Page 31 - La Vie éco - 19 Mars 2021

ENERGIES
Cette transition énergétique en un temps
record a permis de réduire la dépendance
énergétique du Maroc d’environ 98 % en
2008 à près de 93,3 % en 2016, avec une
augmentation de 2 % en 2009 à 13 % en
2016 de la part de l’énergie éolienne et so-
laire dans le mix national.
Ces objectifs prometteurs ont commencé
à se concrétiser à la faveur de la mise en
place de plusieurs programmes et plans
d’actions, dont la mise en service du pre-
mier complexe de l’énergie éolienne près de
la ville de Tarfaya en 2014 et de la première
phase du plus grand complexe de l’énergie
solaire dans le monde «Nour 1» à Ouarza-
zate en 2016, un grand projet appelé à satis-
faire les besoins énergétiques d’un million
C’EST DANS LE MÊME DESSEIN QU’UN FONDS
SPÉCIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE
L’ÉNERGIE, DOTÉ D’UN BUDGET CONSÉQUENT
DE 1 MILLIARD DE DOLLARS, A ÉTÉ CRÉÉ,
La consommation de
l’énergie «non commerciale»
devrait augmenter
L’électricité d’origine hydraulique pourrait se développer
dans des proportions importantes dans les grands bassins
d’Afrique, d’Amérique du Sud ou du continent indien. Mais
les difficultés de financement et la faiblesse des débouchés
locaux limitent ce développement. La saturation des sites
disponibles dans les pays de l’OCDE ne permet pas d’envisa-
ger un développement significatif au cours des prochaines
années. La production de cette énergie au plan mondial
atteindrait environ 0,8 GTEP.
Les délais de construction et de mise en service des cen-
trales nucléaires étant de l’ordre de 10 à 15 ans, le nombre
de projets actuels semble devoir limiter les prévisions à
moins de 1 GTEP. Par ailleurs, les problèmes d’acceptation
par le public pourraient entraîner une révision en baisse.
Bien qu’en forte progression en termes de taux de crois-
sance, les énergies renouvelables ne représenteront qu’une
faible part du bilan énergétique dans 20 ou 30 ans. Les
nouvelles filières d’énergie renouvelable, éolienne, solaire
et biomasse, devraient au plan mondial se situer en deçà de
1 GTEP.
La consommation d’énergie non commerciale, essentielle-
ment constituée de bois, de déchets végétaux et animaux,
est estimée à environ 1,5 GTEP actuellement. Sa consomma-
tion devrait évoluer en fonction de la croissance démogra-
phique et du prix des énergies concurrentes dans les pays en
voie de développement.
Vendredi 19 mars 2021
de foyers et à permettre au Royaume d’ac-
céder au rang des grands pays producteurs FOCUS
dans ce domaine, en plus des autres pro-
grammes lancés dans le domaine de l’éner- L’énergie
gie éolienne et hydraulique.
Le Maroc compte aussi édifier de nou- renouvelable
velles stations d’énergie solaire. Il envi-
sage de produire 6 GW supplémentaires
d’énergie renouvelable, dont l’énergie so- doit mieux
laire, éolienne et hydraulique, entre 2018
et 2030. En 2020, selon l’Office national de
l’électricité et de l’eau potable (ONEE), la être vulgarisée
puissance installée est de 10 557 MW, dont dans le
36,8 % d’énergie renouvelable grâce à un
investissement de 3,5 milliards de dirhams
(390 millions dollars) réalisé au cours de résidentiel et
l’année.
produite a été assurée grâce à l’extension les transports
La distribution optimale de cette énergie
du réseau électrique national. La longueur
des lignes très haute tension et haute ten-
sion est passée de 27 081 km en 2019 à
27 405 km en fin 2020, soit 324 km supplé-
mentaires. Les lignes moyenne tension et
basse tension couvraient fin 2020, 344 541
km contre 332 327 km en 2019 (12 214 km
installés). En ce qui concerne les projets en
cours, les travaux de construction du parc
éolien Midelt (210 W) ont été achevés. Ceux
de la centrale éolienne de Boujdour (300
MW) ont pu être lancés grâce à l’achève-
ment de la mobilisation financière. Quant Pour se baser sur les énergies propres
au projet éolien d’Essaouira (270 MW),
dans son mix, le pays mise sur les diffé-
son développeur a été choisi et l’ensemble
des contrats relatifs à l’octroi du marché rentes filières renouvelables : éolien
signés. La station de transfert d’énergie par (9,5% de la production électrique en
pompage d’Abdelmoumen (350 MW) a été 2017), hydroélectricité (4%), solaire
achevée à plus de 50 %. (1,3%) incluant en particulier les cen-
L’ensemble de ces progrès rapprochent le trales thermodynamiques, etc. En plus,
Royaume de son objectif d’atteindre 52 % la flexibilité du système électrique
de part du renouvelable dans son mix. marocain (STEP hydroélectriques,
Le Royaume veille à ce que cette straté- centrales thermodynamiques avec
gie soit basée sur une utilisation efficace et stockage, interconnexions en projet,
rationnelle de l’énergie, une préservation etc.), permet un fort développement
de l’environnement et la lutte contre les des filières renouvelables à production
changements climatiques. Cette stratégie intermittente. Cela dit, force est de
n’a pas tardé à porter ses fruits en ce sens relever que le charbon domine encore
que le Maroc a occupé la 7 place à l’échelle très largement le mix électrique maro-
e
mondiale dans l’indice de performance du cain (53,5% de la production en 2017).
changement climatique en 2016, en étant le L’Agence internationale de l’énergie
premier pays non européen à figurer dans déplore que les objectifs de dévelop-
le top 20 de ce classement. pement des énergies renouvelables
Pour accompagner cette stratégie pro- du Maroc se cantonnent aujourd’hui
metteuse, un arsenal juridique moderne au secteur électrique et appelle le
a été élaboré, en l’occurrence la loi 13/09 gouvernement à préciser également
sur les énergies renouvelables, la loi 47/09 ses ambitions pour ces filières dans le
relative au développement de l’efficacité secteur résidentiel et les transports. Il
énergétique et la loi 16/09 portant création est par ailleurs recommandé de faire
de l’Agence nationale pour le développe- de l’efficacité énergétique une priorité
ment des énergies renouvelables et l’effica- nationale avec la mise en place d’une
cité énergétique en tant qu’établissement grande stratégie dédiée à l’horizon
public. 2030, assortie de ressources finan-
C’est dans le même dessein qu’un Fonds cières. La consommation d’énergie
spécial pour le développement de l’éner- primaire du Maroc a augmenté de 32%
gie, doté d’un budget conséquent de 1 entre 2007 et 2017 (atteignant 20,5
milliard de dollars, a été créé, ainsi que Mtep cette année-là). La croissance de
d’autres structures comme l’Agence maro- la demande d’électricité est plus forte
caine pour l’énergie solaire, et l’institut de encore et pourrait se poursuivre à un
recherche en énergies solaires et énergies rythme moyen de 5% par an d’ici à
2021 selon l’AIE.
renouvelables n
N.D.
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