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Le crédit à la consommation représente 35,4% de la dette bancaire des ménages
70% des bénéficiaires sont à¢gés de plus de 40 ans n Le poids des fonctionnaires a reculé de 4 points pour s’établir à 38%. Le taux des créances en souffrance détenues par les banques est en baisse à 4,3%.

Les ménages recourent de plus en plus au crédit bancaire. Selon le dernier rapport de la supervision bancaire publié par Bank Al-Maghrib, la dette bancaire de cette catégorie d’emprunteurs a progressé de 9,5% en 2012 contre 8,4% une année auparavant. Ainsi, les établissements de crédit de la place (banques et sociétés de financement) affichent un encours de 256 milliards de DH, ce qui représente 31% du PIB, en croissance de 2 points. Ces crédits représentent aussi 33% de l’encours global du système bancaire, une part en hausse d’un point sur un an. Cependant, si l’endettement des ménages marocains a augmenté, la ventilation de cette dette entre crédits à l’habitat et ceux à la consommation s’est maintenue au même niveau qu’en 2011. Le premier type de crédits représente 61% des concours bancaires contre 39% pour le second.
Par ailleurs, le poids des banques dans le financement des ménages poursuit son ascension pour atteindre 82% au terme de 2012, gagnant 2 points de part de marché face aux sociétés de financement dont la part tombe à 18%.
Le crédit à la consommation est octroyé à hauteur de 52% par les banques
Au moment où l’encours du crédit à l’habitat affiche un bond de 9,7% en 2012, à 150,6 milliards de DH, celui du crédit à la consommation a augmenté de 10,3% pour totaliser 90,7 milliards de DH, représentant de ce fait 12% de l’encours global des prêts distribués par les établissements de crédit. Cette forte progression du crédit à la consommation s’explique par l’appétit des banques qui continuent de rafler la mise aux sociétés de financement. D’ailleurs, la part de marché des premières s’élève à 52% contre 48% pour les sociétés spécialisées. C’est dire que les banques de la place cherchent de plus en plus à financer les particuliers sur le court terme, car c’est plus rentable et moins risqué que le financement de l’entreprise en cette période de crise.
Pour leur part, les ménages continuent de s’orienter vers le crédit à la consommation pour financer leurs dépenses en dépit de conditions de financement plus strictes. En effet, si les taux des crédits sont restés inchangés depuis l’année dernière, certaines banques sont devenues plus vigilantes quant à la capacité de remboursement du client et n’hésitent pas à exiger des garanties avant de donner leur accord.
Dans ces conditions, les personnes âgées de moins de 30 ans ont plus recours au crédit à la consommation comparativement aux autres, puisque leur part a augmenté de deux points, à 10% en 2012. Inversement, le taux de pénétration a enregistré un repli d’un point tant pour les personnes âgés de plus de 50 ans que pour celles dont l’âge est compris entre 40 et 49 ans, à 41% et 29% respectivement. Toutefois, ces deux dernières catégories continuent de représenter 70% des bénéficiaires des prêts à la consommation. La part des personnes âgées de 30 à 39 ans est pour sa part restée stable à 20%, et ce, durant les trois dernières années.
80% des emprunteurs disposent d’un revenu mensuel de moins de 10000 DH
Par tranche de revenus, ce sont les personnes qui disposent d’un revenu mensuel compris entre 2 000 DH et 10 000 DH qui recourent le plus au crédit conso, avec une part de 67%. Ceux dont le revenu dépasse 10 000 DH représentent 20% contre seulement 13% de personnes percevant moins de 2 000 DH par mois. Notons dans ce cadre que la part des personnes ayant un revenu de moins de 10 000 DH a baissé de 6 points, à 80% en faveur des autres qui, elles, représentent désormais 20%.
Par ailleurs, bien que les fonctionnaires soient la catégorie la plus ciblée par les établissements de crédit du fait de leur solvabilité, leur pondération dans les dossiers de crédit traités s’est établie à 38%, en contraction de 4 points. En revanche, les salariés se voient octroyer de plus en plus de prêts, car leur part a augmenté de 3 points pour atteindre 39%. Le reste est représenté par les retraités, les personnes exerçant des professions libérales et les commerçants et artisans.
Enfin, même si le taux d’endettement des ménages a augmenté depuis 2011, les créances en souffrance détenues par les banques sur les Marocains, toutes catégories de créances confondues, n’ont pas pour autant progressé. En effet, l’encours de ces dernières a totalisé 8,9 milliards de DH, représentant 4,3% des crédits bruts accordés, contre 4,5% une année auparavant, soit une légère baisse de 20 points de base.
Parallèlement, au niveau des sociétés de crédit à la consommation, l’encours s’est maintenu à 6 milliards de DH avec un taux de risque de 12,9%, en amélioration de 50 points de base. Il faut dire que ce sont les personnes âgées de moins de 39 ans qui sont les moins solvables avec un taux de 16% contre 10% pour celles dont l’âge est supérieur à 50 ans.
