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Droits de douane américains : Les Bourses mondiales respirent après un lundi noir

Les Bourses mondiales tentent de regagner du terrain mardi après trois séances de débâcle. Un rebond est insufflé par la hausse de la Bourse japonaise, sur fond de négociations entre le Japon et les Etats-Unis sur les droits de douane.

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« Les marchés montrent quelques premiers signes de stabilisation après l’incroyable déroute de ces derniers jours », commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

« Il y a une lueur d’espoir » mardi, offerte par les Bourses japonaises, qui ont bondi de plus de 6% « après l’annonce de l’ouverture de négociations commerciales dans quelques jours » entre le Japon et les Etats-Unis, note Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Dans le détail, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s’être entendu par téléphone avec Donald Trump pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu’il espère faire modifier.

Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a de son côté indiqué à la chaîne de télévision Fox News que « le Japon aurait la priorité » dans les pourparlers à venir avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis.

Dans un marché en mal de visibilité, « plus vite les accords seront conclus, plus vite les entreprises et les investisseurs pourront se faire une idée claire de la situation », a ajouté Matt Britzman.

En Europe, vers 06H30 GMT, la Bourse de Paris prenait 1,68%, Londres 1,47%, Francfort 1,59% et Milan 1,35%. Toutefois, « n’oublions pas que l’indice S&P 500 (l’un des principaux dans le monde, NDLR) a perdu 10,73% depuis l’annonce des tarifs douaniers jeudi soir, ce qui en fait la pire performance sur trois jours depuis mars 2020, au plus fort de la tourmente de la pandémie », souligne Jim Reid.

La volatilité des marchés, relevée par l’indice VIX qui reflète l’aversion au risque des investisseurs, est très élevée: mardi, VIX, surnommé « l’indice de la peur », a touché des niveaux similaires à la panique qui avait traversé les marchés au début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020.

« Une avalanche de gros titres s’abat sur les marchés: qui est prêt à négocier, qui ne l’est pas, qu’a dit Trump, qu’a-t-il voulu dire… il est presque impossible de prédire la suite des événements », écrit Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Enfin, les investisseurs craignent toujours qu’une « guerre commerciale à grande échelle puisse conduire à une récession », soulignent les analystes de Natixis, d’autant plus que les tensions restent très vives entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances économiques du globe.

La Chine a accusé mardi les Etats-Unis d’exercer de la « pression » et du « chantage » après la menace agitée par le président Donald Trump d’imposer de nouveaux droits de douane supplémentaires de 50% aux produits chinois.

« Personne ne sort gagnant d’une guerre commerciale ou douanière et le protectionnisme ne mène à rien. Les Chinois ne créent pas de problèmes mais n’en ont pas peur. La pression, les menaces et le chantage ne sont pas la bonne façon de traiter avec la Chine », a indiqué lors d’un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Après s’être effondré lundi à des niveaux plus vus depuis quatre ans en raison de craintes d’un ralentissement de la demande énergétique mondiale, le marché du pétrole reprenait lui aussi un peu de vigueur mardi.

Vers 08H35 GMT, le baril de WTI américain gagnait 0,77% à 61,17 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,69% à 64,65 dollars.