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Acheter en ligne à l’international : encore beaucoup d’entraves
Seulement une poignée de sites est accessible à partir du Maroc. Les taxes douanières peuvent être plus élevées que le prix du produit.

Au Maroc, le secteur du e-commerce regorge de potentiel. La croissance de cette branche d’activité rassure les opérateurs quant à son avenir. Selon les chiffres fournis par le Centre marocain interbancaire (CMI), les sites marchands marocains ont réalisé 8,3 millions d’opérations de paiement en ligne en 2018, pour un montant global de 3,3 milliards de DH, en progression annuelle de 25,4% en nombre et 24,4% en montant. Ces progressions sont, certes, importantes au niveau local mais qu’en est-il de l’achat en ligne sur les plateformes étrangères? Certes, acheter en ligne à l’international est devenu relativement moins contraignant pour les Marocains depuis une dizaine d’années. Mais les obstacles sont encore légion.
Quand bien même les Marocains seraient friands pour l’achat sur des sites étrangers, ils déchantent rapidement face à une offre limitée combinée à un moyen de paiement exclusivement en devise étrangère et qui plus est plafonné à un montant annuel de 10 000 DH. En effet, sur plusieurs centaines de milliers de sites marchands à travers le monde, seul un nombre infime est «accessible» à partir du Maroc (pas plus d’une centaine). Par accessible, on entend ceux qui assurent un service de livraison dans la région. Et en supposant que l’acheteur marocain trouve son bonheur sur l’un de ces sites, il devra impérativement se plier à certaines conditions.
Des fournisseurs ont tendance à sous-facturer la marchandise
Une fois qu’il a effectué son achat, il devra supporter d’autres charges superflues: des frais de livraison dont le montant varie d’un site marchand à l’autre, en plus des taxes douanières…Un passage quasi obligatoire où il n’est pas rare que les frais soient supérieurs au prix du produit acheté ! Les mauvaises surprises sont, d’ailleurs, très fréquentes quand la valeur de l’achat dépasse un montant de 1250 DH ou encore quand les produits proviennent de sites chinois. En effet, quand la douane intercepte un colis en provenance d’une plateforme chinoise (Alibaba par exemple), la taxation est de 50,23% de la valeur de l’article +14,40 DH de frais postaux pour tout article (vêtement, accessoires, sacs). Pour l’anecdote, certains fournisseurs vont même jusqu’à revoir à la baisse la valeur déclarée sur le colis ou encore changer l’intitulé du produit en question, afin d’éviter à leurs clients de supporter des taxes douanières conséquentes.
Par ailleurs, les plus tenaces des acheteurs désirant s’offrir des produits sur des sites qui ne livrent pas au Maroc peuvent toujours chercher une personne bienveillante pour réceptionner le colis et une autre pour le transmettre à celle qui prend l’avion… Une solution alternative peu pratique et surtout peu accessible à tout le monde.
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