Evénement
Nouvelles industries du Royaume : Les enjeux stratégiques d’une transformation en marche
Le Cycle de conférences-débats de La Vie Éco consacre sa deuxième édition de cette année à la nouvelle phase industrielle dans laquelle s’est engagée le Maroc, capitalisant sur les acquis accumulés ces 25 dernières années.

Le secteur industriel marocain a affiché de grandes avancées ces dernières années, que ce soit dans l’aéronautique, l’automobile de l’offshoring ou autres… Actuellement, le pays entre dans une nouvelle phase industrielle, consacrant de nouvelles industries émergentes que les secteurs public et privé s’engagent à développer activement et de concert.
La Vie Éco a consacré son deuxième Cycle de conférences-débats à cette nouvelle ère industrielle dans laquelle s’est inscrit le pays, au développement des métiers qui l’accompagnent, ainsi qu’aux différents enjeux et défis qui attendent le Royaume.
Cette conférence a connu la participation d’imminents intervenants : Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, Loubna Tricha, directrice générale de l’Office de formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Ali Seddiki, directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), et Mohamed Bachiri, président de la Commission développement industriel de la CGEM.
Si le Maroc est parvenu à opérer une profonde transformation de son industrie, c’est grâce à «plusieurs ‘’sacrifices’’ qu’il a consentis depuis plus de 25 ans, dont l’ouverture de son économie à travers notamment la conclusion d’accords de libre-échange, qui lui ont permis aujourd’hui d’accéder à un marché potentiel de 2,6 milliards de personnes, l’investissement dans les infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires…, mais aussi dans les ressources humaines et l’amélioration du climat des affaires, par la création de zones d’accélération industrielle» explique Mezzour.
Capitalisant sur ces acquis, le Maroc entame une nouvelle phase de transformation industrielle. Tous les ingrédients sont présents pour réussir cette mutation, à commencer par la disponibilité de talents. C’est normal, pour une industrie de demain, il faut des métiers de demain. Allusion faite à ceux en lien avec l’industrie 4.0, à ceux qui intègrent l’intelligence artificielle, à la robotisation… «Pour la première fois de son histoire, le Maroc dispose d’une masse de talents énorme. Elle est évaluée à 500.000 annuellement pour 200.000 emplois», précise Mezzour. Et dans ce cadre, l’adaptation des métiers constitue l’une des principales composantes de cette mutation. Tricha souligne : « Pour préparer l’industrie de demain, nous captons au fur et à mesure les métiers émergents. Il est à noter également que nous développons certes de nouveaux métiers, mais nous sommes également dans le renouvellement de métiers conventionnels ». Tout l’enjeu réside dans la réponse aux défis d’évolution technologique, de transformation digitale et de développement durable.
Au-delà de l’aspect formation qui accompagne cette transformation industrielle, Bachiri, lui, insiste sur le développement de l’intégration locale, en incluant surtout les matières premières. «Le Maroc a atteint un taux d’intégration de 65,5% en 2023 et a pour objectif de toucher 80% pour le prochain écosystème ». Seddiki renchérit : «Ce qui nous manque, c’est surtout l’ancrage de toutes les strates de production, pièce par pièce et étape par étape». Selon lui : «Il faut continuer à déployer des efforts pour améliorer la compétitivité des entreprises».
