Réformes et perspectives : où va la Bourse de Casablanca

Le CDVM deviendra l’Autorité des Marchés de Capitaux (AMC) et sera indépendant de l’exécutif et aura un comité de sanctions.
SBVC : nouveau DG, une réforme en cinq piliers et une ouverture de capital aux institutionnels locaux, dans un premier temps.
Marché : de bons fondamentaux et
des perspectives économiques saines. Reste la confiance des investisseurs.
A défaut d’offrir, comme le précédent, l’occasion de s’extasier sur les superperformances du marché boursier, le dîner-débat organisé, jeudi 26 février, par La Vie éco sur la Bourse de Casablanca, en partenariat avec Radio Aswat, se sera largement rattrapé par la quantité d’annonces inédites… aux limites du «délit d’initié»… Pour les délivrer : le directeur du Trésor et des finances extérieures, Zouheir Chorfi; le directeur général adjoint du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM), Hicham Elalamy; le vice-président de l’Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB), Omar Amine ; le président du Conseil de surveillance de la Société gestionnaire de la Bourse de Casablanca (SBVC), Aomar Yidar; et enfin le PDG de la CIMR, Khalid Cheddadi.
Réforme du CDVM et de la SBVC et perspectives du marché, tels auront été les trois temps du débat. Mais d’abord l’autorité du marché. Les axes de la réforme pour l’indépendance du CDVM se précisent. Un texte de loi déjà déposé auprès du Secrétariat du gouvernement a mis la machine en marche. Dans la foulée, quatre textes de loi devraient également être soumis durant la session parlementaire d’avril pour réglementer le marché à terme, la gestion pour compte de tiers et le capital-risque.
Côté SBVC, après avoir bouclé un récent audit informatique, la société entame sa mue statutaire et stratégique. Naturellement, celle-ci ne se fera pas sans un directeur à bord. Justement, le nouveau patron de la Bourse devrait être connu dans les jours qui viennent. Au-delà, c’est une réflexion pour l’ouverture du capital de la SBVC qui devra être entamée.
Enfin, la question de l’investissement en Bourse, et notamment les perspectives du marché, aura également été longuement débattue.
Un gouverneur et un collège de sanction pour la future AMC
S’agissant du CDVM, c’est d’abord les points chauds de son actualité qui ont été débattus. Le directeur du Trésor a eu en premier à répondre de la récente annonce de la nomination du nouveau directeur général du CDVM, Hassan Boulaknadel. Une annonce inattendue vu que les feux des projecteurs étaient braqués sur la SBVC en attente d’accueillir son nouveau directeur général. «SBVC et CDVM ne sont pas les mêmes institutions, ils obéissent donc à des logiques de nomination différentes», invoque M. Chorfi. «Le DG du CDVM a été nommé par décision du Souverain», rappelle-t-il.
Toute aussi actuelle, l’entrée dans le circuit d’adoption du texte de loi qui consacre l’indépendance du CDVM. «Une première version a déjà été élaborée et envoyée au Secrétariat général du gouvernement», informe le directeur du Trésor. Dans les faits, ce texte dote le CDVM d’une nouvelle appellation, Autorité des Marchés de Capitaux (AMC), et introduit deux nouveautés statutaires pour le gendarme du marché. D’une part, sur le modèle d’organisation de Bank Al-Maghrib, l’AMC sera gérée par un gouverneur permanent qui préside un conseil d’administration et qui opère en totale indépendance de l’exécutif (le premier ministre ou le ministre des finances). D’autre part, un collège de sanction, constitué de cinq membres permanents désignés à plein temps et n’appartenant pas au conseil d’administration, adressera les sanctions disciplinaires ou transmettra à la justice les dossiers qui lui seront soumis si ceux-ci relèvent du pénal.
Sur sa lancée, le département du Trésor compte par ailleurs apporter d’autres réformes réglementaires au marché financier. La volonté est en fait de consacrer la prochaine session parlementaire d’avril à l’adoption de quatre textes de loi d’un seul tenant. «Une manière de célébrer le cinquantenaire du secteur financier marocain», explique M. Chorfi. Les nouveaux textes, ayant déjà entamé le circuit d’adoption, concernent le marché à terme, la gestion pour compte de tiers, et vraisemblablement le capital-risque.
4 textes de loi pour réformer le marché au Parlement
Pour en revenir au CDVM, c’est la suite donnée à la récente enquête du gendarme boursier sur les délits d’initié suspectés, les fuites d’informations et les ventes à découvert qui ont été abordés. S’agissant de cette dernière irrégularité, «il faut savoir que la vente à découvert n’a jamais été encadrée, elle n’est donc pas en soit une infraction claire aux dispositions légales», recadre M. Elalamy. «Mais c’est un comportement qui porte fortement préjudice au marché parce qu’il peut être amplificateur de baisses», nuance-t-il. Le DGA a par ailleurs réitéré la conclusion de l’enquête selon laquelle les récentes irrégularités, intervenues en septembre 2008, «n’ont pas eu d’impact sur le comportement du marché».
