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Culture

Le Sahara, styliste inattendu : La Caftan Week révèle ses atouts cachés

Le Sahara s’invite sur les podiums de la Caftan Week, transformant le désert en toile de fond pour une mode qui allie racines et audace. Entre sable et soie, cette édition célèbre l’artisanat marocain tout en défiant les codes, prouvant que la tradition peut être synonyme d’innovation. Une célébration où le caftan, symbole d’un Maroc éternel, se réinvente sous les étoiles du désert

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Il y a, dans l’air de Caftan Week, un parfum de sable chaud et d’étoiles. À la veille du grand défilé, la conférence de presse a dévoilé une édition 2025 qui s’annonce comme une ode incandescente à l’identité marocaine. Le Sahara, muse infinie, inspire ici des créateurs qui brodent l’héritage du caftan avec des fils de modernité. Entre rigueur artisanale et souffle visionnaire, cet événement pulse au rythme d’un Maroc qui se réinvente sans renier ses racines. «La Vie Eco» s’immerge dans cette alchimie.

Ichrak Moubsit, directrice générale de Femmes du Maroc, parle avec une ferveur qui donne des frissons. «Le Sahara est notre fil rouge, une source d’inspiration qui a poussé les créateurs à concevoir des pièces d’exception», lance-t-elle, la voix teintée d’émotion. Demain, le défilé révélera des caftans où la tradition marocaine s’émancipe des clichés pour danser avec une élégance fluide, presque liquide. «Ces collections respectent nos racines tout en osant l’originalité, loin des stéréotypes figés», promet-elle. Un équilibre rare, où le passé et l’avenir se donnent la main.

Toni Breiss, scénographe du show, transforme cette vision en tableau vivant. «Le Sahara, ce n’est pas juste une étendue de sable», insiste-t-il, comme s’il voulait graver cette vérité dans les esprits. «C’est un dialogue entre le ciel, les étoiles, la lune, le soleil, les plantes rares». Sa scénographie, fruit d’une plongée obsessionnelle dans les nuances du désert marocain, promet une immersion totale. Les spectateurs ne verront pas seulement des vêtements : ils traverseront des dunes illuminées, des nuits constellées, des aubes flamboyantes. Un voyage sensoriel, où la mode devient paysage.

Un poème cousu dans la soie

Caftan Week ne plaisante pas avec l’authenticité. Zaïneb Taïmouri, directrice de production, détaille un processus de sélection d’une précision chirurgicale. «Nous avons choisi 14 stylistes, tous modélistes de formation, ancrés dans la haute couture et dévoués à l’artisanat», explique-t-elle. Un comité intraitable veille à ce que chaque pièce soit un hymne au fait main, loin des dérives du fast fashion. Mais un constat intrigue : les hommes se font rares dans cet univers. «Ils se tournent vers le prêt-à-porter, plus moderne», observe Taïmouri. Une désertion qui questionne les mutations de la mode et les aspirations d’une jeunesse tiraillée entre tradition et globalité.

En érigeant le Sahara en source d’inspiration, l’événement célèbre la diversité d’un Maroc pluriel, où les éléments naturels – sable, lumière, végétation – deviennent des motifs d’élégance. Cette approche redéfinit la beauté, l’affranchissant des carcans pour l’ancrer dans une nature majestueuse et inclusive. «Nous montrons que notre patrimoine peut vibrer pour les nouvelles générations», affirme Moubsit. Une ambition qui fait écho à une mode plus consciente, où l’artisanat défie la standardisation et où le désert, magnifié, murmure des leçons de durabilité.

Demain, le désert s’habille de lumière

Lorsque les projecteurs s’allumeront et que les silhouettes glisseront sur le podium, Caftan Week 2025 ne sera pas seulement un spectacle. Ce sera une célébration de l’âme marocaine, un pont entre l’ancestral et l’audacieux, entre la terre et les astres. Dans chaque pli d’un caftan, dans chaque éclat de la scénographie, se lira une vérité : le Sahara n’est pas une fin, mais un commencement. Celui d’une mode qui, comme le désert, est à la fois éternelle et sans cesse renouvelée.