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Carrière

Ras-le-bol de «Mister No»

Nous sommes près de 70 collaborateurs dans notre entreprise mais UN seul arrive à nous bloquer tous dans notre travail. C’est simple, à chaque fois que nous devons lui demander quelque chose, la réponse est automatiquement NON. Le pire c’est que même notre boss n’intervient pas sous prétexte que cette personne est la plus ancienne de l’entreprise et qu’elle connaît tous nos clients.
Que me conseillez-vous ?

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Yasmina rheljari

Le non est rassurant.Ce que vous vivez est bizarrement assez courant en entreprise : une seule personne bloque tous les efforts ! Et cela est d’autant plus impactant lorsque cette personne occupe une fonction «à la croisée» des chemins des autres départements. Et pour cause !

Pour certains le non leur permet de démontrer leur leadership, un leadership «bloquant» au lieu d’entraîner les énergies dans la bonne vitesse. Ils sont rassurés de voir que leur fin de non-recevoir est entendue et surtout respectée, cela leur permet «d’exister» et de marquer clairement leur territoire. Au-delà, le non est également un signal de peur. Peur de l’inconnu et de ce que l’on ne maîtrise pas.

Adaptez-vous à chaque type de non

Vous allez devoir identifier les différentes tonalités des «non» de cette personne.Le non face à une innovation nécessitera de votre part un effort pédagogique pour expliquer les tenants et aboutissants de votre requête et ainsi rassurer la personne. Le non face à la rapidité du type «il me faut une réponse ce matin» (le plus courant) doit être «enveloppé» de formules de politesse, car ce type de personnes (ainsi que leur ego) n’aime pas se voir imposer un agenda autre que le sien.

Dans tous les cas, ne répondez jamais à un non par un autre non ! Vous risquerez de braquer la personne, et surtout prenez le temps de bien expliquer le contexte de votre requête. N’oubliez pas également que tous les «non» de cette personne ne sont pas à rejeter, puisqu’ils vous permettent de respecter le cadre des procédures et garantissent ainsi la bonne marche de toute l’entreprise.

Et votre boss ?

La peur du «collaborateur indispensable» fait en effet beaucoup de mal à une entreprise, surtout si cette personne adopte cette culture du «non». Outre les retards et dysfonctionnements qu’elle génère, elle crée un sentiment d’iniquité qui, même s’il n’est pas exprimé ouvertement, est vécu de manière assez violente par les autres collaborateurs.

Sur ce volet, vous ne pouvez malheureusement pas agir vraiment, puisque votre manager semble avoir «intégré» cette donnée comme «non négociable». Vous pouvez seulement le sensibiliser -et encore, tout dépend du profil de votre boss et de la qualité de votre relation avec lui- sur ses impacts négatifs. Et lui rappeler qu’un client est avant tout fidèle à vos produits qui sont le résultat d’une chaîne de valeurs ajoutées créées par l’ensemble de son équipe et non UNE seule personne…

Avoir une conviction ne nous prémunit pas de l’erreur, comme l’a si fortement dit Gandhi : «Une erreur ne devient pas vérité parce que tout le monde y croit» !

A vous de jouer !