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Les titres de créances négociables n’ont plus la cote !

L’encours des TCN a augmenté mais la production a fortement baissé. Cette année, l’intérêt des émetteurs est porté sur d’autres instruments.

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Le marché des titres de créances négociables a connu un tassement à fin avril 2017. D’après les dernières statistiques recueillies auprès de Bank Al-Maghrib, les émissions de TCN se sont établies à 3,4 milliards de DH, en recul de 35%. Cette évolution reflète l’arbitrage que font les émetteurs, surtout les banques, en faveur d’instruments autres que les TCN, notamment les obligations et opérations de titrisation.

Plus en détail, les émissions de billets de trésorerie ont chuté de plus de 88%, à 40 MDH. Suivant la même tendance, les bons des sociétés de financement ont lâché 86%, à 200 MDH. Les certificats de dépôt, qui tiraient habituellement leur épingle du jeu, ont, eux, accusé une baisse de 9%, à 3,1 milliards de DH. Sur ce dernier compartiment du marché, quatre établissements bancaires ont levé des fonds à fin avril, à savoir BMCE (1,4 milliard de DH), Crédit Agricole (830 MDH), CIH (600 MDH) et BMCI (294,4 MDH). Les OPCVM ont souscrit le gros du montant à hauteur de 2,05 milliard de DH. Les levées ont été réalisées principalement à long terme avec des taux variant de 2,3% pour la maturité comprise entre 32 et 92 jours à 3,71% pour celle qui dépasse les 5 ans. A noter qu’à la même période de l’année dernière, les taux d’émission variaient de 2,3% à 2,98%.

Pour leur part, les billets de trésorerie ont été souscrits entièrement par les OPCVM, et c’est seulement Oulmès (40 MDH) qui a été active à fin avril. Tandis qu’à la même période l’année dernière, 355 MDH ont été émis par Alliances Darna, Oulmès, Addoha et Résidences Dar Saada. Cette année l’émission a porté sur une durée de 93 jours à 182 jours, assortie d’un taux de 2,7%. Notons que le taux de cette maturité en avril 2016 était de 4%.

Quant aux bons de sociétés de financement, ils ont été émis par un seul établissement, à savoir Sofac (200 MDH), contre trois émissions l’année dernière d’un montant de 1,4 milliard de DH. Là encore seuls les OPCVM y ont souscrit.

Un marché de 57 milliards de DH

Dans ces conditions, l’encours global des titres de créances négociables a augmenté à 57,2 milliards de DH (+8,2% par rapport à fin avril 2016). Il est principalement constitué des certificats de dépôts dont le poids est de plus de 75% (67% à la même période de l’année dernière), et dont l’encours a augmenté de 21%, à 43,16 milliards de DH. Les bons de sociétés de financement pèsent pour leur part 21,4% (contre 29% en 2016) avec un encours de 12,24 milliards de DH, en baisse de 20%. Quant aux billets de trésorerie, leur encours s’est déprécié de 5,26%, passant de 1,9 à 1,8 milliard de DH.

L’encours des certificats de dépôts est composé des titres de quasiment toutes les principales banques de la place, en plus de CDG Capital et le FEC. C’est BMCE Bank qui dispose du plus grand stock avec près 8,8 milliards de DH, suivie de Crédit Agricole (7,4 milliards de DH), d’Attijariwafa bank avec 6,6 milliards de DH, CIH Bank avec 5,05 milliards, le FEC (4,1 milliards), SGMB (4 milliards), BMCI (3,9 milliards), Crédit du Maroc (2,5 milliards). Loin derrière, CDG Capital et CFG Bank s’accaparent des montants respectifs de 538 et 100 MDH. Au même titre que l’année dernière, le gros est souscrit par les OPCVM à hauteur de 64,5% et les établissements de crédit avec 27,2% du montant global. Les particuliers détiennent une part d’environ 6% et les assurances et les organismes de prévoyance 2,4%.

L’encours des billets de trésorerie est, pour sa part, constitué des titres de 8 émetteurs (7 l’année dernière). Il s’agit d’Alliances Darna (973,6 MDH), Addoha (220,5 MDH), Label’Vie (200 MDH), Oulmès (160 MDH), Résidences Dar Saada (140 MDH), Jet Contractors et Dyar Al Mansour (50 MDH respectivement) et Valyans Consulting (20 MDH). Là aussi les gros souscripteurs sont les OPCVM avec un montant de 1,8 milliard de DH, suivis de loin des particuliers (335 MDH), des établissements de crédit et de la CDG (80 MDH) et des assurances et organismes de prévoyance (50 MDH).

Enfin, l’encours des bons de sociétés de financement compte principalement les gros du secteur, notamment Eqdom (3,5 milliards de DH), Wafasalaf (1,9 milliard), Maghrebail (1,6 milliard), Sofac (1,3 milliard) et Salafin (1,2 milliard de DH). Ce sont toujours les OPCVM qui arrivent en tête des investisseurs avec 8,5 milliards de souscriptions, suivis des établissements de crédit (3,3 milliards de DH) et des assurances et organismes de prévoyance (331,6 MDH).