Médias
L’ANME hausse le ton contre les influenceurs
Les agences qui détournent les budgets publicitaires au profit de créateurs de contenus sont pointés du doigt par l’association la plus représentative de la presse nationale qui appelle à l’ouverture d’une enquête sur les dérives du marché publicitaire et à une réglementation du domaine.

Dans un communiqué rendu public, ce vendredi 13 juin, L’Association Nationale des Médias et des Editeurs (ANME) dit avoir constaté « les déviances d’agences de communication institutionnelle qui s’éloignent de leur raison et renient leur partenariat fondamental avec les médias ».
L’association la plus représentative des médias nationaux, présidée par Driss Chahtane, déplore « une alliance entre les agences de relations publiques, les influenceurs » qui fait que les budgets publicitaires des institutions publiques et privées – se comptant en centaines millions de dirhams – soient réorientés par des agences de communication vers des influenceurs « soupçonnés de collecter des followers et des vues à partir de contenus piratés ou de pratiquer du chantage ».
Cela « fait partie des dérives auxquelles doivent se dresser les professionnels, les éditeurs et les dirigeants des entreprises médiatiques nationales », souligne l’ANME qui rappelle « les efforts déployés par les entreprises médiatiques pour investir, créer des emplois et redynamiser les secteurs de l’édition, de la distribution et de la lecture au Maroc ».
Elle refuse que ces efforts soient vains et « spoliés par des agences de communication en connivence avec des influenceurs, peu pertinents, ne payant pas d’impôts et qui bénéficient de budgets publicitaires conséquents, censés être destinés à un secteur médiatique structuré, créateur d’emplois et partenaire de l’État dans le déploiement de grandes réformes dans plusieurs domaines ».
Dans ce sens, l’ANME appelle à « ouvrir une enquête sur les transferts de fonds publics et privés à des fins autres que celles prévues, notamment en ce qui concerne le développement du secteur des médias en tant que service public qui doit être protégé ». Mais aussi à « reconsidérer les lois régissant les sociétés de relations publiques et définissant leurs missions, leurs domaines d’intervention, leurs transactions et leurs partenaires ».
