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Plantes aromatiques et médicinales : une filière en voie de structuration

La filière souffre de la culture sauvage des herboristes. Une cartographie nationale des ressources sera établie. Un système de certification et de labellisation sera instauré.

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Plantes aromatiques et medicinales1

Marché porteur mais encore peu organisé, la filière des plantes aromatiques et médicinales s’impose malgré tout comme la nouvelle locomotive de l’économie sociale et solidaire. En effet, par ses contrastes géographiques, le Maroc offre une gamme variée de bioclimats méditerranéens permettant une flore sauvage riche constituée de 41 écosystèmes avec environ 4 200 espèces à endémisme très marqué. Les espèces à vertus aromatiques et/ou médicinales sont estimées à 600 espèces dont 80 exploitées. Aussi, la récolte saisonnière des plantes spontanées à haute valeur ajoutée a traditionnellement offert une source de revenus pour les familles en zone rurale. Les hommes et les femmes, en milieu rural, ont des connaissances considérables et un savoir-faire pratique acquis après de longues années.

Un atout qui intéresse fortement l’Europe, et plus particulièrement l’industrie pharmaceutique qui continue à puiser dans les composantes de ces plantes pour la recherche de nouveaux traitements. «Seulement, le marché marocain est saturé par des produits manufacturés et à haute valeur ajoutée importés de l’étranger», souligne un rapport de l’Institut national des plantes aromatiques et médicinales (INPMA). L’exportation des produits bruts, à l’instar d’autres secteurs de production, n’aide pas à la mise en place de perspectives nouvelles pour la filière.

Dans la région de Fès, où l’on trouve les meilleures conditions écologiques pour la culture des plantes médicinales, cette filière souffre, qui plus est, de la culture sauvage des herboristes. La certification s’impose donc comme une obligation pour l’exploitation des nouveaux marchés, comme le cosmétique ou encore la phytothérapie. Les impératifs d’une exploitation rentable rejoignent donc l’urgence d’une «moralisation» de la production.

Le Maroc est classé 12e exportateur mondial

C’est à ce titre que le Haut commissariat aux eaux et forêts, en collaboration avec le PNUD, a préparé un plan décennal 2015/2024 comprenant la mise en place d’une cartographie nationale des ressources en plantes aromatiques et médicinales, ainsi qu’une échelle de priorité par rapport aux espèces les plus importantes. Mais là où l’Etat compte vraiment agir, c’est dans «la mise en place d’associations et de coopératives qui formeront le socle de cette économie sociale, dans le but d’améliorer les revenus de la population locale». En outre, il est prévu de créer un système de labellisation pour garantir un commerce équitable ainsi que des programmes de formation pour la maîtrise des technologies de valorisation.

L’intérêt porté par les autorités pour structurer la filière des plantes aromatiques et médicinales (PAM) est justifié par les recettes générées à l’export et des recettes moyennes annuelles des ventes. En effet, le Maroc est classé actuellement 12e exportateur mondial des PAM avec près de 25 millions de dollars pour les PAM cultivées et 37 millions de dollars pour les PAM sauvages. De plus, le secteur est caractérisé par des quantités moyennes cédées annuellement d’environ 33 000 tonnes et crée 500 000 journées de travail.