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Boeing fait le point sur son écosystème de fournisseurs au Maroc
A terme, le programme de Boeing en faveur des fournisseurs devra créer 8 700 emplois spécialisés (le minimum requis pour cette industrie complexe étant un bac+2), ainsi qu’un chiffre d’affaire annuel qui dépassera le milliard d’euros à partir de 2028.
Deux ans après la signature du protocole d’accord avec le gouvernement marocain, Boeing et le ministère de l’Industrie font le point sur la progression de de l’écosystème de fournisseurs aéronautiques au Royaume.
Lors d’un point de presse tenu le 18 février à Casablanca, Douglas Kelly, responsable senior du Supplier Management de Boeing Commercial Airplanes, a informé que neuf fournisseurs de rang 1 et 2 (directs et indirects) bénéficient aujourd’hui de ce protocole. Deux d’entre eux, Hutchinson et TDM Aerospace, ont obtenu leurs contrats pour devenir des fournisseurs directs de Boeing. Les sept autres, dont “les noms seront révélés ultérieurement”, sont en cours de finalisation de contrat.
Entre temps, Boeing a cartographié les capacités marocaines avant d’aller chercher les chainons manquants. Derrière ces signatures, beaucoup de temps et d’effort de sélection ont été nécessaires. Selon D.Kelly, le géant américain de l’aéronautique a contacté plus de 250 fournisseurs depuis septembre 2016. Le représentant de Boeing a rappelé les exigences commerciales de son entreprise en matières de capacités, de qualité, de compétitivité et de respect des délais de livraison, indiquant qu’elle s’est engagée à promouvoir la destination Maroc auprès de sa propre chaîne de fournisseurs.
“Dans une industrie comme l’aéronautique où le cycle est long, la prise de décision et la signature de contrats nécessitent du temps. Le fait que 9 fournisseurs sont venus s’installer au Maroc est un signal fort en faveur de l’économie marocaine, de son industrialisation et de son infrastructure, et à la facilité d’y faire du business, ce que nous n’avons expérimenté nulle part ailleurs”, poursuit le responsable.
M.Kelly a rappelé que le défi pour Boeing était de s’installer dans un environnement qui offre à la fois un avantage compétitif en termes de coûts et une main d’œuvre hautement qualifiée. “Il est relativement facile de trouver des pays qui remplissent le premier critère, mais pas le second”, justifie-t-il l’intérêt de la présence du Groupe au Royaume.
Ali Seddiki, directeur des industries aéronautiques, ferroviaires, navales et des énergies renouvelables au ministère de l’industrie, a révélé pour sa part que ce nombre est appelé à augmenter en 2019, et que les discussions sont à un stade avancé avec un bon nombre d’autres fournisseurs.
Selon lui, le taux d’intégration locale de l’industrie aéronautique a augmenté de 16% en 2016 à 29% en 2017, et que le ministère ambitionne de le voir atteindre 35% à l’horizon 2020.
Les caps communément fixés par Boeing et le gouvernement marocain pour cette plateforme de sourcing sont dans le même ordre de grandeur. A terme, le programme en faveur des fournisseurs de Boeing devra créer 8 700 emplois spécialisés (le minimum requis pour cette industrie complexe étant un bac+2, précise M.Seddiki), et générera un chiffre d’affaire annuel qui dépassera un milliard d’euros (un cap atteignable en 2028).