Carrière
Je les recrute, je les forme et ils partent !
Je fais beaucoup d’efforts pour recruter et surtout former de nouveaux collaborateurs. En fait, je peux même dire que, pour certains, je leur apprends le métier. Mais ces derniers temps il y a eu beaucoup de départs. En fait, ils quittent ma petite entreprise et c’est la grande (voire la multinationale) qui profite de mon travail d’accompagnement. La lutte est difficile, car je n’ai pas les moyens de donner les mêmes salaires et avantages !
Que me conseillez-vous ?
M.S.- Casablanca
C’est une problématique frustrante et chronophage à laquelle vous devez faire face! Certes, la lutte est inégale, mais ce n’est pas une raison pour déposer les gants de boxe !
Votre turn-over est normal
Aujourd’hui, il est tout à fait normal pour un collaborateur de passer 2 ou 3 ans dans une entreprise puis d’en intégrer une autre. Le fameux «profil peu stable» ou encore «les sauts de puces» qui étaient pointés du doigt en entretien de recrutement comme «un no go» ne le sont plus. Aussi, et même si vous devrez analyser certains points concernant votre turn-over, inutile d’entrer dans une remise en question «douloureuse» non plus : vous êtes dans la norme et vos collaborateurs aussi !
Heureux comme un Danois !
Malene Rydahl, conférencière et auteur du best-seller, «Heureux comme un Danois» s’est posé la question sur le bonheur suite à un rapport des Nations Unis qui plaçait son pays -le Danemark- en tête des pays les plus heureux au monde. Ainsi deux critères sont à retenir : la confiance (qui simplifie les relations et apporte plus de bienveillance à l’environnement de travail) et le sens du projet commun en privilégiant la qualité du lien entre les personnes.
Cette qualité du lien ne concerne pas seulement celui que vous avez avec vos équipes mais aussi ceux que vos collaborateurs entretiennent entre eux !
Quant à la confiance, elle est un formidable moteur d’initiative, de responsabilisation et de motivation. Enfin, apprenez à systématiser les formations que vous prodiguez à vos nouvelles recrues pour qu’elles soient moins chronophages et surtout réplicables rapidement lors d’un recrutement. Rappelez-vous, les démissions «chroniques» vont rythmer désormais la vie de nombre d’entreprises, alors autant s’organiser en conséquence !
Il y a certes des profils qui préfèrent travailler dans une BIG COMPANY, pour beaucoup de raisons dont certaines ne sont que des illusions (par exemple le fameux «moul chkara» qui ne sévirait que dans la petite entreprise et jamais dans les plus grandes).
Et si, vous aussi, vous débauchiez ?
Mais il y a aussi des personnes issues de ces mêmes entreprises et qui aspirent à rejoindre une structure à taille plus humaine, où leurs individualités seraient plus reconnues et où elles auraient un rythme de vie plus stable avec moins de déplacements à l’étranger notamment. Aussi, pourquoi ne pas aller à la rencontre de ces personnes justement ? Notre monde a tellement changé ces deux dernières années que les «modèles» sont à créer en permanence: l’agilité comme instinct de survie et la résilience comme mode de vie. Certes, nous devrions, certaines fois, imposer notre modèle et d’autres, nous adapter à ceux de notre environnement (et le faire rapidement).
Alors, laissons le mot de la fin à Charles Darwin : «Ce n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit, ni le plus intelligent. C’est celui qui sait le mieux s’adapter au changement».
A vous de jouer !