Page 21 - La Vie éco - 23 Octobre
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                                                                                                                          économie L'évè nement






            Opinion                                                                                                  ADIL EL JOUALI                           société
                                                                                                                           politique


                                                                                                            Professeur chercheur en
                                                                                                           économie internationale,
                                                                                                                 Université Ibn Zohr

           Covid-19 : les perspectives économiques                                                                            culture                              échos



           de l’Afrique entre un scénario pessimiste

                                                                                                                           carrières
           et un autre optimiste



                                                                                                                      votre argent
                elon un rapport publié  avant l’apparition de la Co-  sont lourdement endettées   riales ciblées, ainsi que des   être bien structurée et mul-
                par la Banque africaine  vid-19, souligne le rapport.   et dont l’économie repose   réductions des reports des   tidisciplinaire, indiquent
            Sde développement           Une partie de ces pertes     en grande partie sur des ap-  impôts devraient certaine-  les analystes de la BAD. Elle
            (BAD), les perspectives éco-  pourrait se poursuivre en   ports financiers internatio-  ment engendrer un déficit   devrait comprendre une
            nomiques pour l’Afrique     2021, dans la mesure où la   naux devenus volatils. Sur   budgétaire alarmant à l’ho-  réponse de santé publique
            sont moroses. Le PIB réel en  reprise attendue ne serait   le plan macroéconomique,   rizon 2020-2021. En 2020,   destinée à contenir la
            Afrique devrait se contrac-  que partielle. Ainsi, les   la pandémie est à l’origine   le déficit budgétaire dans le  propagation du virus, une
            ter de 1,7% en 2020, soit   pertes du PIB prévues en     d’une accélération brutale   continent devrait doubler   réponse de politique moné-
            une baisse de 5,6 points de   2021 pourraient se chiffrer   de l’inflation. Selon la BAD,   et atteindre 8% du PIB dans  taire visant à atténuer les
            pourcentage par rapport     entre 27,6 milliards de      le taux de l’inflation dans   le scénario de base et 9%   contraintes de liquidités et
            aux projections de janvier   dollars (scénario de base)   le continent a déjà dépassé   dans le scénario pessimiste,  les risques de solvabilité,
            2020 qui précédaient l’ap-  et 47 milliards de dollars   5% au premier trimestre     poursuit le rapport de la    une réponse budgétaire en
            parition de la pandémie.    (scénario pessimiste), par   2020. Cette accélération est   BAD publié récemment.     vue d’amortir les impacts
            Une débandade désormais     rapport aux prévisions PIB   due principalement à des    Face à ce contexte morose,   économiques de la pandé-
            accentuée par la crise      de 2760 milliards d’USD      perturbations dans l’appro-  comme il a été décrit par   mie sur les moyens de sub-
            au sein de tous les pays    dans un contexte non         visionnement en ressources  les auteurs du rapport, tous  sistance et de soutenir les
            du continent, pauvres et    marqué par la pandémie.      alimentaires et énergé-     les gouvernements afri-      entreprises, les politiques
            riches. Cette situation pour-  Les économies les plus    tiques, qui sont pour la plu-  cains et les partenaires au   du marché du travail pour
            rait se révéler calamiteuse   affectées sont celles dont   part importées. Par ailleurs,  développement devraient   protéger les travailleurs et
            pour les grands produc-     le système de santé est fra-  la lourdeur des dépenses   apporter une réponse coor-   leurs emplois, et des poli-
            teurs de pétrole saharien   gile, celles qui dépendent   budgétaires qu’a causée la   donnée, ciblée et rapide    tiques structurelles afin de
            que sont le Nigeria, l’Ango-  fortement du tourisme, du   pandémie en raison de la   pour être efficace dans      permettre aux économies
            la, le Congo Brazzaville, ou   commerce international et   prise en charge sanitaire de  l’atténuation de l’impact   africaines de se reconstruire
            encore l’Algérie, et dont les  de l’exportation des den-  la Covid-19, allocation chô-  du virus sur l’économie   et d’améliorer leur rési-
            finances publiques peinent   rées, mais aussi celles qui   mage, des subventions sala-  africaine. La réponse devra   lience aux futurs chocs.
            toujours à se remettre du
            contre-choc pétrolier de
            2014-2016. Selon les calculs
            du groupe de réflexion bri-
            tannique Oversas Dévelop-
            pement Institut, une baisse
            de 5% des prix du pétrole
            sur un an pourrait engen-
            drer 4 milliards de dollars
            (3,5 milliards d’euros).
            Le rapport élaboré par la
            BAD qui s’intitule «Sup-
            plément aux perspectives
            économiques en Afrique
            2020 dans le contexte de
            la Covid-19» déclare que
            le continent assume des
            pertes cumulées du PIB qui
            pourraient se chiffrer entre
            173,1 et 236,7 milliards de
            dollars entre 2020 et 2021.
            La contraction projetée de
            la croissance en 2020 pour-
            rait coûter à l’Afrique des
            pertes en termes de PIB de
            l’ordres de 145,5 milliards
            de dollar (scénario de base)
            et 189,7 milliards de dollars
            (scénario pessimiste), sur
            les 2 590 milliards de dol-
            lars du PIB projeté en 2020

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