Un autre volet qui se devait d’être commenté concerne les circulaires du CDVM. A noter à ce titre que des projets devraient être dévoilés, dans les semaines qui viennent, par le gendarme boursier : deux circulaires traitant respectivement de l’organisation et des moyens des sociétés de Bourse, ainsi que des comptes titres ouverts auprès des dépositaires.
Deux autres circulaires déjà dévoilées au public ont quant à elles fait l’objet d’éclaircissements.
Il s’agit tout d’abord de la circulaire entrée en vigueur ce mois de février, relative aux documents et renseignements que la SBVC doit transmettre au CDVM. M. Elalamy s’est défendu du caractère réactif de cette réglementation. «Il s’agit d’une action structurante qui a été entamée bien avant les incidents constatés récemment», justifie le DGA. Toutefois, «des aménagements mineurs auront été apportés au projet initial suite à la survenance d’irrégularités», concède-t-il. Quant aux apports de cette nouvelle règle, rien de nouveau, fait remarquer M. Yidar. «Seule la contrainte de régularité est nouvelle puisqu’il s’agit désormais de respecter des périodicités précises pour produire les documents demandés», informe le président de la SBVC.
Ensuite, c’est la circulaire précisant les règles déontologiques applicables aux analystes financiers qui a été abordée. Une interrogation : ses règles sont-elles respectées, d’autant plus qu’on ne remarque toujours pas de changements sur les recommandations émises par les analystes financiers ? «C’est qu’il est difficile de contrôler son application», fait savoir Hicham Elalamy. «Il y a toute une différence entre contrôler l’application de certaines circulaires techniques et d’autres qui gèrent les bonnes pratiques dont celle de l’analyse financière», confirme Omar Amine. Selon le vice-président de l’APSB, «même si l’on n’est pas totalement d’accord avec les règles du CDVM, cette circulaire demeure un moyen d’empêcher les dérapages, dans un métier qui n’a toujours pas bien démarré». Le mot de la fin concernant le CDVM peut sans doute être mis à l’actif de M. Elalamy : «Il faut d’abord chercher à avoir de bonnes règles, faisant consensus, avant de chercher à contrôler leur application».
Avec toute l’actualité du gendarme boursier, on en oublierait presque la SBVC. Or, la société entame elle aussi une mue en profondeur.
«La priorité a été octroyée jusqu’à maintenant à la finalisation du texte de transformation du CDVM», reconnaît Zouheir Chorfi. «Mais dès à présent nous nous intéresserons à la Bourse, surtout avec son actualité tumultueuse de ces derniers mois», ajoute-il. Cette agitation, justement, M. Yidar la relativise : «Ce sont des incidents qui vont de pair avec les basculements des systèmes informatiques».
Audit informatique, changement d’organisation et nouveau DG pour la SBVC
Résolument optimiste, le président juge l’incident informatique visé «salutaire», puisqu’il aura motivé le conseil de la Bourse à diligenter une mission d’audit informatique. Celle-ci a permis d’aboutir à «des conclusions et des recommandations très constructives et rassurantes pour le marché et les opérateurs», estime M. Yidar. Une mission non moins importante se propose de revoir l’organisation de la SBVC.
Celle-ci doit d’abord remplacer le top management de la Bourse fraîchement limogé. M. Chorfi commente à ce sujet : «Pour une fois nous sommes allés dans une volonté de transparence en fixant un délai de deux mois à un cabinet privé pour le recrutement des profils adéquats». La démarche en arrive à sa phase définitive. «Dans une dizaine de jours au maximum (à compter du 26 février) on aura un nouveau directeur général pour la Bourse», promet M.Yidar.
Parallèlement à cette nomination, un autre chantier est lancé : la transformation de la SBVC en société à conseil d’administration et direction générale. «Il s’agit d’une révision de statut imminente», fait savoir M. Chorfi. Concrètement, la SBVC n’obéira plus à la forme duale, conseil de surveillance et directoire, et n’aura donc plus qu’un seul maître à bord : le directeur général. «Celui-ci aura plein pouvoir, gérera la Bourse, déléguera comme il l’entend et répondra seul devant le conseil d’administration», explicite M. Yidar.
Cinq piliers pour le futur plan de développement de la SBVC
Cette prise de poste sera par ailleurs préalable à la mise en application d’un plan de développement stratégique de la Bourse, fondé sur cinq piliers. Ceux-ci consistent à vulgariser le rôle de la BVC auprès des personnes physiques et des émetteurs, améliorer les prestations techniques, promouvoir des véhicules d’investissement autres que les actions, assurer une présence à l’international et améliorer son mode gouvernance.
