Diplomatie
Les conditions de Poutine pour reprendre l’accord céréalier
Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, lundi à Sotchi, la disposition de la Russie à relancer l’initiative céréalière en mer Noire, dès la mise en œuvre des promesses faites à Moscou.
« Je voudrais réitérer notre position de principe: nous serons prêts à considérer la possibilité de relancer l’accord céréalier (…) et nous le ferons immédiatement dès que toutes les dispositions sur la levée des restrictions qui y sont énoncées sont pleinement mises en œuvre pour l’exportation de produits agricoles russes », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à l’issue d’entretiens bilatéraux.
M. Poutine a en outre relevé que la Russie « entend continuer à exporter des produits alimentaires et des engrais, contribuer à la stabilisation des prix et améliorer la situation du secteur agricole mondial », précisant qu’il a été proposé à cette fin d’organiser la livraison d’un million de tonnes de céréales russes à un prix préférentiel pour être transformées en Turquie puis transportées gratuitement vers les pays les plus pauvres.
Le président russe a toutefois relevé que cette mesure n’est pas une alternative à l’accord céréalier arrivé à échéance le 17 juillet dernier, notant que la Russie commencera la livraison de ses céréales gratuitement vers six pays africains d’ici deux ou trois semaines.
Les deux accords céréaliers, parrainés par les Nations unies et la Turquie et conclus séparément avec l’Ukraine et la Russie en juillet 2022, avait permis de transporter plus de 32 millions de tonnes de denrées alimentaires vers 45 pays sur trois continents, selon les chiffres de l’ONU.
De son côté, le président turc a relevé que sa rencontre avec son homologue russe a permis d’évaluer les mesures qui peuvent être prises pour renforcer davantage la coopération bilatérale, notamment dans les domaines du commerce, de l’énergie, de l’agriculture et du tourisme.
Il a en outre relevé que les propositions alternatives à l’accord céréalier « n’ont pas répondu aux attentes en termes de sécurité et d’autres aspects ».
« Nous préparerons un nouveau paquet de consultations avec les Nations Unies. Je crois que nous serons en mesure d’obtenir des résultats à cet égard », a poursuivi M. Erdogan, ajoutant qu’Ankara ne ménagera aucun effort dans ce sens.
Très suivie par les médias internationaux, la rencontre entre MM. Poutine et Erdogan a porté sur plusieurs autres questions régionales et mondiales, dont la situation en Syrie, en Transcaucasie, en Libye et en Afrique.
La dernière rencontre entre les deux chefs d’Etat remonte au 13 octobre 2022 à Astana, en marge du 6e sommet de la Conférence pour la coopération et les mesures de confiance en Asie.