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Campagne agricole 2015-2016 : l’optimisme est de rigueur

La production sera en hausse dans plusieurs filières, notamment les agrumes et l’olivier. Le bilan de la campagne 2014-2015 est largement positif.

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Campagne agricole 2015 10 26

L’optimisme est de rigueur au ministère de l’agriculture et de la pêche maritime. En témoignent les prévisions annoncées lors du lancement de la campagne 2015-2016 effectué le 19 octobre, à Kénitra, en présence du ministre de tutelle, Aziz Akhannouch. Pour les agrumes, le ministère prévoit une récolte de près de deux millions de tonnes, en hausse de 6,7% par rapport à la campagne précédente, sur une superficie globale de plus de 104 000 hectares (productivité moyenne de 19,5 tonnes par hectare). Des résultats fructueux sont aussi attendus pour l’olivier, puisque l’Exécutif espère réaliser une production de 1,41 million de tonnes, soit un accroissement de 24% en comparaison avec 2014-2015, sur une superficie globale d’un million d’hectares et une superficie productive de 825 000 hectares.

Ces prévisions encourageantes mais réalistes font suite à une campagne 2014-2015 très satisfaisante. La hausse de la production enregistrée au niveau des différentes filières a contribué au renforcement des exportations du secteur agricole qui ont atteint 874 800 tonnes dont près de la moitié revient aux tomates.

Ceci a été favorisé par la hausse des investissements qui ont été multipliés par 1,7 durant la période 2008-2014 et qui ont permis au secteur de réaliser une croissance annuelle moyenne de 7,6%. «Avec ces investissements, le secteur agricole de notre pays est devenu moins indépendant des changements climatiques», indique M. Akhannouch. La valeur ajoutée dans les périmètres irrigués a augmenté de 3 500 DH par hectare et la superficie consacrée aux cultures à haute valeur ajoutée a progressé de 37%, ce qui s’est traduit par une hausse de 48% de la richesse individuelle dans le milieu rural, sachant que plus de 750000 agriculteurs ont bénéficié de projets d’appui.

Ces résultats sont aussi obtenus grâce à l’équipement de plus de 450 000 ha de système d’irrigation en goutte-à-goutte. Sans toutefois occulter une pluviométrie favorable ces dernières années permettant de réaliser des récoltes record dans la production des céréales. L’impact a également été positif sur le taux de remplissage des barrages dédiés à l’irrigation agricole qui a atteint 71% à fin août dernier contre 55% durant la même période de l’année d’avant. La précédente campagne a été marquée par l’importance et la régularité des précipitations qu’a connues le pays. Le taux des précipitations enregistré jusqu’au 30 août dernier, au niveau national, a atteint 400 mm, soit une hausse de 4% par rapport à une année normale et une augmentation de 43% par rapport à la même période de l’année précédente.

Par ailleurs, et au delà des réalisations chiffrées, le ministère de l’agriculture a poursuivi plusieurs chantiers sur les plans institutionnel, promotionnel, technique et de l’accompagnement des différents acteurs du secteur (création de plusieurs marques et appellations protégées, poursuite de la commercialisation des agropoles de Meknès et de Berkane, renouvellement de l’engagement pour une agriculture solidaire…).

La production du lait a augmenté de 5% par an entre 2009 et 2014

Les facteurs naturels sont souvent déterminants. Cependant, le ministère ne s’en contente pas et préfère miser sur d’autres leviers pour favoriser l’essor du secteur.

Deux chantiers vont ainsi marquer la prochaine campagne agricole, selon le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime. Le premier est l’adoption des textes d’applications relatifs aux organisations interprofessionnelles des professions agricoles. Le second, et pas des moindres, sera le renouvellement du contrat-programme de la filière laitière. L’aide étatique, lancée en 2008 et qui s’est élevée à hauteur de 12 milliards de DH, a en effet atteint son terme en 2014. Et l’enjeu est de taille puisque le secteur laitier participe à la formation du revenu de près de 300 000 producteurs permanents et de 100000 producteurs saisonniers. Il génère 461 000 emplois permanents dont 13 000 au niveau de l’industrie laitière (environ 10% des ETP agricoles). La production de lait a connu un accroissement de 5% par an entre 2009 et 2014, passant de 1,96 milliard de litres à 2,4 milliards. Cette augmentation est liée en grande partie à l’amélioration de la productivité qui est passée de 1 250 litres par vache et par an à 2 100 pour la race croisée et de 3 500 à 4 000 pour la race pure. Une reconduction du contrat-programme est donc plus que jamais souhaitable, d’autant que la consommation de lait est en augmentation sur la même période. Elle est passée de 51,5l/hab/an en 2009 à 70 l en 2014.