IPO de Vicenne: Adil Bennani, président du groupe détaille les objectifs de l’opération

La Bourse de Casablanca s’apprête à accueillir un nouvel acteur du secteur de la santé : Vicenne (ex-Best Health), un groupe spécialisé dans la fourniture d’équipements, de solutions et de services à forte composante technologique destinés aux professionnels de la santé au Maroc. L’AMMC a visé en effet, ce jeudi, le prospectus relatif à l’introduction en bourse de la société. L’opération, qui sera réalisée à travers une augmentation du capital, porte sur un montant de 500 millions de dirhams. La période de souscription est prévue du 30 juin au 4 juillet 2025 inclus. Le prix de l’action est fixé à 236 dirhams.

Les dirigeants de Vicenne ont organisé, ce jeudi après-midi, une conférence de presse à la Bourse de Casablanca pour présenter l’activité de la société ainsi que ses perspectives. Selon le top management du groupe, qui revendique plus de 30 ans d’activités, Vicenne se distingue par un positionnement sur quatre segments à forte valeur ajoutée. Le premier concerne l’équipement lourd et semi-lourd, à savoir le matériel de radiothérapie (accélérateurs), d’imagerie médicale (IRM, scanners, salles de cathétérisme, etc.), et de blocs opératoires (respirateurs, moniteurs, etc.). Le deuxième segment porte sur les dispositifs médicaux implantables, comme les valves cardiaques, les implants cochléaires, etc. Le troisième segment concerne le diagnostic in vitro, à savoir les équipements et réactifs destinés aux laboratoires, etc. Le quatrième segment  concerne la gestion des déchets issus d’activités de soins à risque infectieux.

Bien plus que de la distribution

L’un des atouts du groupe, qui emploi à ce jour quelque 300 personnes, est qu’il est parvenu a noué, au fil des années, des partenariats long terme avec des fabricants de renommée mondiale. Elekta, Philips Medical Solutions, Mindray, Abbott et Beckman Coulter figurent notamment parmi les marques de référence dont certaines cartes sont distribuées exclusivement par les filiales de Vicenne au Maroc.

Par ailleurs, afin d’accompagner au mieux ses clients (hôpitaux, cliniques, etc.) le groupe est doté de départements techniques composés de 70 d’ingénieurs biomédicaux et de techniciens qualifiés et certifiés par les fabricants.

Ces départements assurent la conception, l’installation, la mise en service et la maintenance des équipements ainsi que la formation et l’assistance de leurs utilisateurs. C’est là le coeur de la proposition de valeur du groupe. Les départements techniques suivent également les nouvelles tendances du secteur à la recherche permanente des dernières innovations et des nouvelles technologies.

«Nous ne sommes pas un simple distributeur d’équipements médicaux. Nous sommes un intégrateur, présent sur toute la chaîne de valeur, depuis l’expression du besoin, jusqu’à la formation des utilisateurs, le SAV et la maintenance», résume Adil Bennani, président de Vicenne.

Aujourd’hui, le groupe est un poids lourd du secteur, qui dispose d’un portefeuille de produits et de services large et diversifié avec plus de 25.000 références dans les équipements médicaux et 185.000 dans les dispositifs médicaux, servant plus de 1.800 clients actifs.

La stratégie repose sur une sélection rigoureuse de marques à forte notoriété, privilégiant la fiabilité et la performance pour proposer des dispositifs à haute valeur ajoutée. La complémentarité des gammes permet par ailleurs une approche « one-stop-shop » pour les clients, dont 68% sont des opérateurs du privé.

Les objectifs de l’IPO

Fort de ses acquis, Vicenne veut désormais franchir un nouveau cap et accélérer sa croissance. La vision stratégique du groupe s’articule autour de 4 principaux axes : le renforcement de son positionnement sur les activités existantes, le développement de nouveaux produits et métiers complémentaires, la croissance externe, et l’internationalisation. L’introduction en bourse du Groupe doit permettre justement de concrétiser cette stratégie et ces ambitions.

Le groupe prévoit notamment de poursuivre sa stratégie de croissance externe «Buy & Build» entamé il y a quelques années déjà, consistant à acquérir de nouvelles sociétés à fort potentiel, proposant des produits et services complémentaires à l’offre du groupe, et de les intégrer en maximisant les synergies intragroupes.

Une part importante des fonds levés à l’IPO sera notamment destinée à financer des opérations de fusions-acquisitions. Des projets d’acquisitions sont d’ores et déjà identifiés, assure-t-on. Il s’agit aussi de renforcer la présence dans les pays où le groupe opère actuellement dont notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Une entreprise de croissance dans un marché porteur

Pour ce qui est des indicateurs financiers du groupe, ils sont résolument dans le vert. Le chiffre d’affaires du groupe enregistre un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 21,5% sur les 4 dernières années. Les revenus devraient dépasser le milliard de dirhams à la fin de l’exercice 2025, avec 58% du chiffre d’affaires provenant du segment équipement.

L’excédent brut d’exploitation devrait lui émerger à 227 MDH d’ici la fin de l’exercice. Le résultat net ressortirait à 117 MDH (avec un TCAM sur les quatre dernières années de 35,1%. «Nous sommes une entreprise de croissance», souligne Adnane Zerhouni, Directeur général de Vicenne.

Le business plan pre-money à horizon 2030 table sur une trajectoire de croissance robuste et «tout à fait réaliste», selon le top management. Le chiffre d’affaires devrait croitre de 13,8% en moyenne, pour atteindre 1,81 milliard de dirhams en 2030. Le BP table par ailleurs sur un résultat net de 232 MDH à cet horizon.

Il faut dire que les perspectives du secteur de la santé au Maroc sont particulièrement bonnes. L’offre de soins est en constante augmentation, tandis que les dépenses de santé décollent. Ainsi, si l’on prend le marché des équipements médicaux, il devrait croître à un rythme de 7,6 % par an sur la période 2022-2027, atteignant 5,9 MMDH en 2027.

Cette progression sera tirée notamment par la hausse des commandes privées et publiques en vue d’élargir, compléter et moderniser l’offre de soins dans l’ensemble des régions du Royaume, et en particulier celles présentant un déficit d’infrastructures médicales. La réforme des GST ainsi que le développement des groupes de santé privés devraient contribuer à ce développement.

«Il y a vraiment un élan national pour le développement de la santé au Maroc, aussi bien en infrastructures, qu’en soins de qualité. Il est tout à fait normal que nous accompagnions ce développement», indique Adil Bennani.