Ce dernier axe, en plus d’intégrer les mesures de restructuration citées plus haut, comprend une mesure de taille : l’ouverture du capital de la SBVC. Qui joindre au tour de table et dans quel objectif ? Les pistes de reflexion ont fusé.
«Il faut se poser des questions sur les parties qui ont la légitimité à intégrer le tour de table de la SBVC», recadre Khalid Cheddadi. Le directeur du Trésor le rejoint dans cette analyse et verrait bien banques, assurances et gestionnaires d’OPCVM intégrer le capital de la Bourse. A la nuance près que si, tout comme les autres intervenants, il voit la SBVC comme une société commerciale, M. Cheddadi pense qu’elle «ne devrait pas être une société anonyme, plutôt une association à but non lucratif dont les revenus serviraient au développement du marché».
«Ce n’est pas tant l’identité des actionnaires qui compte, autant que le rôle qui doit échoir à la SBVC», juge M. Elalamy. Une nécessité a fait l’unanimité : il faut s’interroger sur ce qu’on attend de ce nouvel actionnariat. «Dans notre marché, les règles sont là et le fonctionnement est bien rodé mais ce qui nous manque c’est la culture boursière», se désole M. Elalamy. Pour la développer, «il faut entreprendre des actions structurelles», recommande le DGA du CDVM. En droite ligne, M. Yidar suggère d’«avoir dans le tour de table de la Bourse tous les acteurs qui veulent imprimer une dynamique de développement au marché». Le président de la SBVC envisage en priorité des institutionnels marocains, mais il n’est pas contre un actionnariat étranger, en sus… Une manière d’aller vers le projet en devenir de «Casablanca place financière internationale», cher à M. Chorfi.
Une autre piste concerne l’hypothèse d’une gestion de ladite fonction de développement au sein de la SBVC ou son externalisation vers un fonds dédié, finançant des équipes chargées de cette mission et dotées d’une vision à long terme.
Quelle que soit la configuration retenue, une chose est sûre : il faudra composer avec les sociétés de Bourse régnant actuellement sans partage sur le tour de table de la SBVC.
Celles-ci, par le biais de leur porte-parole, montrent plutôt patte blanche. «Nous ne sommes pas contre l’ouverture du capital de la SBVC», annonce d’emblée Omar Amine. Le vice-président de l’APSB a mis un point d’honneur à lever toute équivoque. «Les sociétés de Bourse n’ont pas la prétention de gagner de l’argent en étant actionnaires à la SBVC. Elles sont gagnantes lorsque le marché est convenablement promu, en l’occurence c’est leur activité de base qui en profite», précise-t-il
Partant, «s’il y a élargissement du tour de table à d’autres intervenants, cela ne peut que nous être profitable», justifie-t-il. «A condition que l’on puisse régler certains problèmes statutaires qui surgiront nécessairement à un moment ou un autre de cette transition», tempère toutefois le vice-président. Il fait notamment référence à la répartition des réserves, à la question du ticket d’entrée…
Pour clore ce tour d’horizon de la place casablancaise, compte tenu des réformes en cours du CDVM et de la SBVC et étant donné la chute des cours boursiers intervenue depuis septembre 2008, des questions se posent : quelles perspectives dressent les professionnels pour le marché boursier en 2009 et pour les années à venir ? La reprise de février dernier augure-t-elle d’un retour durable de la croissance ?
Les opérateurs optimistes mais prudents également quant à l’évolution du marché
En résumé, les participants au débat sont plutôt tous optimistes. Certains d’entre eux réclament toutefois de la prudence et précisent que le retour d’une croissance pérenne est tributaire de la mise en place de certaines mesures de développement. Aomar Yidar ne cache pas sa confiance dans les perspectives du marché et rappelle en premier lieu le développement soutenu qu’a connu la Bourse de Casablanca durant ces quinze dernières années. «D’une capitalisation boursière de 10 milliards de DH en 1993, on est passé à plus de 500 milliards aujourd’hui», précise-t-il. Il ajoute que «le Masi enregistre depuis 1993 un taux de croissance annuel moyen de 14,17% et que les bénéfices des sociétés cotées ont également progressé fortement, ce qui maintient un niveau de valorisation convenable pour le marché».
Concernant la correction de 2008, le responsable affirme qu’elle était attendue vu qu’en 2006 et 2007 le marché a crû de plus de 100%. Seulement, pour ce qui est du futur, il estime qu’il est difficile de prédire l’évolution des cours. «Si on se limite aux fondamentaux des principales sociétés cotées, notamment les banques, les immobilières et les entreprises de construction, on peut être optimiste pour 2009», rassure-t-il.
