CAN 2023
Bouchra Karboubi, le parcours d’une battante !
Passionnée de football, se convertissant à l’arbitrage, elle vient de signer une nouvelle première, en officiant un match lors de la CAN en cours en terre ivoirienne.

Stade Félix-Houphouët-Boigny à Abidjan. Ce lundi 22 janvier, l’«homme en noir» est une femme. Il est 18 heures, lorsque Bouchra Karboubi, arbitre internationale depuis 2016, donne le coup d’envoi du match ayant opposé le Nigéria à la Guinée-Bissau, pour le compte de la 3e et dernière journée du groupe A de la CAN-2023. Inédit. Bouchra est la première femme arabe à officier une rencontre de la Coupe d’Afrique des Nations masculine en tant qu’arbitre principale. Outre le jeu, le public marocain avait une autre bonne raison de suivre cette rencontre. Dans certains cafés, Bouchra a eu droit à des applaudissements, tellement ses décisions étaient judicieuses.
Une première, aussi, qui vient se greffer à d’autres premières dans le parcours de la native de la ville de Taza où elle foula, toute petite, la pelouse d’un rectangle vert en jouant au football. Pas évident dans une aussi petite ville. Mais la vocation ne plie devant aucune contrainte, soit-elle sociétale. L’inspecteur de police de 36 ans a trouvé «compensation» dans l’arbitrage en suivant des cours dans une école mixte !
Un CV bien garni
C’est à l’âge de 19 ans qu’elle commença à départager les équipes de la première et de la deuxième division féminine. Le parcours de l’arbitre, qui collectionne les «premières», ne fait que commencer. Bouchra Karboubi, une femme à la forte personnalité, trace, sereinement, sa voie. Avec la patience d’une femme décidée, elle percera au fil des ans. Lors de la saison 2019-2020, elle franchira un nouveau palier en devenant la première femme à officier lors d’un match de la Botola, à l’occasion de la dernière journée ayant opposé le MAT à l’OCK. En 2022, on la retrouvera, au stade d’Agadir, au sifflet de la finale de la Coupe du Trône (MAT-AS FAR). Là encore, c’était une première dans les annales du football marocain.
Le sérieux chevillé au corps, Bouchra gagne en grade au fil des matchs. Et c’est le tout normalement du monde qu’elle s’illustre sur le plan continental, voire international. Elle se fera remarquer, d’abord, à la CAN au féminin au Ghana en 2018. Un an après, à la CAN U23 hommes. Plus rien ne l’arrête.
En 2022, lors de la finale de la CAN organisée au Cameroun, Bouchra est présente à la VAR. En octobre de la même année, elle sera en Inde, lors de la Coupe du monde féminine U17, où elle donnera le coup d’envoi et le sifflet final de la rencontre ayant opposé la France au Canada. En août dernier, elle a officié lors de la Coupe du monde féminine organisée en Australie et en Nouvelle-Zélande. Avec l’expérience cumulée, le respect qu’elle inspire du côté de la FIFA, l’accompagnement de la FRMF, ainsi que le soutien de la DGSN et de sa famille, la carrière de Bouchra est promise à un bel avenir.
À rappeler que quelques semaines avant de faire ses valises pour aller en Côte d’Ivoire, elle reçut, le 10 janvier à Dubaï (Émirats arabes unis), le Prix Mohammed Bin Rashid Al Maktoum de la créativité sportive, dans sa douzième édition, en tant que «Meilleur arbitre arabe de football». Qui dit mieux !
