Carrière
Ils ne décident pas vite à cause des procédures!
Je suis directeur commercial d’une entreprise assez importante. J’ai des objectifs très ambitieux à atteindre mais ce n’est pas un problème pour moi. La difficulté, je ne l’ai pas «à l’extérieur» mais à l’INTÉRIEUR ! Je suis bloqué par des directeurs qui ralentissent à chaque fois des prises de décisions sous prétexte des procédures. Ce qui me fait perdre des deals. Ils passent leur temps en réunions à palabrer, mais quand il s’agit de prendre des décisions il n’y a plus personne !
Que me conseillez-vous ?
K.P.- Casablanca
Ce qui semble facile pour l’un peut se transformer en montagne de difficultés pour l’autre. Nier cette complexité serait se priver d’un élément clé : la compréhension de l’origine de votre problème ! Car s’il s’agit de décider vite, il faut aussi le faire BIEN !
«On a toujours fait comme ça»
C’est la réponse qui déclenche les insomnies de la plupart des DG qui demandent à leurs équipes pourquoi, au fond, elles procèdent de cette manière (manière qui semble ne plus être adéquate au contexte). «On a toujours fait comme ça» dénote de plusieurs choses et en premier lieu d’une incapacité à se remettre en question et à s’adapter aux règles du jeu qui, elles, changent en permanence. En second lieu, d’un développement personnel «médiocre» qui amène ces personnes à ne pas être capables de s’adapter aux changements de contexte dans lequel nous évoluons tous. Et enfin, d’un sentiment de méfiance à l’égard du changement ou de la nouveauté qui prend le dessus sur toute velléité d’initiative.
Une décision qui «me couvre»
La prise de décision est toujours une prise de risque, à un niveau différent, mais cette notion reste présente. Or, il arrive que certaines personnes passent pratiquement toute leur carrière à SE COUVRIR, à ne PAS FAIRE DE VAGUE et surtout à travailler leur image de marque et parfois/souvent, au détriment d’un collègue et presque toujours de l’entreprise. Et c’est ainsi que nous pouvons de l’extérieur penser qu’une entreprise est réellement aussi agile et «intelligente collectivement» que le vantent les affiches à l’accueil alors que la réalité est bien différente. Notre «ère de l’image» a dans ce sens une responsabilité dans ce type de situation : tant que les apparences sont sauvées, le reste n’a plus d’importance, et même si ce «reste» concerne des problématiques de fonds ! Voilà une nouvelle piste que vous pourriez explorer, il existe de nombreuses méthodes pour cela et qui aiderait vraiment vos collègues à appréhender la prise de décision comme un exercice naturel – et un passage obligé – de leadership. Pourquoi ne pas organiser une réunion pour «décider» de celui que vous appliquez ensemble à l’avenir ?
Le rôle du boss !
Si, effectivement, certaines procédures sont indispensables pour protéger l’entreprise sous beaucoup d’aspects, certaines n’ont plus de raison d’être et doivent être changées. C’est pourquoi elles doivent être revues régulièrement. C’est au directeur général de le faire. Aussi, identifiez LA procédure qui déclenche la majorité des blocages auxquels vous devez faire face et faites une proposition de modification à votre DG en lui «vendant» les bénéfices sur les ventes, mais aussi en le rassurant sur la fiabilité de cette nouvelle version. A moins que, lui, aussi, soit touché par le «on a toujours fait comme ça», il devrait vous suivre tout ou partie ! Mais la partie ne sera pour autant pas gagnée, car il devra aussi sensibiliser son CODIR et fera face à certaines résistances. Voilà un très beau chantier à lancer par votre DG, peut-être grâce à votre impulsion ?
A vous de jouer !