Omar Amine, de l’APSB, a préféré, lui, expliquer le comportement des investisseurs et mettre la lumière sur les problèmes et les solutions à mettre en place avant de donner son avis sur l’évolution future du marché. Il juge d’abord que la dernière chute n’est pas un phénomène nouveau. «Entre le niveau le plus haut atteint le 13 mars 2008 et le plus bas enregistré en janvier dernier, le marché a perdu 36%, soit près de 170 milliards de DH de capitalisation. Quand on compare ces -36% aux +270% qu’on a gagné depuis 2004, cette chute ne peut être considérée comme catastrophique», estime-t-il.
Le vice-président de l’APSB affirme que pendant ce dernier cycle haussier du marché, on a appris aux particuliers, devenus très présents en Bourse, que les cours ne faisaient que monter mais on ne leur a jamais appris à gérer le stress d’une baisse.
En octobre 2008, l’APSB avait prédit une chute du marché de 40%…
Pour lui, la chute du marché en septembre 2008 est due principalement à l’impact psychologique de la crise internationale. Cette chute a été accentuée par d’autres éléments, notamment le départ des investisseurs étrangers et la forte baisse, sous l’effet de la panique des investisseurs locaux, des cours des principales valeurs qui font le marché (dix valeurs réalisent 80% du volume global). Ce qui était prévisible pour les opérateurs. «En octobre dernier, l’APSB s’est réunie à maintes reprises avec les autorités et a sorti un mémorandum pour dire que le marché allait perdre près de 40% si rien n’est fait. Actuellement, on n’en est pas loin puisqu’il a chuté de près de 37%», affirme-t-il.
Autre facteur qui a amplifié davantage la baisse : les particuliers agissaient comme des spéculateurs. «Beaucoup de choses ont été améliorées dans notre marché durant ces dernières années, mais on a échoué à créer un investisseur particulier éduqué du point de vue boursier, qui sait que l’investissement à moyen et long terme est intéressant», affirme en effet Omar Amine. «On a créé une population de spéculateurs qui ne sont pas formés et outillés pour la spéculation. Ceci est la conséquence de la succession des introductions en Bourse avec effet de levier. Les particuliers ouvraient en effet des comptes, souscrivaient, attendaient 18% de gain, vendaient et se préparaient pour les prochaines opérations. Rares sont ceux qui comprenaient les mécanismes de fonctionnement du marché et que la Bourse est un marché risqué. Cette situation est notre responsabilité à tous», ajoute-t-il.
Cela dit, même si ces problèmes existent, l’avenir du marché n’est pas sombre pour Omar Amine. «Il ne faut pas oublier que la croissance de notre économie est tirée par la demande intérieure et par un secteur phare qui est celui de l’immobilier, dont les bienfaits touchent plusieurs sociétés cotées, notamment les cimenteries, les sociétés de construction et les banques», précise-t-il. De l’avis de ce professionnel, si aujourd’hui la dynamique de ce secteur est en train de faire une pause et que ses opérateurs repositionnent leurs cartes, le potentiel reste encore énorme. Pour l’ensemble des sociétés cotées, le responsable table au titre de l’année 2008 sur une croissance des bénéfices de l’ordre de 30%, ce qui le rend optimiste. Maintenant, pour ce qui est de l’évolution des cours en 2009, il recommande la prudence et conseille une analyse secteur par secteur et valeur par valeur.
Le retour de la confiance des investisseurs est un élément déterminant
Optimisme mais prudence également pour Khalid Cheddady, PDG de la CIMR. Pour ce gros investisseur institutionnel, les cours boursiers sont formés par la combinaison de trois éléments. Le premier concerne les fondamentaux des entreprises cotées et leurs résultats réels, le second porte sur leurs perspectives de croissance, et le troisième sur le climat de confiance qui règne sur le marché. «La pondération de ces éléments varie selon les périodes», précise le responsable. «Par exemple, ajoute-il, les immobilières qui avaient des niveaux de valorisations trop élevés continuaient à attirer les investisseurs car leurs perspectives étaient prometteuses et il y avait un climat de confiance général vis-à-vis de ces valeurs». M. Cheddadi affirme que ce mouvement s’est inversé au moment où la crise internationale a éclaté car la confiance commençait à se perdre. Maintenant, pour ce qui est des perspectives du marché, il juge que les fondamentaux restent bons, que les perspectives de développement de l’économie nationale sont également bonnes, mais que la confiance des investisseurs est difficile à maîtriser et à prédire.
Finalement, tous les participants au débat se sont accordé à dire qu’il faut rester optimistes, mais qu’il faut également une vision globale de développement du marché boursier casablancais. De la maîtrise du fonctionnement de la société gestionnaire de la Bourse à l’instauration d’une culture boursière chez les investisseurs, en passant par le renforcement de l’arsenal juridique et de son application et l’amélioration de la fiscalité des valeurs mobilières, tous ces chantiers sont nécessaires pour garantir à la Bourse de Casablanca un développement sain et global.