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Crowdfunding : L’arsenal juridique fin prêt
Plusieurs circulaires encadrant l’activité du financement collaboratif, le fonctionnement des sociétés de crowdfunding et tout le dispositif d’exercice sont enfin publiées.
Les modalités d’exercice des sociétés de financement collaboratif (SFC) sont finalement sorties de terre. Les circulaires attendues pour compléter le dispositif de fonctionnement sont publiées dans le bulletin officiel du 31 août dernier. Elles font suite à la loi 15-18 relative au financement collaboratif.
Une dizaine de circulaires est publiée dans un seul document, par Bank Al-Maghrib pour ce qui se rapporte à l’activité prêt et don d’un côté et par l’AMMC pour les opérations liées à l’investissement ; puisque faut-il le rappeler, se faire financer à travers le crowdfunding, peut prendre la forme d’un don à hauteur de 450.000 DH, d’un prêt avec un plafond de 3 MDH ou d’investissements pour 5 MDH.
Ainsi, toutes les modalités sont fixées, à commencer la liste des documents que doit contenir le dossier de demande d’agrément pour la création d’une société de financement collaboratif, le contrat type liant la SFC et l’établissement teneur de compte, celui qui met en relation la SFC et le porteur de projets, ainsi que celui qui réunit le contributeur et le porteur de projet.
S’ensuivent plusieurs autres circulaires sur les conditions d’exercice des opérations liées aux activités de crowdfunding, aux modalités d’information des contributeurs après la finalisation de l’opération de financement et à la liste des documents à transmettre à BAM.
Les circulaires ont également prévu un contrôle et un suivi des opérations de financement collaboratif. Le document précise ainsi le dispositif de contrôle interne à adopter ainsi que la forme et le contenu du rapport annuel à établir par la SFC. Un ensemble d’indicateurs doit ainsi être mis en place afin de s’assurer de l’activité, de sa continuité, tout en mesurant les indicateurs de performance.
Rappelons que toutes les activités sont finançables mis à part celles liées à l’immobilier et aux activités religieuses et politiques. Il faut dire aussi que les taux d’intérêt appliqués aux opérations de prêt, sont plus élevés que ceux accordés par les banques. C’est normal puisque ce financement n’est assorti d’aucune garantie. Et c’est le principe même du financement collaboratif.
Maintenant que le dispositif est presque complet (d’autres textes réglementaires devront suivre), l’on s’attend à la sortie des premiers agréments bientôt, du moins pour les sociétés de financement collaboratif déjà existantes et qui attendaient juste cet arsenal juridique pour exercer leur activité dans les règles de l’art.