Pouvoirs
Fête du Trône. Sahara, l’heure est à la clarification des positions
Une centaine de pays appuient aujourd’hui le plan d’autonomie. C’est un élan qui n’est pas près de s’arrêter. Sur le terrain, la transformation des provinces du Sud n’échappe à personne.
Aujourd’hui, alors que les bastions du Polisario s’effondrent les uns après les autres, le Maroc pourra parler fièrement de «grandes percées diplomatiques». L’expression est d’ailleurs tirée du discours royal du 20 août 2022. Un discours disruptif, pour reprendre un terme en vogue. Cette date, tout en évoquant ces percées qui «se sont traduites par le soutien exprimé par de nombreux pays influents en faveur de la pleine souveraineté du Maroc sur ses territoires sahariens», marque un nouveau point de départ dans la diplomatie marocaine. Le Roi a adressé un message clair au reste du monde pour souligner la place centrale qu’occupe le dossier du Sahara dans les relations qu’entretient le Maroc avec son environnement international. C’est à l’aune de cette question que le Royaume «mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit», comme l’a affirmé le Souverain.
Aussi, les partenaires du Maroc, qu’ils soient traditionnels ou nouveaux et dont les positions vis-à-vis de l’affaire du Sahara sont encore ambiguës, sont-invités à clarifier leur position afin qu’elle ne souffre aucune ambivalence. En clair, ils sont invités à sortir de la zone de confort et mettre de côté le langage diplomatique feutré afin d’exprimer loyalement et honnêtement leur soutien à l’Initiative d’autonomie. Le message est particulièrement destiné aux pays européens, partenaires les plus proches du Royaume. Notons au passage qu’à ce jour, ce sont pas moins de 100 États, à travers le monde, qui ont déclaré clairement et sans ambages leur soutien au plan d’autonomie. La majorité des membres de l’Assemblée générale de l’ONU est ainsi acquise au Maroc.
Le Royaume est désormais en position de dicter ses conditions. Nous avons d’ailleurs pu le constater tout récemment, après l’arrivée à échéance du protocole de l’accord de pêche Maroc-UE. C’est que dans le listing des soutiens internationaux, le poids géopolitique des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Hollande et du Portugal, entre autres, est clairement favorable au Maroc. N’oublions pas le groupement des pays du CCG dont l’influence n’est plus à démontrer. Au même titre d’ailleurs qu’Israël, pays qui vient tout juste de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara tout en annonçant l’ouverture d’un consulat à Dakhla.
Développement tous azimuts
Sur le terrain, dans les provinces du Sud, c’est la métamorphose. Dans un avenir qui n’est pas lointain, cette région pourrait bien devenir, comme le commente la presse, un «nouveau Dubaï». En effet, le Programme de développement des provinces du Sud, dont le Souverain a présidé la signature, à Laâyoune, en novembre 2015 et à Dakhla, en février 2016, est pratiquement achevé. La voie express Tiznit-Dakhla en est à ses derniers kilomètres, les travaux de construction du nouveau port Dakhla Atlantique sont lancés. Les socles des mâts des premières éoliennes du parc, d’une capacité de 60 mégawatts, sortent déjà du terrain.
Lequel parc va alimenter l’une des grandes stations de dessalement programmées dans le Royaume, toujours dans la même ville, dont la particularité est de permettre l’irrigation de 5.000 hectares de terres agricoles. Une grande partie de ce programme a déjà été achevée. Doté d’une enveloppe budgétaire de plus de 77 milliards de dirhams, rappelons-le, ce programme de développement intégré est conçu pour initier une véritable dynamique économique et sociale dans la région.
Plus de sept ans environ après le lancement de ce programme, et avec un taux d’engagement proche de 80% de l’enveloppe budgétaire allouée, les résultats sont plus que satisfaisants. La connexion de la région au réseau électrique national est assurée et ses réseaux de communication ont également bénéficié d’un plan de renforcement et d’extension. Par ailleurs, les projets de stations d’énergie solaire et éolienne prévus au programme ont été menés à leur terme. Des milliers d’emplois ont été créés et proposés aux habitants de la région.
Dans le domaine agricole, par exemple, plus de 6.000 hectares aménagés à Dakhla et à Boujdour ont été mis à la disposition de jeunes agriculteurs de la région. Il ne faut pas l’oublier, nous parlons ici d’une zone au climat aride qui, a priori, n’a nullement de vocation agricole. De plus, la plupart des projets prévus dans les filières du phosphate, de l’eau et de l’assainissement affichent des taux de réalisation très avancés. Il est clair que dans son ensemble, le programme répond exactement aux préoccupations et aux attentes de la population de ces provinces. Le plus important, c’est que la responsabilité de superviser la réalisation des projets qui le composent incombe aux autorités locales et aux conseils élus. En somme, un avant-goût de ce que sera la mise en œuvre, certainement dans pas longtemps, du plan d’autonomie proposé par le Maroc depuis 2007.