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Culture

Majaz, acte II : Un cocktail d’art détonnant

Le programme Majaz du Comptoir des Mines Galerie, « véritable tremplin pour la création émergente », dévoilera le 23 novembre cinq univers artistiques singuliers, signés par de jeunes talents prometteurs dans les espaces nouvellement rénovés de la galerie.

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Majaz, c’est l’atelier où les rêves prennent forme ! Ce programme nourrit l’audace des jeunes artistes marocains en leur offrant un espace d’expression libre et sans limite. L’acte II nous invite à découvrir cinq univers singuliers, autant de fenêtres ouvertes sur une diversité plastique foisonnante, reflet d’une génération en quête de repères et d’expérimentation.

Tout d’abord, Amina Azreg s’inscrit dans une veine surréaliste avec une délicatesse presque introspective. Ses œuvres, profondément marquées par la mémoire de Casablanca, interrogent les frontières de la perception en dissolvant le réel dans le rêve. En jouant sur les résonances entre l’imaginaire et un patrimoine pictural qui défie le temps, elle orchestre une immersion poétique où chaque détail semble suspendu entre le tangible et l’éphémère.

Ensuite, Safae El Kadi, avec une approche ancrée dans la tradition du mouvement support/surface, propose une signature résolument personnelle. À travers la déconstruction des propriétés plastiques des matériaux, elle explore leurs contradictions et leur profondeur cachée. Cette démarche, animée par une philosophie ludique, transforme la matière en un espace de questionnement. Ainsi, elle invite à redécouvrir l’invisible au cœur du visible, conférant à ses œuvres une force réflexive et innovante.

Par ailleurs, Karim Barka interroge avec acuité les interactions entre le «Moi» et l’Autre, particulièrement dans des contextes sociaux dits périphériques. Son art, enraciné dans les éléments essentiels de la vie – terre, air, feu, eau –, va au-delà des catégories artistiques. Il conjugue dessin, peinture, sculpture et installation pour construire un récit où la temporalité dialogue avec la poésie et la politique.

De son côté, Aymane Errachidi fait du désert une métaphore saisissante de la résilience humaine. Inspiré par les paysages de son enfance à Laâyoune, il explore la finesse du sable, qu’il transforme en une matière plastique. Ses sculptures en résine et ses dessins au fusain réinventent les géographies désertiques, oscillant entre l’échelle microscopique et macroscopique. Ainsi, il offre une poésie visuelle où l’austérité des paysages côtoie leur beauté, illustrant l’adversité et l’admiration qu’inspire le désert.

Enfin, Ilias Elhaddaoui se distingue par une rigueur conceptuelle qui questionne la place de l’humain parmi les autres espèces. S’appuyant sur les théories de l’évolution et l’antispécisme, il élabore une esthétique où le règne animal et l’humanité dialoguent dans un jeu de miroir troublant. Par la peinture, la sculpture et la vidéo, il développe une quête éthique et philosophique, dénonçant les discriminations inter-espèces.

Chacun, par une démarche unique et audacieuse, dépasse les cadres traditionnels pour inviter le visiteur à une exploration aussi intime que collective du monde.