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La saison sauvée par l’arboriculture, le maraîchage et les cultures industrielles

Faute de pluies suffisantes, la production céréalière prévisionnelle s’effondre de 70%, à 33,5 millions q. Le PIB agricole contenu à 110 milliards de DH.

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C’était prévisible. La production des trois céréales principales de la campagne 2015/16 est estimée à 33,5 millions de quintaux, soit une baisse de 70% par rapport à 2014/15. Pour cause, un sérieux déficit pluviométrique accentué par une mauvaise répartition spatiale et temporelle ainsi qu’une augmentation des températures durant l’automne, période de démarrage et de croissance des céréales. En effet, avec 198,7 mm, soit un déficit de 42,7% par rapport à une campagne moyenne et de 45,5% par rapport à la campagne précédente, la campagne actuelle affiche le volume pluviométrique le plus faible à date. Par espèce céréalière, la production prévisionnelle de blé tendre est estimée à 18,6 millions de quintaux. Le blé dur et l’orge totalisent 8,7 et 6,2 millionsq. La production des légumineuses sera au même titre que les céréales d’automne en baisse de 40 à 60% en fonction des résultats du pois chiche de printemps dont les perspectives s’annoncent encourageantes avec les récentes pluies.

La campagne agricole 2015/16 a connu 98 jours sans pluies durant la période novembre-février (cycle de croissance des céréales), soit la période sèche la plus longue enregistrée à date. Durant cette période, les températures étaient supérieures de 2,7 degrés à celles enregistrées en 2014/15 et de 2 à 3 degrés par rapport à une année moyenne. La combinaison de ces conditions a eu des effets négatifs sur l’installation et le développement des cultures céréalières. Néanmoins, les précipitations de février et mars ont permis aux céréales semées tardivement de reprendre d’une manière significative dans plusieurs régions, notamment dans les zones côtières, les zones nord et la montagne.

En raison des retards de pluies, la superficie emblavée en céréales d’automne s’est limitée à 3,6 millions d’hectares (dont 10% en irriguée). Seuls 60% de cette superficie générera une production avec un état végétatif hétérogène variant du bon au médiocre.

L’élevage s’en sort bien

En dehors de la faible campagne céréalière, la campagne agricole, de manière globale, enregistre de bonnes performances, notamment pour l’arboriculture fruitière qui affiche une croissance de l’ordre de 15%, soutenue par des filières phares comme l’olivier (+24) et les agrumes (+7%). Selon le ministère de l’agriculture, les productions des cultures industrielles, notamment la betterave à sucre, et des cultures oléagineuses seront, pour leur part, en nette progression avec une moyenne de 5%. La production des cultures maraîchères devrait  progresser de 4 à 5% également.

En ce qui concerne la filière de l’élevage et des cultures fourragères, une tendance haussière moyenne de l’ordre de 4% est attendue. Cette croissance tient à la performance de la production laitière dans les zones irriguées, à la conversion d’une partie des superficies céréalières en fourrages et à l’amélioration des disponibilités fourragères dans les principales zones de parcours steppiques et de montagne. S’y ajoute l’impact très significatif du Plan de sauvegarde du cheptel initié par le gouvernement.

Ce faisant, malgré un recul de la production céréalière de plus de 70% par rapport à 2014/15, l’Exécutif assure que «le changement de la structure de la valeur ajoutée du secteur agricole a permis de contenir l’impact de la faible campagne céréalière sur la croissance du secteur». En effet, la valeur ajoutée agricole de la campagne 2015/16 devrait s’établir à près de 110 milliards de DH, soit une baisse contenue à 7,3% par rapport à l’année 2015. Avant le lancement du Plan Maroc Vert, la baisse de valeur ajoutée du secteur avait enregistré dans les années 1990 et début 2000, pour une campagne similaire, des taux variant de -30 à -41% (cas de 1995).