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Au Royaume

Innovation : L’Afrique n’a plus d’autre choix que de libérer son potentiel

Le continent est devenu le plus innovant en matière de technologies. Le développement de l’innovation est pour le Maroc une priorité absolue. Cela dit, il faut mettre en place des mesures incitatives pour permettre aux startuppers d’exceller dans ce domaine.

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L’Afrique est une force d’innovation technologique et peut être un acteur majeur en la matière. C’est en ces termes que s’est exprimée Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des finances, lors d’une conférence organisée en marge de la tenue des assemblées. Le continent dispose d’une population jeune et qui augmente d’une année à l’autre. « Certains y voient un risque, j’y vois beaucoup d’opportunités du moins, au niveau de la force de travail montante » estime Chakib Alj, président de la CGEM.

Cette innovation est mise en exergue par le nombre de startups créées, dans différents domaines comme l’agritech, le healthtech et le watertech. Et le Maroc met au centre de ses priorités l’innovation et la technologie. D’ailleurs, plusieurs programmes ont été mis en place à l’instar d’Innov Invest lancé par le ministère des Finances en partenariat avec la Banque mondiale.

Toutefois, ce secteur peine à émerger en dépit des réalisations qu’il a affichées. Si l’on se tient juste à l’exode professionnel, Mehdi Tazi, Vice-Président de la CGEM souligne : « Nous formons 8000 à 10.000 personnes en informatique et nous en perdons 20%. De plus, le taux de fidélisation des profils IT dans les entreprises tourne autour de 60% ». C’est dire que le Maroc n’est pas aussi attractif pour garder ses talents, ne serait-ce que sur le plan de la réglementation et des autres incitations à l’investissement. « Notre potentiel est 10 fois plus élevé que ce que nous avons aujourd’hui » ajoute Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique.

Si l’on prend l’exemple du Ghana, « le pays a travaillé sur le foncier, a mis en place des programmes étatiques pour offrir un capital de démarrage, a lancé des initiatives de soutien financier et d’accompagnement pour mieux postuler à des financements internationaux… » a énuméré, la ministre ghanéenne de la digitalisation, Ursula Owusu.

Le constat est on ne peut plus clair. En Afrique, Le secteur peine à émerger et à se frayer une place sur l’échiquier mondial. « Le continent ne représente que 0,2% de la valeur des startups à travers le monde » détaille le Président de la CGEM. Le problème de financement n’est pas le seul frein. Fettah a souligné l’importance de l’assistance technique, du renforcement des capacités et de la promotion de la culture entrepreneuriale auprès des jeunes.

D’autant qu’il faudra travailler d’arrache-pied pour renforcer le dialogue et promouvoir le partage des connaissances et de l’expérience entre les pays du continent dans l’objectif de mieux orienter les efforts. Pour finir, Alj a mis l’accent sur la nécessité de fournir aux jeunes la possibilité de libérer leur potentiel, par la facilitation de l’accès aux marchés régionaux, le renforcement de la coopération entre acteurs africains et la mise en place d’une législation favorable.