Au Royaume
Régionalisation avancée : des PDR pour une bonne visibilité
Les Régions du Royaume ont d’ores et déjà leur tableau de bord. Ce dernier est matérialisé par les Plans de développement régional qui viennent d’être approuvés par les Conseils. Tour d’horizon.
A la faveur de la dynamique imprégnée au processus de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, les Régions du Royaume sont entrées dans une nouvelle phase. Celle de traduire les visions en plans d’action. La démonstration vient d’en être donnée, en ce début de juillet, lors des sessions ordinaires des Conseils des Régions, marquées notamment par l’adoption de plusieurs PDR (Plans de développement régional). Non seulement au niveau des montants conséquents des investissements, mais aussi en ce qui concerne la manière dont ils seront mobilisés et la nature des projets à financer à l’horizon 2027. Un avant-goût a été relevé en mars dernier et la confirmation a suivi au début du mois en cours. Bien entendu, il s’agit là d’une nouvelle étape dans le chantier de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, tout en prenant en compte les recommandations du Nouveau modèle de développement.
Les chiffres. Sans surprise, et de par son poids, la Région de Casablanca-Settat tient le haut du tableau avec un PDR qui pèse 47 milliards de dirhams devant financer 51 projets. Ces derniers couvrant plusieurs domaines, dont l’investissement, l’emploi, l’économie, le monde rural, l’eau, l’environnement, les infrastructures et services sociaux. Certes, les premières ambitions ont été revues à la baisse (54 MMDH), après révision du ministère de l’Intérieur, mais les lignes directrices sont restées intactes.
Pour sa part, la «Région laboratoire» de Souss-Massa a aussi adopté un PDR des plus ambitieux d’une valeur globale de 37,7 MMDH. Multidimensionnel, ce programme se répartit sur 7 axes et couvre 23 dossiers de travail. Dans le détail, 12 MMDH seront injectés dans les infrastructures à dimension économique, alors que l’appui du tissu économique, de l’entreprise et à la promotion de l’emploi, de l’innovation et de l’économie sociale se verra octroyer 1,4 MMDH. Le plus gros des budgets, 15,4 MMDH, irriguera l’axe de l’équité territoriale, matérialisé, entre autres, par la qualification des provinces et des préfectures, ainsi que les centres des communes.
Outre les projets à caractère environnemental (eau potable, assainissement liquide.), mobilisant 5,6 MDDH, on retiendra un axe assez spécifique relatif à l’ancrage de l’identité et de la culture amazighes équivalent à des investissements de l’ordre de 300 MDH.
Dans la même veine, le Conseil de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, s’inscrivant dans la dynamique que connaît la capitale et sa région, a approuvé, à son tour, son PDR. Ce dernier pèse dans les 28,8 MMDH et devra être réparti sur 56 projets et 23 programmes. Pareil aux autres PDR, il a une empreinte multidimensionnelle, puisqu’il tend à renforcer, à travers des projets structurants, le positionnement de la Région et son attractivité.
L’État social dupliqué dans les Régions
S’agissant de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le Conseil a approuvé quelque 51 projets couvrant les secteurs de l’éducation, l’économie, le social, la culture, la structuration des centres ruraux, la mobilisation des ressources en eau, pour ne citer que ceux-ci. Un pack d’interventions devant mobiliser 20 MMDH, tel qu’annoncé en mars dernier pour le financement de plus de 230 projets. Pour ce qui est de la Région de l’Oriental, le budget consacré au PDR est fort de 12,8 MMDH qui seront injectés dans 149 projets. Là encore, il est question de projets structurants qui concernent divers domaines, dont les infrastructures, l’économie solidaire, le tourisme, le sport, etc.
En ce qui concerne la Région Marrakech-Safi, tel que prévu lors de la session de mars 2022, le PDR, décliné en plus d’une soixantaine de projets, se verra injecter 12MMDH. Une enveloppe qui financera des projets d’intervention pour l’amélioration de la vie autant dans les centres urbains que dans les zone rurales, l’infrastructure routière, la cohésion territoriale, ainsi que le renforcement de l’attractivité de la Région connue, entre autres, par sa dimension de pôle touristique de référence.
La Région Guelmim-Oued Noun ne manque pas d’ambitions non plus. En effet, son Conseil a programmé des investissements frôlant les 12 MMDH. Côté composition, il s’agit, entre autres, de 28 projets et une cinquantaine de programmes. Ceux-ci concernent, parmi d’autres secteurs, l’économie sociale, le développement du tourisme, l’aménagement des villes.
Quant à la Région Fès-Meknès, son Conseil a relevé, lors de la session de juillet courant, qu’il poursuit la mise en œuvre des projets structurants, dont 97 projets et programmes prévus dans le contrat-programme entre l’État et la région avec un budget total d’environ 11,192 milliards de dirhams. Sachant que ceux-ci couvrent les secteurs des routes et voiries, l’électrification rurale, l’eau potable, l’éducation et la santé. Le PDR, lui, est en phase d’élaboration. Par ailleurs, et en vue d’accélérer la dynamique de développement de la Région Dakhla-Oued Eddahab, son Conseil vient, lui aussi, d’adopter son PDR.
Réparti sur plusieurs axes stratégiques, dont le développement économique, l’employabilité, la résilience climatique, ce programme devra mobiliser 4,36 milliards de dirhams.
Au niveau de la Région de Beni Mellal-Khénifra, l’on continue sur le trend de l’année dernière lorsque son Conseil avait approuvé un programme de 3,5 MMDH pour le financement de 140 projets. Objectif : capitaliser sur les atouts de la région (tourisme, agriculture, etc.), en optant pour des projets structurants.
Pour le Draâ-Tafilalet, la session ordinaire du début de ce mois a été consacrée à l’approbation de plusieurs conventions d’accords et de partenariats relevant des secteurs socioéconomiques, de la valorisation de la filière de la rose à parfum, du renforcement des infrastructures routières et autres projets visant l’autonomisation des femmes.
L’appui gouvernemental
En vue d’accélérer la dynamique de développement au niveau des Régions, le gouvernement a signé six contrats- programmes avec ces entités d’une valeur globale de 29 MMDH, portant sur 237 projets. Pour le ministère de l’Intérieur, il s’agit d’un cadre idéal pour la réalisation des programmes de développement socio-économique. Avec pour corollaire la mise en œuvre de la régionalisation avancée.
Pour la démarche, il s’agit d’une approche participative dont l’objectif est à la fois de spécifier les engagements des parties contractantes, la détermination des fonds à mobiliser, ainsi que l’échéancier de la réalisation. D’ailleurs, un mécanisme d’évaluation est prévu pour garder l’œil sur le suivi des projets. Quant au contenu, les projets sont tournés vers une dimension structurante et visent à participer au renforcement des dynamiques régionales, leur compétitivité et leur attractivité.