Présidentielles turques : Vers un second tour inédit le 28 mai

Un second tour inédit semble se profiler en Turquie, à mesure que l’opération de dépouillement des urnes approche de sa fin. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan, donné en tête du scrutin par les médias officiels dimanche en début de soirée, est passé sous la barre des 50% après dépouillement de la quasi-totalité des bulletins, selon l’agence étatique Anadolu reprise par l’AFP.

A 23h00 (20h00 GMT), le chef de l’État recueillait 49,94% des voix sur près de 90% des bulletins dépouillés, selon Anadolu, ouvrant la perspective d’un second tour le 28 mai.

Vers 19h30, soit plus de deux heures après la fermeture des bureaux de vote qui ont vu défiler massivement les électeurs turcs, Erdogan était crédité d’une avance confortable par l’agence Anadolu: 54,3% des suffrages contre 39,8% pour son adversaire Kemal Kiliçdaroglu. Mais cette avance a fondu au fil des heures.

Pour le président sortant, une mise en ballottage, soit une absence de victoire dès le premier tour, représenterait déjà un camouflet politique, selon les observateurs. Ce serait aussi le début de la fin du règne du parti islamiste AKP (Parti de la justice et du développement), sur la scène politique turque qui dure depuis 2002.

Ce serait en effet une première! En 2014, l’ex-Premier ministre est élu président de la Turquie avec 51,8 % des voix au premier tour, à l’issue de la première élection du chef de l’État turc au suffrage universel direct. En 2018, il est réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle anticipée, avec 52,6 % des voix.

Même si les derniers chiffres de ce scrutin sont encore susceptibles d’évoluer, pour le troisième homme de cette élection, Sinon Ogan, crédité d’environ 5% des voix, ces résultats ouvrent la voie à un deuxième tour le 28 mai. Ce qui constituerait une première, encore une, pour la République turque, centenaire cette année.