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Affaires

Régionalisation : l’avant-gardisme du Plan Maroc Vert

Le ministre de l’agriculture a présenté à Casablanca l’expérience du Plan Maroc Vert en matière de régionalisation. Il appelle à la mise en œuvre de Plans Verts régionaux où l’Etat aura le rôle de coordinateur.

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Plan Maroc Vert 1

Enjeu politique et territorial majeur, notamment depuis la Constitution de 2011, la régionalisation avancée est l’une des articulations principales sur lesquelles repose le Plan Maroc Vert. C’est en substance ce qu’affirme Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime. S’exprimant à Casablanca dans le cadre de la deuxième édition des «Jeudis de l’Union Constitutionnelle», le ministre a indiqué que la mise en œuvre des conventions régionales signées à Fès en 2009 avec toutes les régions et Chambres professionnelles du pays a été entamée, ajoutant que l’ensemble des institutions administratives ont des centres régionaux qui permettent l’interaction entre les régions et les différents intervenants dans le secteur. «Les 9 premières années de mise en œuvre du Plan Maroc Vert ont permis de créer un environnement porteur pour la transformation du paysage agricole», a relevé le ministre. Et de poursuivre: «Nous sommes arrivés à la 2e phase de cette Stratégie nationale. Une phase de valorisation et d’accélération pour laquelle l’esprit de la Constitution et celui de la régionalisation avancée offrent un cadre favorable».

Casablanca-Settat, une région à fort potentiel agricole et agroalimentaire

Un focus sur la Région Casablanca-Settat a permis d’en relever les potentialités agricoles et agro-alimentaires. Le nombre d’exploitations agricoles dans la région s’élève à 183694, disposant d’une superficie agricole utile de 1 437 000 hectares dont 146000 hectares irrigués, soit 11% de la superficie nationale irriguée. Elle contribue à hauteur de 15,8% à la valeur ajoutée agricole nationale et dispose de 823 unités de valorisation agro-industrielle et de 808 coopératives agricoles dont 52% concernent la filière laitière. Ces potentialités ont permis à la région de contribuer significativement à la production agricole nationale avec 45% de la production nationale de volaille, 40% de la production de betterave, 24% de la production céréalière, 24% de la production de lait, 18% de la production des viandes rouges et 15% de la production des cultures maraîchères. Selon le ministre, avec la dynamique engendrée par le Plan Maroc Vert, ces potentialités sont appelées à se développer davantage. En effet, près de 300 millions de dirhams par an sont octroyés aux agriculteurs de la région sous forme de subventions dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) pour à peu près 20000 agriculteurs par an. Mais si la région souffre d’un manque de ressources hydriques, elle contribue fortement «au développement du secteur agricole à travers notamment l’organisation de manifestations avec pour objectif de promouvoir et de valoriser les produits de la région», indique Mustapha Bakoury, président du Conseil régional. Autant dire que l’articulation des plans sectoriels nationaux avec les stratégies locales et régionales de développement est un prérequis pour favoriser le développement «par le bas», en complément des grands projets structurants. Le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime a d’ailleurs appelé à la mise en œuvre de Plans Verts régionaux où l’Etat aura le rôle de coordinateur. «Le ministère de l’agriculture n’a pas le complexe de la décentralisation ni celui de la déconcentration. Et le Plan Maroc Vert n’est pas un programme sacré, inchangeable. En effet, le ministère a toujours prôné l’échange et la concertation avec les collectivités locales et les régions», a-t-il expliqué.