut-il choisir ?
La RSE repose sur des objectifs universels et sur des textes et des outils bien définis des institutions internationales, notamment le Pacte mondial des Nations Unies, les conventions de l’OIT, les principes directeurs de l’OCDE et aussi la norme-guide ISO 26000. Tous ces outils se rejoignent pour l’appropriation de la démarche RSE par les entreprises.
Le choix de l’outil repose incontestablement sur son intégration de toutes les questions centrales de la RSE, qui sont précises, sans en occulter aucune.
La charte RSE de la CGEM, qui constitue le référentiel du label RSE, est rigoureusement conforme à ces outils. Elle intègre l’ensemble de leurs principes tout en tenant compte de notre contexte national.
La démarche est souvent menée dans les grands groupes, mais peut-elle être un levier de performance pour les PME ?
La RSE est un levier de performance globale et de développement pérenne pour les entreprises, abstraction faite de leur taille. Pour le label RSE de la CGEM, nous avons aujourd’hui un tiers de PME, ce qui n’est pas négligeable. Nous observons une prise de conscience et un intérêt croissant de la PME, dû en partie à une nouvelle génération de chefs d’entreprises plus ouverte à la RSE et aussi attentive à son rôle dans la société.
Le marché et l’influence des donneurs d’ordre jouent également un rôle de plus en plus important dans la décision de labellisation des PME (pour respecter certaines exigences des cahiers des charges de leurs clients par exemple).
Toutefois, il est évident qu’il reste encore beaucoup à faire pour encourager et mobiliser les PME.
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