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Pouvoirs

Du droit de rétractation de donation

J’ai perdu ma fille dans un accident de la circulation, qui m’a laissé une petite-fille alors à¢gée de huit ans. En tant que grand-mère et pour préparer l’avenir de la petite, j’ai cru bien faire de lui faire une donation de l’appartement dans lequel on logeait tous. Aujourd’hui, cette petite-fille que j’ai prise en charge pendant 10 ans est à¢gée de 18 ans et s’est fiancée. Comme elle sait que l’appartement est à  son nom, elle m’a tout simplement mise à  la porte.
N’ayant aucun autre bien où me loger ni de revenu pour payer un loyer, je me demandais si j’ai le droit de revenir sur cette donation pour récupérer mon bien.

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Effectivement, le nouveau code des droits réels, notamment la loi 39/08, a prévu des cas de rétractation sur la donation d’un bien immobilier, par exemple l’appartement que vous avez offert à votre petite-fille.

Cependant, cette rétractation est subordonnée à quelques conditions, notamment :

-L’offre du donateur et l’acceptation du donataire ;
– L’acte de donation doit être authentique, qu’il s’agisse d’un immeuble immatriculé, en cours d’immatriculation ou non immatriculé ;
– Le donateur doit également être capable de donner ;
– Il faut aussi qu’il soit propriétaire du bien objet de la donation ;
Enfin, et c’est fondamental, l’acte de donation doit contenir une clause qui prévoit votre droit d’exercer la rétractation.
Mais pour répondre à votre question, sur votre droit de revenir sur cette donation, le législateur ne permet la rétractation que dans deux cas :
1- Lorsque la donation a été faite au profit d’un enfant, c’est-à-dire votre fille ou votre fils, ce qui n’est pas votre cas, car il s’agit de votre petite-fille.
2- Lorsque le donateur, en l’occurrence vous, chère madame, devient insolvable, voire incapable de répondre financièrement à ses besoins pour vivre ou aux besoins de ceux qui sont à sa charge.
Hormis ces deux cas, vous ne pourriez malheureusement pas bénéficier du droit de rétractation prévu par l’article 283 de la loi 39/08.
En revanche, vous avez le droit de récupérer les frais de l’enregistrement ou autres engagés à l’occasion de l’acte de donation.
L’idéal dans votre cas était de demander conseil au notaire avant de procéder à la donation, sur la formule juridique la mieux adaptée à votre situation, qui aurait pu être un démembrement de la propriété, en cédant à votre petite-fille la nue- propriété, et de garder pour vous l’usufruit.
Ce faisant, vous garantissez la jouissance et l’exploitation de votre appartement toute votre vie, et ce n’est qu’à votre décès que votre petite-fille recouvrera la totale propriété de l’appartement.