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Culture

Foire d’art contemporain africain : L’Atelier 21 illumine la 1-54 à Marrakech

Du 30 janvier au 2 février, la galerie casablancaise L’Atelier 21 participera à la 6e édition de la 1-54 Contemporary African Art Fair, organisée à La Mamounia, à Marrakech.

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Reconnue comme un rendez-vous incontournable de l’art contemporain africain, la Foire 1-54 constitue une plateforme prestigieuse mettant en lumière la créativité et l’engagement des artistes du continent et de sa diaspora. À son stand LM2, L’Atelier 21 présentera une sélection d’œuvres remarquables, témoignant de la richesse et de la diversité des expressions artistiques contemporaines.

Les invisibles

M’barek Bouhchichi, à travers ses portraits peints sur des feuilles de caoutchouc, confronte le spectateur à l’invisibilisation des corps noirs dans la société marocaine. Ce choix de support, chargé d’une mémoire historique complexe, intensifie le message de l’artiste. Bouhchichi redonne à ces figures une souveraineté affirmée, transformant le fragmenté en un ensemble cohérent et expressif. Ses œuvres interrogent la construction des récits autour de l’africanité au Maroc, une démarche à la fois politique et poétique qui ne laisse pas indifférent.

Mémoire collective

Margaux Derhy, dans une approche singulière, intègre la broderie pour transposer des souvenirs familiaux dans un univers enchanteur. L’initiative « Massa Stories », qu’elle a fondée, amplifie cette dynamique en impliquant des femmes amazighes dans un processus créatif collectif. Ce dialogue entre mémoire individuelle et héritage communautaire s’exprime dans des œuvres où la délicatesse de la broderie contraste avec la densité émotionnelle des récits transposés.

La migration en blanc et fragile

L’œuvre de Safaa Erruas se distingue par sa sobriété chromatique, dominée par le blanc, et son exploration des frontières entre fragilité et dureté. Ses installations et travaux sur papier évoquent les mouvements migratoires comme des trajectoires à la fois personnelles et universelles, oscillant entre poésie et tension. Les matériaux qu’elle emploie, souvent inattendus, enrichissent une narration profondément introspective et universellement accessible.

Une ode florale au mouvement

Najia Mehadji, fidèle à sa synthèse entre art contemporain et art islamique, réinvente la rose dans sa série Rosebud. Ses gestes amples et fluides confèrent à cette fleur symbolique une énergie nouvelle, où l’offrande et l’amour se mêlent dans une explosion de rondeurs et de monochromie. Cette recherche sur la temporalité et la spontanéité du geste inscrit son travail dans une perspective où la forme devient langage.

Mémoire et guérison

Le photographe sénégalais Malick Welli explore l’histoire de la traite transatlantique dans sa série Forgotten Paradise: Passage. En collaboration avec Charlotte Brathwaite, il transforme des fragments de mémoire traumatique en espaces de guérison. L’eau, les oiseaux en vol et les gestes rituels peuplent ses œuvres, créant une esthétique à la fois viscérale et lumineuse. Ces photographies empreintes de spiritualité révèlent une quête identitaire profonde, transcendant les frontières du visible.

En mettant en lumière des artistes aux démarches riches et diverses, L’Atelier 21 honore l’art contemporain marocain et africain tout en contribuant activement au dialogue interculturel qu’incarne la 1-54. Chaque œuvre, chaque artiste, porte une histoire, tisse un lien entre passé et présent, entre individuel et collectif.